Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Près de 300 sapeurs pompiers de la métropole lyonnaise et du département du Rhône, appuyés par des renforts venus du Nord de la France, ont manifesté une nouvelle fois dans les rues de Lyon jusqu’au Palais de justice dans le quartier de la Part-Dieu (© Pierre Nouvelle).
La grogne état dans les rues de Lyon hier lundi 8 janvier 2018, avec un défilé des sapeurs-pompiers et un rassemblement sur le parvis du Palais de justice. Un mécontentement persistant à l’aune du mouvement de novembre 2017, et amplifié par des incidents survenus dans la nuit du 31 décembre dernier. Le syndicat Sud-Solidaires organisait ce mouvement, et le délégué syndical des pompiers lyonnais et rhodaniens fait le point de la situation.
Un air de cornemuse comme signe de ralliement
Entendre résonner la cornemuse devant le Palais de justice de Lyon sur l’air d’Amazing Grace; et voir des pompiers chalouper bras dessus bras dessous, voilà qui a de quoi étonner.
Ce n’est la première dans les derniers mois qui viennent de s’écouler, que les sapeurs pompiers de la Métropole de Lyon et du département du Rhône (SDIMIS) viennent manifester sur le parvis du Palais de justice de Lyon, rue Servient.
Déjà, début novembre dernier, quelques jours après la grande journée de grève unitaire des fonctionnaires du 10 octobre 2017, les soldats du feu étaient déjà dans la rue. Le mécontentement reste constant. Les pompiers expriment leurs ras le bol de se voir pris à partie lorsqu’ils interviennent dans certains quartiers.
Un mécontentement persistant
Des faits récurrents qui se sont renouvelés dans la nuit du 31 décembre dernier. Selon le syndicat Sud-Solidaires des pompiers Lyon-Rhône, organisateur de ce mouvement, les décisions d justice à l’encontre des fauteurs de troubles contre les pompiers ne sont pas appliquées.
Les pompiers se tournent non seulement vers les magistrats, mais aussi les élus du département du Rhône et de la métropole de Lyon. A l’instar des forces de police, elles aussi victimes d’agression, ils demandent, par exemple, la pose de caméras afin de pouvoir filmer leurs interventions.
Explication de Michel Suau, délégué syndical Sud-Solidaires.
Des préoccupationns nationales
Dans les rues de Lyon, entre la caserne Rochat et le quartier de la préfecture, les popiers lyonnais avaient reçu le renfort de collègues venus de la région lilloise et de Dunkerque. début novembre dernier, ce sont des collègues du Gard qui étaient venus leur prêter main forte. Une façon de montrer que la contestation ds soldats du feu a manifestement une dimension nationale.
Comme en novembre 2017 avec des pompiers venus du Gard, c’est de Lille et Dunkerque que des soldats du feu sont venus en renfort à Lyon pour manifester (© Pierre Nouvelle).
Rappelons que, selon des statistiques de 2015, le corps des sapeurs pompiers professionnels de Lyon et du Rhône compte près de 1 500 personnes pour plus de 4 000 sapeurs pompiers volontaires repartis notamment dans le Rhône rural. En 2015, les pompiers avaient reçu près de 500 000 appels, qui avaient suivi de plus de 100 000 interventions soient près de 300 par jour.