
(© Pierre Nouvelle).
Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).

Près de trois cents personnes auront eu la chance d’admirer la pièce Moi, Georges Nossent, prisonnier de guerre. Un beau cadeau que leur a fait Gilles Champion, auteur et metteur en scène, pour les premières représentations accueillies pour cette création artistique accueillie du 14 au 19 janvier 2025 par le temple de la paroisse protestante lyonnaise Lyon-Terreaux situé de la rue Lanterne. Extraits du spectacle et entretien avec Pierre Nossent, l’acteur-vedette.

Le spectacle dure près de deux heures et il faut bien que l’on ne voit ps passer le temps. Après avoir lu les lettres écrites par le prisonnier de guerre Georges Nossent, Gilles Champion a mis en œuvre ses talents d’auteur et a reconstitué cinq années de captivité en Allemagne dans la foulée de la débâcle et de la défaite de l’armée française en juin 1940.
La douleur de l’absence
Le metteur en scène qu’il est aussi, a ensuite disposé sans chronologie les moments cruciaux, tels qu’ils ont été vécus par près de deux millions de soldats.
En premier lieu, c’est la douleur de la séparation et de l’absence qui est mis en lumière, même si le courrier venait adoucir un tant soit peu la peine. Fernande et Georges sont les figures emblématiques de millions de couples séparés.
Au décès de son grand-père Georges, Pierre Nossent a mis au jour les souvenirs de son aïeul. Et la surprise fut de taille avec des lettres pieusement conservées, archivées qui ont constitué la matière de la pièce qu’a écrite Gilles Champion.
Un jeu exceptionnel déployé avec brio
Pour ce jeune, ce fut une véritable révélation, et il n’a pas hésité ensuite à interpréter le rôle de son aîné. Et l’on doit souligner, que pour ne pas avoir pratiqué l’art dramatique depuis plus de dix ans, Pierre Nossent déploie un talent exceptionnel. Jouer ce rôle familial semble le transcender complétement.
Il le reconnait lui-même, en lui demandant de représenter son grand-père, le metteur en scène lui a fait un cadeau exceptionnel qu’il honore avec brio.
En plus du jeu d’acteurs, on ne peut oublier de saluer la performance chorale de cette troupe de onze acteurs. Un prestation préparée par la cheffe de chœur Brigitte Rolin. Au milieu du 20e siècle, la France et l’Europe étaient encore très chrétiennes, et la foi en Dieu fut un recours par de nombreux prisonniers.
Au sein de l’Oflag IV-B de Konigstein, messes et cultes étaient réguliers pour les prisonniers de guerre situé dans une forteresse au dessus du fleuve Elbe. Et il était donc assez naturel que cette pièce soit rythmée avec des chorals de Bach, le musicien fétiche de la réforme protestante née en Allemagne.
Le Cantique « Confie à Dieu ta route » ,,que l’on chante régulièrement encore dans les liturgies dominicales, était alors pour ces captifs un véritable appel à l’espérance.
La pièce « Moi, Georges Nossent, prisonnier de guerre », jouée encore à Lyon dimanche 19 janvier 2025 au temple lyonnais de la rue lanterne, est appelée à beau parcours en France, mais vraisemblablement aussi Outre-Rhin.
(à suivre)
Notre prochain article :
Compagnie de la Lettre G : « Moi, Georges Nossent, prisonnier de guerre » : une question toujours d’actualité
un grand merci Jean François !