14 juillet à Vienne (Isère) : quand les philosophes éclairent la citoyenneté

Posté le par dans Coup de coeur

Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272

A Vienne comme ailleurs, la cérémonie du 14 juillet débute par le défilé des troupes (© Pierre Nouvelle).

A Vienne (Isère) comme ailleurs, la cérémonie du 14 juillet débute par le défilé des troupes (© Pierre Nouvelle).

Avec la répétition d’attentats terroristes sur le sol français, la fête nationale a retrouvé une certaine fréquentation. A Vienne, sous-préfecture du département de l’Isère, la célébration officielle a débuté à 10h30 cours Brillier pour se terminer aux environs de midi à la salle des fêtes. Entre temps, derrière la batterie-fanfare La Fraternelle de St Georges d’Espéranche, 200 personnes ont suivi les élus dans l’hommage rendu à la nation. Un moment où la référence aux philosophes des Lumières, et un rappel historique sur la naissance de la République, ont donné corps à cet anniversaire. Propos d’une sous-préfète et d’une formatrice à la préparation militaire de jeunes filles et garçons.

Maire, députée, conseiller régional et municipaux, sous-préfète étaient au premier ranf d'un rassemblement citoyen qui a réuni près de 200 personnes (© Pierre Nouvelle).

Maire, députée, conseiller régional et municipaux, sous-préfète étaient au premier rang d’un rassemblement citoyen qui a réuni près de 200 personnes (© Pierre Nouvelle).

Le 14 juillet, tout le monde n’était pas resté dans son lit douillet, comme le suggérait en son temps Georges Brassens, même si la fête a duré tard au petit matin en conclusion de la 37e édition de Jazz à Vienne. Certains ont commencé à déserter la ville pour prendre leurs vacances, il y  avait cependant quelques centaines de personnes dans les rues pour célébrer la République dans cette cité gallo-romaine de 30 000 habitants.

Comme dans toute manifestation patriotique, l’hymne national est de rigueur, et il a ouvert une déambulation commémorative au long des rues viennoises.

A Vienne, le tradition suit toujours le même protocole : revue des troupes (cette année, une escouade de marins et des jeunes de la préparation militaire de la même arme), les honneurs rendus aux policiers, gendarmes et sapeurs pompiers du département, un dépôt de gerbes au monument aux morts, les salutations des organisations d’anciens combattants, puis le défilé au long du cours Romestang jusqu’à la salle des fêtes où sont prononcés les discours après une courte aubade devant le parvis.

Le cours Romestang à Vienne (Is_re) offre un bel espace pour une déambulation comme celle du défilé du 14 juillet (© Pierre Nouvelle).

Le cours Romestang à Vienne (Is_re) offre un bel espace pour une déambulation comme celle du défilé du 14 juillet (© Pierre Nouvelle).

Dans la foulée de la 3e République

A tout seigneur, tout honneur, c’est bien sûr au maire de prononcer le premier propos. Des mots qui sont allés bien plus loin que des expressions convenues. Thierry Kovacs a déployé, en effet, un cours d’histoire, rappelant que la célébration du 14 juillet remontait à la 3e République (1880), 90 ans après la Fête de la Fédération.

Un hommage à la prise de la Bastille, héritière de mouvements populaires comme de ceux qui ont émaillé de Grenoble et Vizille lors d’Etats généraux du Dauphiné  mémorables.

En maître de cérémonie, Thierry Kovacs a ouvert une série d'hommages (© Pierre Nouvelle).

En maître de cérémonie, Thierry Kovacs a ouvert une série d’hommages après une évocation historico-philosophique (© Pierre Nouvelle).

Le 14 juillet  » contre la monarchie et l’absolutisme royal « , dans la ligne  » des idéaux des Lumières « , La Fayette et Rousseau à l’honneur, et rappel que  » rien n’est jamais acquis «  et que  » l’Histoire ne se fait pas en un jour  » :  le maire de Vienne et ex-président du parti Les Républicains de l’Isère n’a pas mâché se mots à l’égard de  » l’islamisme politique qui menace « .

Après avoir honoré Jean-Paul Boutelier et Jean-Pierre Vignola, co-fondateurs du festival Jazz à Vienne né en 1981, et trois élus ayant exercé leur mandat pendant trente ans, le président de Viennagglo cédait la place à la sous-préfète de Vienne.

C'est avec des propos très républicains ou la dimension philosophique que la sous-préfète a prononcé son discours (© Pierre Nouvelle).

C’est avec des propos très républicains ou la dimension philosophique que la sous-préfète a prononcé son discours (© Pierre Nouvelle).

Aux racines des Lumières et de l’humanisme

Florence Gouache, sous-préfète en poste depuis trois ans dans la cité rhodanienne, a travaillé au cabinet de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, et ses propos ont fait référence à Voltaire, au général De Gaulle fondateur de la 5e république, au contrat social garant de l’ascenseur républicain et du rétablissement de l’équilibre des forces en faveur des faibles.

Partant de l’évènement Jazz à Vienne qui s’est conclu ce jeudi 13 juillet, Florence Gouache, représentante de l’Etat, a tenu à rappeler  l’importance de la culture.

L’armée et la jeunesse

La préparation militaire compte cette année à Vienne une vingtaine de recrues, filles et garçons. Elle est placée sous la bannière de la marine qui réunit une fois par mois ces jeunes gens pour une formation citoyenne, à l’Espace Saint-Germain, sur les lieux de l’ancienne caserne.

Jennifer est chef de centre de cette préparation militaire qu’elle coordonne avec plusieurs intervenants. Lieutenant de réserve, celle qui est aujourd’hui chargée de recrutement dans une start-up, a accompli son service national sur une base navale méditerranéenne. Elle explique ce que représente, pour elle et pour les jeunes qu’elle concourt à former, l’armée dans la nation. Elle précise aussi comment ce parcours peut donner des atouts dans sa vie professionnelle.

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