L’Arménie à Décines (1) : La mémoire locale et celle du 24 avril 1915

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Avec le peuple arménien, le 24 avril 1915 a préludé en Europe au génocide des Juifs
(© Pierre Nouvelle).

Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).

La Turquie pratique aujourd’hui encore la négation du génocide arménien comme le souligne cette poésie inscrite sur les stèles du mémorial de la place Bellecour à Lyon
(© Pierre Nouvelle).

Le 24 avril 1915, débutait le génocide des Arméniens mis en œuvre par des officiers de l’Empire ottoman (Jeunes Turcs). Ce drame effroyable, non reconnu à ce jour par la Turquie, est commémoré chaque année de par le monde. C’est le cas notamment dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, où à Valence, Romans, Vienne, l’agglomération lyonnaise, les rescapés du génocide ont été accueillis. Exemple à Décines (Rhône) où les Arméniens ont constitué le moteur du développement de cette commune de l’Est Lyonnais.

Créé en 2006 à l’initiative de la municipalité lyonnaise, le Mémorial du génocide arménien de la place Bellecour, a été plusieurs fois vandalisé par des mouvements extrémistes turcs
(© Pierre Nouvelle).

117 ans après le drame effroyable vécu par le peuple arménien, la mémoire reste vive. Ce lundi 24 avril 2023, partout en France, des cérémonies d’hommage seront organisés. Mais la mémoire n’est pas que l’affaire d’une journée.

D’ailleurs, les milliers d’Arméniens présents en France (au moins 700 000) sont là pour transmettre ce que leurs familles ont vécu. Après Marseille (Bouches-du-Rhône) où ils ont débarqué dans les années 1920-1921, les rescapés du génocide ont remonté la vallée du Rhône. A Décines (Rhône), venus de Libye, Syrie, Grèce, les travailleurs ont constitué la main d’œuvre de la Société lyonnaise de la soie artificielle. Maurice Cusin suivait ainsi la société Gifrer-Barbezat, implantée depuis 1912 à Décines.

Édouard Mardirossian travaille depuis longtemps sur la mémoire arménienne en région lyonnaise, et notamment à Décines. Nous l’avons rencontré au Centre national de la mémoire arménienne. Il témoigne de sa démarche.

En complément de la mémoire vive des familles arméniennes, le centre national de la mémoire arménienne (CNMA) est un centre culturel doté d’une bibliothèque et d’un centre de documentation. I

Unique en son genre sur le territoire français, il est consacré à l’histoire arménienne et à celle du génocide arménien en particulier. Il s’inscrit dans une panoplie culturelle où trouve aussi sa place la Maison de la culture arménienne née en 1932, et dont Jules Mardirossian, militant politique socialiste de la cause arménienne,a été un des acteurs importants.

Le premier monument français pour honorer le peuple arménien victime du génocide turc a été édifié à Décines grâce à l’action de Jules Mardirossian (© Pierre Nouvelle).

(à suivre)

Notre prochain article :

L’Arménie à Décines (2) : ARA, un restaurant communautaire et convivial

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