Transition écologique et solidaire : les propositions de la région de Condrieu

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Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272

Avec l'animation de hervé Cuilleron et cyril Emond, co-responsables de la Centrale villageoise de Condrieu, cinquante personnes ont débattu pendant près de trois heures (© Pierre Nouvelle).

Avec l’animation de Hervé Cuilleron et Cyrille Emond, co-responsables de la Centrale villageoise de Condrieu, cinquante personnes ont débattu pendant près de trois heures (© Pierre Nouvelle).

 

Jeudi 14 février 2019, salle de l’Arbuel à Condrieu (Rhône), la centrale villageoise locale a prolongé le débat ouvert le 24 mars avec le député LREM Jean-Luc Fugit. Sous la houlette de Hervé Cuilleron et Cyrille Emond, pendant deux heures et demie, une cinquantaine de personnes (parmi lesquelles des élu.e.s du Rhône, de la Loire et de l’Isère, issus de l’Agglo de Vienne-Condrieu, de la Métropole de Lyon et  et du Pilat ligérien) ont dialogué sur les quatre thèmes du Grand débat national.
La précarité énergétique et sociale, l’agriculture, l’alimentation bio et les circuits couts, et la mobilité et les transports ont été les thèmes les plus discutés. Des propositions concrètes aussi bien pour le territoire du bassin viennois et du massif du Pilat ont été émises, dont celle de la mise en place d’un transport par télécabine entre Givors (Rhône) et Chasse (Isère) pour pallier les difficultés de traversée du Rhône et de la circulation entre les autoroutes A 46 Sud et A 47.
Un débat respectueux apermis d'exprimer des opinions et propositions très diverses, parfois opposées mais souvent complémentaires(© Pierre Nouvelle).

Un débat respectueux a permis d’exprimer des opinions et propositions très diverses, parfois opposées mais souvent complémentaires(© Pierre Nouvelle).

La soirée a débuté à 20h30, heure fixée sur l’invitation, et manifestant ainsi une première forme de rigueur et de respect qui va se poursuivre durant tout le débat.

Hervé Cuilleron, un Condriot, président de la Centrale villageoise locale et écologiste dans l’âme, a ouvert ce temps de paroles partagées.

Pour sa part, Cyrille Emond, en introduction de cette rencontre, est entré dans le vif de l’organisation de la soirée, déclinée en quatre temps.

Une fois les gradins de cette salle de spectacle quittés pour une disposition en cercle plus propice aux échanges, le dialogue était naturellement plus facile et les échanges ont pu débuter entre habitants issus de plusieurs communautés de communes du Rhône, de l’Isère et de la Loire.

Avec la question de la précarité énergétique est naturellement venu dans le dialogue les difficultés en matière de revenus, qu’il s’agisse de salaires ou de retraites. OU uomment allier justice sociale et justice écologique.

Transports et déplacements : des demandes urgentes et croissantes

Des propositions concrètes aussi bien pour le territoire du bassin viennois et du massif du Pilat ont été émises, avec une insistance sur les déplacements dans la vallée du Rhône, comme sur le plateau qui la domine.

La question des déplacements et des transports publics a été évoquée avec insistance. Avec en corolaire l’impératif de tenir compte de la multimodalité. Une dimension à prendre en compte, notamment pour les habitants du plateau, où ne circule pas de ligne de transports publics (sauf en service scolaire).

Quotidiennement, dans un même voyage, un citoyen peut utiliser son vélo, monter dans un bus, puis prendre le train avant d’emprunter un des modes de transport de la métropole lyonnaise (tram, bus, trolley, métro). Témoignage d’une participante.

Au niveau des déplacements, l’embouteillage des routes avec des véhicules ne transportant qu’une personne a été souligné.

A été soulignée d’une coopéation entre usagers (co-voiturage), et a été proposée la mise en place des modes de transports alternatifs comme une télécabine entre Givors (Rhône) et Chasse-sur-Rhône (Isère) pour pallier les difficultés de traversée du Rhône et de la circulation entre les autoroutes A 46 Sud et A 47.

Des télécabines existent depuis longtemps à Grenoble, et ont ensuite essaimé comme à Brest et bientôt Toulouse.

Le Grignerot Roger Frety est un des promoteurs de ce mode de déplacement. Il présente le projet.

Produire et consommer différemment ; des solutions locales

On a aussi parlé d’agriculture, d’alimentation bio, de production locale et de circuits courts. Gérard Toucheboeuf, ex-proviseur du collège Bassenon à Condrieu, présentement président de l’association Récolter.

Il a rappelé l’action qu’elle développe avec des circuits courts qui relient paysans, maraichers et arboriculteurs, et consommateurs, particuliers comme restauration collective, scolaire ou en Ehpad

Adapter son habitat

Sur le territoire de la rive droite du bassin viennois, l’habitat collectif est peu présent. Les maison individuelles sont majoritaires et souvent occupées par des personnes âgées qui ne peuvent engager des sommes importantes pour adapter elur hanitat, en particulier en terme d’isolation.

Plusieurs intervenant.e.s ont souligné être démuni.e.s. D’abord, leur niveau de revenus (retraites en particulier) ne permettant pas de faire face aux dépenses qu’il faudrait engager. En la matière, adapter les aides gouvernementales en remontant les seuils de revenus est une nécessité. « Les retraités ne sont pas des nantis quand ils perçoivent entre 1500 et 2000 euros par mois », a souligné un militant de la CFDT.

Autre demande : celle d’être conseillé pour connaître le prix juste et équitable, et connaître les professionnels du territoire, afin de pouvoir mettre en conformité son habitat avec les nécessités de préservation de la planète. Expression d’une personne présente.

Question subsidiaire sur le terrain du logement.

Que faire des matériels tels que les panneaux solaires installés, d’une manière précurseure, il y a une trentaine d’années ? Point de vue d’une participante habitant Vienne (Isère).

Quelle participation citoyenne aux changements ?

Les solutions proposées relevaient souvent des responsables des pouvoirs publics, qu’ils se situent au niveau des communes, de l’agglomération, des parlementaires et du gouvernement.

Mais dans un tel contexte, l’impératif de maitrise climatique ne relève-t-il pas aussi d’une modification des pratiques de vie quotidiennes de la population. Question d’un participant.

Et les élus locaux, les parlementaires, le gouvernement, les pouvoirs publics ?

Si l’implication personnelle de chacun.e est une nécessité, sera décisive la part que prendront les pouvoirs publics, élus locaux et nationaux et le gouvernement, pour développer les politiques ambitieuses qui contribuent au changement du mode de développement et à la préservation de la planète et de l’humanité.

C’est bien le doute qui subsiste dans mal de tête -et pas que dans celle des Gilets jaunes) sur la capacité de l’État, du gouvernement et du président de la République de se défaire de l’emprise des lobbys financiers et industriels.

Des propositions qui seront portées nationalement

Au terme de deux heures et demie de débat, aux environs de 23 heures, les participants se sont séparés. Cyrille Emond, vice-président de la Centrale villageoise de Condrieu, nous a alors livré son appréhension de la soirée qu’il a vécue et co-animée.

L’ensemble des réflexions et propositions sera transmis sur la plate-forme du Grand débat national et sur le site de la Centrale villageoise de Condrieu.

A suivre

Prochain article :

Entre Givors (Rhône) et Chasse (Isère) : une télécabine pour franchir le Rhône

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