Théâtre François Ponsard à Vienne (Isère) : Jean-Claude Drouot conte Victor Hugo

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C’est un spectacle très engagé qu’a livré Jean-Claude Drouot qui cultive la ressemblance avec l’écrivain marquant du 19e siècle (© Pierre Nouvelle).

Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Le parterre du théâtre François Ponsard était empli pour cette évocation hugolienne sous les auspices de Jean-Claude Drouot (© Pierre Nouvelle).

Vendredi 15 octobre 2021, Jean-Claude Drouot était sur la scène du théâtre François Ponsard à Vienne (Isère). Une venue que Michel Belletante, directeur de l’institution, a programmé pour une saison qui rend hommage à Victor Hugo. Après Marie Tudor, c’est L’art d’être grand père qui était à l’affiche.

Durant près d’une heure trente, Jean-Claude Drouot a développé une vigoureuse critique sociale
(© Pierre Nouvelle).

L’Art d’être grand-père n’est pas une série d’historiettes développant l’histoire d’un homme au terme de sa vie avec Jeanne et Georges, ses deux petits enfants.

 » Vu que George a deux ans et que Jeanne a dix mois/ Leurs essais d’exister sont divinement gauches/ On croit, dans leur parole où tremblent des ébauches/ Voir un reste de ciel qui se dissipe et fuit/ Et moi qui suis le soir, et moi qui suis la nuit/ Moi dont le destin pâle et froid se décolore/ J’ai l’attendrissement de dire : ils sont l’aurore. »

Ces quelques vers hugoliens laissent percevoir l’argument. Il y a bien sûr l’affection qu’un papy porte à se petits-enfants. Un sentiment profond qui vient atténuer la douleur d’un homme transpercé par la mort de ses proches : son épouse Adèle et son fils Charles, et la folie de sa fille Adèle H…

Un homme perclus de douleur et de révolte

Un homme seul qui trouve là une compensation aux épreuves politiques dont il a été victime sous le Second Empire. Les lois libératrices de la Troisième République tardent à émerger et le poète est exaspéré par le conformisme d’une société renforcé par les cadres moraux de la religion catholique.

Lui, qui a sublimé l’attitude de Monseigneur Myriel, inspiré du véritable évêque Bienvenu, se fait ici le pourfendeur acéré de religieux qui travestissent le message d’amour de l’Évangile.

La ressemblance physique est frappante et ne date pas d’aujourd’hui. Victor Hugo est bel et bien sur scène, alternant entre fauteuil et petit vélo d’enfant, et quand on sait que la vie de Jean-Claude Drouot résonne avec celle de l’écrivain, on ne peut que vibrer au récit qu’il déploie.

Une vingtaine de poèmes habilement agencés pour mieux faire ressentir le duel intérieur vécu par l’auteur, partagé entre amour et révolte. Un véritable combat, qui est finalement celui qui a tissé toute la vie d’un homme qui a traversé le siècle.

(à suivre)

Notre prochain article : A vienne (Isère) : Jean-Claude Drouot : un acteur droit, talentueux et combatif… en toute simplicité !

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