Séguy-Détraz : deux syndicalistes à l’honneur

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Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272

Vendredi 10 mars 2017, le Forum syndical européen organise à Lyon un colloque dont le pivot sera deux syndicalistes qui ont disparu durant l’été 2016. Après un hommage à ces militants, on reviendra sur la tentative d’unification au sein de la métallurgie de deux fédérations majeures de la CFDT et de la CGT au début des années 70. Dans un troisième temps, les intervenants aborderont le thème « Travail et technologie ». Entrée dans le programme de cette demi-journée et rencontre avec Pierre Héritier, un des organisateurs.

Pierre Héritier, ancien employé de banque natif du département de la Loire, a été permanent syndical CFDT pendant plus de vingt ans, de sa ville de St Etienne et de l’union départementale jusqu’à la confédération. Depuis son adhésion à la CFTC, il a vécu la transformation de ce syndicat en 1964, donnant naissance à la CFDT, puis les évolutions, du mouvement « révolutionnaire » de 1968 au « recentrage » dix ans plus tard.

Un esprit de résistance

Dans l’exercice de sa responsabilité, il a côtoyé les secrétaires généraux Eugène Descamps et Edmond Maire, et beaucoup d’autres responsables nationaux, dont Albert Detraz, militant libertaire issu du monde du bâtiment et des travaux publics, et qui popularisa en mai 68 la perspective d’autogestion.

Résistant contre l'occupant nazi, membre des Corps-Francs, militant CFDT au sein du groupe Reonctruction, pui sresponsable confédéral CFDT, Albert Détrza a tiré sa révérence le 12 août 2016 (© DR).

Résistant contre l’occupant nazi, membre des Corps-Francs, militant CFDT au sein du groupe Reconstruction, puis responsable confédéral CFDT après sa déconfessionnalisation, Albert Détraz a tiré sa révérence le 12 août 2016 (© DR).

Il a aussi suivi l’activité de Georges Seguy, qui fut secrétaire général de la CGT de 1967 à 1982, dans la foulée de Benoit Frachon, après avoir été en responsabilité au sein de la fédération des cheminots. Georges Séguy, comme Albert Détraz avait le souci de l’unité syndicale dont débattront acteurs, témoins, et participants à cette journée. Car après l’hommage qui sera rendu à ces responsables nationaux, Roger Briesch (CFDT) et Joël Decaillon (CFDT) reviendront sur l’expérience tentée dans la métallurgie de fusionner les fédérations syndicales françaises à l’exemple de ce qui s’est passé en Italie avec les centrales CGIL, CISL et UIL.

Depuis son adolescence, Georges Séguy fut un militant syndical et politique convaincu. Cet engagement de résistance lui valut d'être déporté à Mauthausen (© Pierre Nouvelle).

Depuis son adolescence, Georges Séguy fut un militant syndical et politique convaincu. Cet engagement de résistance lui valut d’être déporté au camp de concentration de Mauthausen (© Pierre Nouvelle).

Forum social et laboratoire d’innovation ; un même souci de dialogue

Le Forum syndical européen examinera ainsi comment la résistance syndicale continue à s’incarner que ce soit à la CFDT comme à la CGT, notamment sur le rapport entre travail et technologie, avec la mise en exergue des conditions de travail des conducteurs routiers.

Après avoir quitté son poste de permanent à la CFDT, Pierre Héritier a poursuivi son parcours militant en créant le laboratoire Lasaire, un laboratoire d’innovation sociale et le FSE (Forum social européen) qui favorise la rencontre des acteurs sociaux sur le territoire européen, mais il organise aussi des initiatives sur le sol français.

Pierre Héritier présente le contenu de ce colloque.

Séguy-Détraz, hommage à deux grands syndicalistes, vendredi 10 mars 2017, de 14 h à 18 h, Klésia, 65 boulevard Vivier-Merle – 69003 Lyon.

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