Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du quotidien genevois Le Courrier
Dimanche 9 octobre 2017, l’Eglise protestante unie de Lyon organisait le culte de la cité, comme elle le fait depuis 2003. ais en cette année du 500e anniversaire de la Réforme initiée par Martin Luther, il revêtait un tour particulier. Présidée par François Clavairoly, leader de la Fédération protestante de France, ce pasteur, fils d’un pasteur qui a exercé à Lyon, a prononcé sa prédication devant un parterre de responsables religieux et civils. Le thème de son propos était centré sur la fraternité dans la cité humaine.
Durant plus d’une heure, le culte a fait alterner les représentants de toutes les Eglises protestantes de la métropole lyonnaise. Il a aussi mis en lumière les ressources musicales très diverses de cette communauté, d’une chorale classique au groupe de pop-louange. Au nombre de celles là, un groupe de jeunes qui a entamé des cantiques très rythmés et appréciés par l’assemblée présente.
Deux bannières ornaient le temple; L’une évoquait la grâce divine qui libère, et l’autre l’amour qui réconcilie. C’est justement la chaîne d’amour qui unit tous les frères qu’a proposé, parmi d’autres mélodies, un groupe habitué à la louange.
Puiser à la fontaine du judaïsme
Le protestantisme n’oublie pas ce qu’il doit à ses racinés juives comme les autres confessions chrétiennes. Un peuple juif avec qui il a partagé un tant soit peu la réprobation, les exactions, et dont il a su accueillir les filles et les fils quand ils étaient pourchassé, comme sous l’occupation nazie de la France et le régime du maréchal Pétain.
Aussi, le chant Ah qu’il est doux venait-il à point nommé dans cette célébration qui s’est enracinée dans une relecture de l’Ecriture. Avec le Hine ma tov tiré du psaume 133, la la sola scriptura. et notamment les Dix paroles, prenaient un autre sens, considérées comme un chemin de vie et non une loi qui oppresse.
Des récits bibliques qui parlent à la vie de l’humanité
La président de la Fédération protestante de France pouvait alors monter en chaire pour commenter deux textes bibliques sur la fraternité.
Avec le récit du meurtre d’Abel par Cain, puis l’histoire du fils prodigue, ce sont deux paraboles que le pasteur s’est employé à éclaircir afin de montrer comment ils s’enracinent dans la vie de nos cités et de nos proximités humaines quotidiennes.
Le dialogue, la non-violence et la paix
Le temps de la collecte a été non seulement la manifestation de l’offrande faite librement et joyeusement par les fidèles, mais aussi le temps d’un chant de paix. Avec le folksong We shall overcome, c’est aussi la mémoire de la venue de Martin-Luther King à Lyon il y a un peu plus de cinquante ans, qui était dans la tête d’un certain nombre de jeunes devenus plus âgés un demi-siècle plus tard.
Dialogue et non-violence était aussi au cœur de culte, et la présence de responsables de différentes religions tels le cardinal Philippe Barbarin et le recteur Kamel Kabtane, illustrait bien cette volonté.
Le fruit de la collecte a été versée aux familles les plus fragiles, en particulier monoparentales, anéanties par l’ouragan qui a frappé les îles des Caraïbes.
Un culte protestant de fête ne peut se clore sans un des cantiques identitaires, comme c’est le cas chaque année lors de la rentrée protestante le premier dimanche de septembre au Musée du désert.
Comme à Mialet, au pied des Cévennes gardoises, ici entre Rhône et Saône, avec le célèbre A toi, la gloire, le chant C’est un rempart que notre Dieu, est venu réaffirmer, s’il en était besoin, que ce n’est pas à la seule force humaine que peut se mettre en œuvre la fraternité
A suivre : Rendez-vous à Strasbourg du 27 au 29 octobre