Protestants en fête à Lyon (2) : des personnalités solidaires de la fraternité

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Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du quotidien genevois Le Courrier

Dimanche 8 octobre, le Grand temple de l'Eglise protestante unie de Lyon affichait complet pour a célébration du 500e anniversaire de la Réforme (© Pierre Nouvelle).

Dimanche 8 octobre 2017, le Grand temple de l’Eglise protestante unie de Lyon affichait complet pour a célébration du 500e anniversaire de la Réforme (© Pierre Nouvelle).

Les protestants lyonnais fêtaient dimanche 9 octobre 2017 le 500e anniversaire de la Réforme initiée par Martin Luther. A 10h30, le Grand temple du quai Victor Augagneur faisait le plein pour le rassemblement Protestants 2017 à Lyon. Les fidèles de toutes les confessions protestantes étaient réunis et leurs responsables ont animé un culte centré sur la fraternité.Avec François Clavairoly, le président de la Fédération protestante de France en tête, ils ont accueilli les responsables religieux et civils autour du thème de la fraternité dans la cité humaine. Rencontre avec plusieurs d’entre eux.

responsables religieux et civils ont suivi avec attention un office où la fraternité a été lue, dite, chantée et commentée  (© Pierre Nouvelle).

Les responsables religieux et civils lyonnais ont suivi avec attention un office où la fraternité a été lue, dite, chantée et commentée (© Pierre Nouvelle).

L’heure, c’est l’heure !

A 10h30 pétantes, le président de l’Eglise protestante unie de Lyon accueille les fidèles et ses invités réunis au premier grand du Grand temple face à la table d’autel et à la chaire. Etienne Tissot salue ainsi ses frères catholiques, juifs et musulmans, et les responsables de la cité : maire, président de l’agglomération, président du département, préfet, représentants du monde judiciaire…

La fraternité d’abord

Pour Etienne Tissot, ce culte de la cité qui s’est ravivé en 2003 est marqué du sceau de la fraternité, qui irrigue toute la démarche de célébration du 500e anniversaire de la Réforme.

Dans la prédication qui est au centre du culte, président de la Fédération protestante de France, développe le thème de la fraternité.  » Suis-je le gardien de mon frère ? « , répond Cain à l’Eternel, après le meurtre d’Abel.   » Voilà tant d’années que je te sers sans avoir jamais désobéi à tes ordres; et, à moi, tu n’as jamais donné un chevreau pour festoyer avec mes amis « , s’indigne le fils fidèle , face à son père qui accueille le frère perdu..

Commentant l’Ecriture, François Clavairoly évoque alors la cité et l’indispensable souffle de fraternité pour le vivre-ensemble de tous. Il interpelle les responsables présents montrant l’actualité des textes bibliques pour chacun.

L’Eglise catholique solidaire de la célébration

Pour la première fois depuis 500 ans, l’Eglise catholique s’est associée, sur le plan mondial, à cette initiative de célébration de la Réforme protestante. Nul n’oublie les violences qui ont émaillé une histoire commune, mais à Lyon, où le dialogue interreligieux et l’œcuménisme très vivant depuis l’abbé Paul Couturier, elle s’associe depuis longtemps à la Journée de la Réformation.

Il n’est as étonnant donc que le cardinal Philippe Barbarin ait pu s’associer à ce temps de prière. Il resitue les raisons de sa présence et revient sur son voyage à Rome la semaine passée  avec 77 prêtres de son diocèse.

Un constant dialogue avec la communauté musulmane

Parmi le public très nombreux réunis au Grand temple, et au milieu des responsables religieux, Kamel Kabtane, le recteur de la Grande mosquée de Lyon.En terre rhodanienne, les relations entre chrétiens, juifs et musulmans sont permanentes et au beau fixe. On se souvient de la marche de l’égalité, débutée aux Minguettes après une grève de la faim de jeunes d’origine maghrébine et d’un prêtre (Christian Delorme) et d’un pasteur (Jean Costil).

Kamel Kabtane précise les initiatives prises par la Grande mosquée de Lyon pour entretenir des relations de fraternité. pour lui, violence et radicalisation ne sont pas constitutives de l’Islam.

A Lyon les élus réunissent les responsables religieux

Lyon est, comme Marseille, une cité originale. tout à la fois marquée par une présence immigrée forte, elle est aussi une terre de religions, notamment chrétienne depuis le 2e siècle de notre ère. Les rapports entre les édiles, qu’ils fussent hier échevins ou aujourd’hui maires, les premiers magistrats de la ville ont toujours entretenu des rapports soutenus.

Depuis plusieurs années, à l’initiative de Gérard Collomb, aujourd’hui ministre de l’Intérieur, la municipalité réunit les responsables religieux. C’est ainsi que Georges Képénékian, nouveau maire, explique sa présence au premier rang du public.

Tout l’enjeu reste que le vent de fraternité qui irrigue le 500e anniversaire de la célébration de la Réforme initiée par Martin Luther perdure. Au centre de ce défi, il y a la progression dans la connaissance commune, et des actions concrètes comme l’accueil de l’étranger.

Il suffit de lever les barrières comme ici avec la pesserelle Paul Couturier, un prêtre pionnier de l’œcuménisme en terre lyonnaise (© Pierre Nouvelle).

Il suffit de lever les barrières comme ici avec la pesserelle Paul Couturier, un prêtre pionnier de l’œcuménisme en terre lyonnaise (© Pierre Nouvelle).

A suivre ;: Protestants en fête (3) : A Lyon, le culte de la fraternité

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