Passion du Christ, martyre et lutte contre le terrorisme et l’antisémitisme éclairé par Pessa’h-Pâques

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Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du quotidien Le Courrier (Genève)

C'est l'évngile de Marc qui a rythmé les créémonies du jedui et du vendredi saint, temps de commémoration du dernier repas de jésus avec ses apôtres, puis de sa passion et de s cricifixion (© Pierre Nouvelle).

Dans la paroisse protestante St Paul (Paris 18e et 19e), c’est l’évangile de Marc qui a rythmé les cérémonies du jeudi et du vendredi saint, temps de commémoration du dernier repas de jésus avec ses apôtres, puis de sa passion et de s crucifixion (© Pierre Nouvelle).

Le lieutenant-colonel est-il un héros que la nation devrait faire entrer au Panthéon ? Un martyr chrétien que l’Eglise catholique devrait reconnaître comme tel ? Et  que dire de Mireille Knoll, assassinée quatre jours après par un voisin de son immeuble, parce qu’elle était juive ? Et qu’ajouter pour les trois autres victimes innocentes tuées à Carcassonne et Trèbes (Aude), dont, Christian Medvès, un militant de la CFDT ? Les médias ont bruissé de ces questions ces jours derniers, à l’instar de France Culture vendredi soir (Le grain à moudre) et samedi matin (La fabrique médiatique). Des interrogations qui prennent un relief particulier quand on a su que le gendarme était catholique pratiquant et franc-maçon, et que Mireille Knoll était une rescapée de la Shoah. A quelques jours de la célébration de Pessa’h, la Pâque juive, et de Pâques, la fête centrale pour la foi chrétienne, ces questionnements ont donc été éclairés d’une lumière nouvelle qui s’opposaient au geste fanatique du meurtrier. A l’issue d’un culte du Jeudi Saint dans la paroisse St Paul (Paris 18e) où officiait le pasteur Laurent Schlumberger, ancien président de l’Eglise protestante unie de France, la principale composante de la Fédération protestante de France, ce dernier a accepté d’évoquer les événements de l’Aude et de Paris.

Pour relire la vie des hommes, commencer d'abord par puisser dans les Ecritures, ce que les chrétiens appellent la Parole de Dieu (© Pierre Nouvelle).

Pour relire la vie des hommes, commencer d’abord par puiser dans les Ecritures, ce que les chrétiens appellent la Parole de Dieu (© Pierre Nouvelle).

Jeudi 28 et vendredi 29 mars, les chrétiens du monde célèbrent le dernier repas juif de Jésus avec ses apôtres (la Cène), puis la Passion de celui qu’ils reconnaissent comme le Christ. Une semaine plus tôt, quatre personnes étaient assassinées : Jean Mazières, un vigneron carcassonnais à la retraite, Christian Medvès, chef du rayon boucheriedsu Super U de Trèbes, un client du magasin, et Arnaud Beltrame, le gendarme venu s’échanger contre des otages.

Deux jours plus tôt, mardi 27 mars, Mireille Knoll, une vieille dame du 11e arrondissement de Paris, était assassinée en raison de sa judéité. Impossible de ne pas avoir en tête ces événements tragiques lors des temps religieux qui précèdent  Pessa’h, la Pâque juive, et la fête chrétienne de Pâques. Nous avons effectué un retour sur ces événements et demandé une relecture au pasteur Laurent Schlumberger, desservant de la paroisse parisienne St Paul de l’Eglise protestante unie de France.

Lors de la Sainte-Cène, les invocations sur le pain et le vin reprenaient les paroles de hésus, qu'il pronçat een écho aux pri-res juives, ebncore pratiquées deux millénaires plus tard (© Pierre Nouvelle).

Lors de la Sainte-Cène, les invocations sur le pain et le vin reprenaient les paroles de Jésus, qu’il prononçât la veille de sa Passion, lors du dernier repas avec ses disciples, en écho aux prières juives, encore pratiquées deux millénaires plus tard (© Pierre Nouvelle).

Deux violons pour un compositeur : Bela Bartok, et de petits morceaux  pour permettre de méditer l’évangile de Marc.

Au terme de cette lecture continue, s’est déroulée la Sainte Cène jeudi passé en l’église de la paroisse protestante st Paul. Comme à l’habitude a évoque le « mémorial » (institution de l’eucharistie), le dernier repas partagé à Jérusalem avec ses disciples, par Jésus, un homme juif originaire de Galilée, comme le voulait la tradition juive, observée aujourd’hui encore.

Chaque soir de Chabat, les familles juives pratiquantes partagent un repas, le Sdere, qui prend un relief particulier au début de la fête de la Pâque (© DR)

Chaque soir de Chabat, les familles juives pratiquantes partagent un repas, le Seder, qui prend un relief particulier au début de la fête de la Pâque (© DR)

La proximité entre juifs et protestants est plus ancienne et chaleureuse qu’avec les catholiques, qui ont longtemps accusé le peuple d’Israël d’être la cause de la mort de Jésus.

Pour les chrétiens, la Cène est un des éléments centraux de la foi en Jésus-Christ (© Ph. de Champaigne/Musée du Louvre)

Pour les chrétiens, la Cène est un des éléments centraux de la foi en Jésus-Christ (© Ph. de Champaigne/Musée du Louvre)

D’ailleurs, sous l’occupation nazie en France, les communautés protestantes furent des protectrices pour les juifs pourchassés, à l’instar du travail mené par la Cimade.

Aussi, jeudi passé, à l’issue de ce moment cultuel, le pasteur Laurent Schlumberger a accepté de revenir sur les iliens qui unissent protestants et juifs..

Le violon est un des instruments très prisé par la communauté juive, et l’on sait le talent de nombreux interprètes, le plus doués ayant été au 20e siècle le talentueux Yéhudi Menuhin.

Donner sa vie pour ceux qu’on aime

Un des enseignements majeurs de Jésus est l’amour. Et l’Evangile de Jean est porteur d’une des phrases les plus marquantes notant qu« il n’ y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime » (Jean 15, 13).

Aussi, dès que l’on a appris que le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame était un catholique pratiquant, beaucoup se sont légitimement interrogés. En plus du geste héroïque accompli par ce gendarme qui s’est échangé contre une femme otage, prisonnière du meurtrier fanatique de Trèbes, pouvait-on qualifier le gendarme de martyr ? Et quand de surcroit la Grande Loge de France a déploré son assassinat, son geste a pris une aura nouvelle nimbée de fraternité.

Sur ce point évangélique, le pasteur Laurent Schlumberger préciser les choses.

Alors que les communautés juives ont entamé la fête de Pessa’h avec un repas traditionnel (Seder) samedi soir, les chrétiens ont pris simultanément le relais avec la vigile pascale et la fête de la Résurrection ce dimanche 1er avril. Dans les deux repas, juif et chrétien, la référence à l’agneau sera de rigueur pour marquer cette fête commune, célébrant la libération de la servitude en Egypte pour le peuple juif, du passage de la mort à la vie, ce que les chrétiens appellent la Résurrection.

 

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