Médias et pays du Sud : méconnaissance ou désintérêt

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Par Jean-François Cullafroz, journaliste

L’actualité internationale irrigue notre vie quotidienne. Syrie, Mali, Iran… Souvent, les nouvelles qui nous viennent du Sud, mettent en lumière misère, catastrophes naturelles, violence, montée des extrémismes… mais rarement, des actions de coopération et de développement où les habitants de ces pays sont acteurs d’une vie meilleure ! Resacoop, est un groupement d’intérêt public créé par la Région Rhône-Alpes et l’Etat, des associations œuvrant au développement solidaire, des ONG et le Centre d’information et d’étude sur le développement local (Ciedel). Il entend faire que médias et journalistes soient plus ouverts à toutes ces questions. Explications sur cette question, et interview de Rose-Marie Di Donato, directrice de Resacoop.

Avec Internet, de nouveaux outils de communication, et la rapidité des transmissions, le monde frappe à notre porte en permanence. Sommes-nous pour autant mieux informés ? (© Pierre Nouvelle)

Etre un réseau qui soit un outil d’appui à la coopération internationale, telle est la mission principale de Resacoop, groupement d’intérêt public initié par l’Etat et la Région Rhône-Alpes. « Nous avons deux objectifs : améliorer la qualité des projets de coopération et de développement et permettre l’ouverture des habitants rhonalpins aux questions internationales », souligne Rose-Marie Di Donato, directrice de Resacoop.

Dans cette mission, Resacoop a élargi sa réflexion aux régions de Catalogne et du Piémont, en étroite collaboration avec des associations, Organisations non gouvernementales (ONG), collectivités locales et pouvoirs publics régionaux et nationaux…

Comment parler du Sud hors du sensationnel ?

Si les actions d’appui au milieu associatif, aux ONG et aux collectivités locales (communes, départements…) marchent bien, la réalité vécue par les habitants des « pays du Sud » a toujours du mal à parvenir aux lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. La presse écrite, audiovisuelle et Internet s’avère peu intéréssée, sauf, lorsque l’on est dans des situations tragiques, émotionnellement fortes, suscitant le sensationnel et le spectaculaire.  « On ne parle pas des trains qui arrivent à l’heure », assurent souvent des responsables de rédaction. Pourtant, il n’est pas rare que des journalistes souhaitent aborder des sujets du quotidien dont leur hiérarchie juge qu’ils sont trop banals et peu « vendeurs ».

Compte tenu de la part importante que prend l’actualité internationale, à laquelle s’ajoute la présence en France d’immigrants fuyant la pauvreté et la violence, Resacoop souhaite que les choses évoluent vers une meilleure prise en compte. C’est là toute la stratégie de sensibilisation des médias et de formation des journalistes à la réalité des pays du Sud ou de l’Est. Rose-Marie Di Donato, directrice de Resacoop explique ce projet qui est désormais soutenu par l’Europe.

Dans cette tâche de longue haleine, Resacoop entend prendre appui sur un maximum d’interlocuteurs du milieu des médias: éditeurs, associations de presse, syndicats de journalistes, centres de formation … afin de toucher les professionnels, qu’ils soient insérés dans une rédaction ou pigistes isolés, tout comme les responsables des médias.

Un programme de formation au service d’un millier d’associations et de 2 200 projets de coopération en Rhône-Alpes. (© Pierre Nouvelle)

Contacts Resacoop : 33 (0) 72 77 87 67 – mail@resacoop.org – www.resacoop.org

 

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