Médias : du nouveau à Paris, du moins bon en région

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L’Opinion est le petit dernier de la galaxie médiatique, quotidien né dans la capitale ce mercredi 16 mai. Au même moment, L‘Echo du Centre annonàait un plan social et 21 licenciements. alors même qu’à Marseille, la situation de la presse ne s’améliore pas. Retour sur la situation de la presse avec deux observateurs avertis, Jean-Marie Charon, sociologue des médias au CNRS, président des Entretiens de l’information et de la Conférence nationale des métiers du journalisme et Jean Kéhayan, journaliste et président du Club de la presse de Marseille.

Né le 15 mai 2013, L’Opinion manifeste la volonté des journalistes de résister à la crise de la presse écrite. (© Pierre Nouvelle)

Dire que la presse écrite ne va pas bien et que les chaînes publiques se débattent toujours entre financements publics et diminution de la publicité relève de la banalité. Un fait qui n’a rien d’encourageant pour la démocratie, et qui ne saurait être ondéré par la montée en puissance de sites Internet d’information très vigoureux en matière d’investigation.

 

Après Les Echos et le Figaro, Nicolas Beytout a lancé son propre quotidien (© DR)

Aussi, quand un nouveau quotidien papier naît, on ne peut que s’en réjouir. C’est le cas avec L’Opinion, journal lancé par Nicolas Beytout, dont le passé journalistique plaide favorablement. Une rédaction d’une trentaine de journalistes, une parution cinq jours par semaine, le choix de l’économie, de la politique et de l’international, voilà les bases de ce nouveau journal qui a choisi de se développer en kiosque comme par abonnement sur une version papier et électronique. L’Opinion est aussi accessible librement en version abrégée sur Internet où l’on peut retouver cinq rendez-vous quotidien : la Matinale de 7h30, le point de vue d’une personnalité à 8h45 avec L’Opinion de, l’édition Midi Opinion de 12h30, suivie de L’Opinion soir de 18 h avant de clôturer la journée à 21 h par le Journal.

Viabilité et perennité du nouveau journal

D’ores et dèjà, la profession s’interroge sur la viabilité de ce nouveau média et de sa durée de vie. Le site Internet Rue 89 (qui appartient au groupe Le Nouvel Observateur), rappelle que depuis 1973 et le redémarrage de Libération, aucun quotidien généraliste payant n’a survécu à son lancement, si l’on exwcepte le journal d’extrême-droite Présent né en 1982. Il prend pour exemple Infomatin (1994), Le Quotidien de la République (1998), La Truffe, Le Jour (1993) et se questionne sur « la malédiction » qui les a frappés. Pour leur part, notre confrère du Monde, Xavier Ternisien apporte un éclairage dans l’édition du 13 mai, sur les acteurs économiques qui ont investi dans L’Opinion. Il souligne la participation prépondérante de Bernard Arnault, PDG de LVMH, une des premières entreprises françaises, et d’un façon minoritaire de Claude Perdriel, par ailleurs propriétaire du groupe Nouvel Observateur.

« Pour la première fois depuis une vingtaine d’années se crée en France un nouveau quotidien payant d’information politique et générale. C’est un événement, microscopique à l’échelle de ce qu’est l’actualité chaque jour, mais significatif pour cette industrie bien mal en point qu’est la presse », souligne Nicolas Beytout qui présente soin bébé comme un quotidien libéral, européen et pro-business. Trouvera-t-il son public, entre Les Echos et Le Figaro, l’avenir le dira rapidement car Bernard Arnault, quatrième fortune mondiale, n’est pas homme à dilapider son argent. Une façon peut-être pour le PDG de cette marque de luxe, déjà actionnaire de la petite chaîne télévisuelle TVous (numéro23 de la TNT) de faire oublier sa tentative d’exil fiscal et de marquer sa présence dans la presse face à son collègue François Pinault, PDG du nouveau groupe Kering (ex Pinault-Printemps-La Redoute), déjà propriétaire du magazine Le Point et qui s’était montré intéressé en novembre dernier par la reprise du pôle sud du groupe Hersant Médias, éditeur des quotidiens de la Provence, de la Côte d’Azur et de la Corse : La Provence, Var Matin, Nice Matin et Corse Matin..

Au Sud, quoi de nouveau ?

 A Marseille, six mois après l’arrivée de Bernard Tapie à la tête du groupe La Provence, on est toujous prudent. Bien sûr, pour l’heure, les rédactions ont peu bougé, voire même ont soutenu indéfectiblement l’évolution de leur journal, à l’enseigne de la présidente de la Société des journalistes, Laetitia Sariroglu. Notre consoeur est montée au créneau dans une tribune libre du quotidien Le Monde pour mettre en valeur le rôle des journalistes localiers et de l’information qu’il collecte et aller à l’encontre de préjugés parfois émis par les rédactions parisiennes.

Bien sûr, Bernard Tapie n’a pas pris de décisions qui ont pu choquer. Mais pour autant, il n’a pas apporter de gages pour donner plus d’espace au pluralisme de la presse. Le groupe La Provence qui contrôle plusieurs hebdos envisage d’élargir son rayonnement au grand Sud de la France et peaufine une collaboration radiophonique avec Sud Radio. Et ce n’est pas l’autre quotidien, La Marseillaise, héritier d’une volonté communiste, qui peut jouer un rôle décisif. Car si il est en meilleure forme que L’Echo du Centre de Limoges (plan social annoncé avec 21 suppressions de postes de journalistes), sa diffusion pèse désormais bien peu sur l’échiquier local.

Jean Kéhayan, qui a été journaliste à La Marseillaise puis au Provençal et qui termine un mandat de président du Club de la presse, analyse la situation e la presse écrite, audiovisuelle et Internet en ProvenceCôte d’Azur.

 

Alors, quelle peut être l’attitude des journalistes, à Paris comme en Région ? Les syndicats de la profession peuvent-ils jouer un rôle vis à vis des éditeurs et des pouvoirs publics. Questions posées à Jean-Marie Charon, sociologue des médias, et par ailleurs président des Entretiens de l’information et le la Conférence nationale des métiers du journalisme ?

 

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