Manouchian : le 21 février 2024 (2) : à Vienne (Isère), les Arméniens se préparent à honorer les résistants assassinés

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Entre le fleuve Rhône et la cathédrale Saint-Maurice, sur le square Manouchian, une plaque sera inaugurée, le jour-même de la panthéonisation de Mélinée et Missak Manouchian (© Pierre Nouvelle).

Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).

Depuis 40 ans, la Maison de la culture arménienne transmet la culture sous ses formes mes plus diverses (© Pierre Nouvelle).

A la veille de l’entrée au Panthéon de Mélinée et Missak Manouchian, à Vienne (Isère), en présence de la presse locale, on se souvenait. Au siège de la Maison de la culture arménienne, son président Patrick Tchoboian assisté de Dominique Romet présentait le programme mis au point à l’occasion de cet évènement national.

En ce jour du 20 février 2024, Patrick Tchoboian a présenté à la presse les activités de la maison de la culture arménienne qu’il préside. ici, il dialogue avec Georges Aubry, notre confrère du quotidien Le Dauphiné libéré (© Pierre Nouvelle).

Le 21 février 2024 sera un jour marquant pour la communauté arménienne de France et du monde.

Car, derrière l’entrée dans le temple national des grandes figures de la République française de Mélinée et Missak Manouchian, ce sont bien des immigrés et résistants, fusillés pour terrorisme il y a 80 ans, qui sont reconnus comme d’authentiques patriotes.

Le 21 février 2024 entrera dans les mémoires…

Au même titre que la commémoration du 24 avril 1915, le 21 février 2024 entrera dans les mémoires. A Vienne (Isère), les rescapés du génocide perpétré par l’armée turque assistée par des militaires allemands sont arrivés dès le début des années 1920.

Les grands parents de Patrick Tchoboian étaient de ceux-là venus de Adana (arménien Ադանա ) et Malatya (Մալաթիա en arménien). Autant dire que la mémoire de cet exil reste vive et que l’entrée au Panthéon est une fierté pour le président de la Maison de la culture arménienne.

Il n’oublie pas que c’est en visite à Vienne le 7 janvier 1984 pour le Noël orthodoxe, que le président François Mitterrand a reconnu le génocide dont ont été victimes les arméniens à partir de 1915. Il fait mémoire et livre ses sentiments.

Christiane Aivizian a fait ses études au lycée de Vienne, puis est devenue professeur de musique et de chant, disciplines qu’elle a enseigné entre 1972 et 2012.

Un retour à la langue familiale

Puis, cette petite-fille de rescapée de Kutahya n’a jamais appris la langue arménienne en famille. Et c’est à l’Institut national des langues orientales (Inalco) qu’elle a fait un retour sur sa culture alliant les différents usages du parler familial à la pratique musicale qui ne l’a jamais quittée.

Venue à la Maison de la culture arménienne un tableau du mont Ararat, elle se réjouit de l’enrée de Mélinée et missak Manouchian au Panthéon.

Arrivées quelques années après le génocide de 1915, les familles arméniennes se sont sédentarisées dans la vallée du Rhône, de Marseille à la métropole lyonnaise. Dans le bassin viennois, c’est l’industrie de la chaussure et du drap qui fournit du travail.

Une institution quadragénaire

Le nombre d’environ 450 familles est resté constant et pour l’heure, la Maison de la culture arménienne (MCA) estime le nombre des arméniens à environ 2 000 personnes.

Cette institution créée en 1981 sous la municipalité socialiste de Louis Mermaz, fêtera les 40 ans du bâtiment qui l’abrite en septembre 2025. Elle développe un programme d’activités qui témoigne d’une belle vitalité comme le décrit Patrick Tchoboian, qui après en avoir été le directeur préside aujourd’hui à sa destinée.

Il détaille les activités déployées qui vont des conférences aux projections de films, en passant par les expositions, chorale, club de marche, groupe de seniors, moments musicaux, dédicaces avec des auteurs et coopérations avec les librairies de la cité autour du livre du mois.

Patrick Tchoboian détaille les propositions que déploie la MCA.

La joie de voir entrer Mélinée Soukémian épouse Manouchian entrer avec son mari fusimmé avec 21 camarades le 21 février 1944, ne saurait tarir les inquiétudes sur l’avenir de l’Arménie.

Coincée entre deux états hostiles, la Turquie et l’Azerbaïjian, l’Arménie qui s’est vue amputer de l’Artsakh, mais ses frontières sont constamment violées.

La cité viennoise est jumelée avec Goris, et un pacte d’amitié avait été noué avec une ville du Haut-Karabagh.

A vienne (Isère), mercredi 21 février à 10h30 sera dévoilée une plaque commémorative sur le square manouchian. A l’issue de cette cérémonie Shusahn Arakélian, cheffe de chœur, devrait entonner un chant arménien.

(à suivre)

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Manouchian : le 21 février 2024 (3) : à Vienne (Isère),on a honoré les martyrs panthéonisés

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