Loi El Khomri : 28 avril, 1er mai et Nuit debout : la rue parle…

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Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste honoraire, carte de presse 49272

Après sep manifestations, deux journée de mobilisation sont annoncées pour les 12 et 19 mai (© Pierre Nouvelle).

Après sept manifestations entre Rhône et Saône, deux journées de mobilisation sont annoncées nationalement pour les 12 et 19 mai (© Pierre Nouvelle).

Le projet de loi El Khomri passera donc à l’Assemblée nationale sans vote des députés, puis le gouvernement de Manuel Valls a décidé d’utiliser l’article 49-3 de la constitution de la République française. Cela tarira-t-il pour autant le mécontentement de la population et d’une partie des élus socialistes ? Hier, alors qu’un rassemblement était organisé devant l’Assemblée nationale à Paris, entre Rhône et Saône, on a défilé de la presqu’île à la Croix-Rousse, où des manifestants ont mis à sac un local du Parti socialiste.

Que peut signifier ce mouvement printanier qui dure ? Après avoir rencontré mon collègue François Ruffin et avoir vu son film militant Merci patron !, après être allé assister à une soirée Nuit Debout place Guichard à Lyon, nous étions au départ de la manifestation syndicale, étudiante et ouvrière du 28 avril à Lyon. Récit et interviewes.

Le 28 avril 2016,  pour la septième fois, plusieurs milliers de personnes ont défilé de la Manufacture des tabacs à la place Bellecour à Lyon pour protesté contre la loi El Khomri. Des jeunes à l’appel des syndicats lycéens et étudiants, des salariés ou chômeurs répondant à la CGT, FO, Solidaires et les syndicalistes anarchistes  de la CNT.

Parmi ces manifestants, j’ai rencontré Gérard, un informaticien des Hospices civils de Lyon. Tout juste âgé de 60 ans, il va devoir encore travailler deux ans, dans le cadre de la nouvelle loi sur les retraites. Il aimerait bien céder son poste de travail à un jeune pour contribuer à sa manière à la réduction du nombre de chômeurs. Il s’explique.

 

Et du côté des jeunes ?

Les jeunes ouvraient la manifestation, d’ailleurs encadrés par des personnes tout de noir vêtu, et qui manifestement voulaient en découdre avec les forces de police, postées au croisement et protégeant les vitrines de magasins.

Des jeunes étaient aussi venus pour en découdre, et les syndicalistes organisateurs n'ont pas été pendant longtemps en tête du cortège le 28 avril (© Pierre Nouvelle).

Des jeunes étaient aussi venus pour en découdre, et le 28 avril, les syndicalistes organisateurs n’ont pas été pendant longtemps en tête du cortège  (© Pierre Nouvelle).

 

Tous les jeunes n’ont pas affronté les grenades lacrymogènes et sont restés en arrière (tout comme les syndicalistes organisateurs) lorsque les heurts se sont fait plus durs dans le quartier de la Guillotière. Eloi est un des jeunes manifestants présents ce 28 avril. Cet ingénieur qui a repris des études en sciences politiques défilait sous la bannière du parti de gauche. Il précise les raisons de sa présence et son analyse de la loi El Khomri.

Sur le terrain syndical et politique

Parmi les manifestants, il y en avait ce 28 avril qui arboraient tout à la fois une banderole politique et un insigne syndical. Ainsi, Raymonde Poncet, une des responsables rhiodaniennes d’Europe-Ecologie Les Verts. Lorsque nous l’avons rencontrée, elle venait de recevoir sur la figure des produits que les jeunes manifestants destinaient aux CRS. Cette » éco-syndicaliste », comme elle se nomme, souligne comment elle fait le lien entre son engagement syndical à la CGT chez Renault Trucks et sa fidélité au mouvement écologiste lui-même opposé au projet de loi El Khomri..

Débats citoyens en Beaujolais

A 40 kilomètres de Lyon, cela bouge aussi en Beaujolais. A Villefranche-sur-Saône, un rassemblement Nuit debout a désormais lieu sur la place des arts chaque samedi à partir de 18 heures.

Le vendredi 13 mai, c’est le terrain du cinéma qui sera le terrain de l’expression populaire avec la projection-débat du film Vague citoyenne au cinéma.Les 400 coups.

En ce printemps 2016, les initaitives fleurissent pour redonner la parole (© DR).

En ce printemps 2016, les initiatives fleurissent pour redonner la parole (© DR).

Reste à voir maintenant si les journées de mobilisation annoncées pour les 12 et 19 mai trouveront un écho parmi la population, jeunes, salariés, chômeurs et retraités notamment.

Un commentaire

  1. Pierrick 12 mai 2016 à 21 h 16 min

    Bonjour JF, autant j’apprécie le côté reportage/interview de l’article autant je trouve tronqué de débuter le texte par le 49-3 pour enchaîner, non pas chronologiquement sur la mobilisation de 700 personnes de ce jour (qui amène à relativiser la perspective d’un « mouvement printanier qui dure »), mais sur celle du 28 avril qui, soyons précis, ne se déroulait pas à l’appel de la CFDT (sur ce point une correction me semblerait bienvenue). Si on ajoute la pudeur avec laquelle sont évoquées les faits de violences et la dégradations d’un local je mesure la difficulté à combiner posture journalistique, engagement syndical et politique. Mais comme le dit l’adage je reconnaît que la critique est aisée… aussi je ne me permettrai pas plus de commentaire. En toute amitié. Pierrick

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