Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Depuis le débat du mouvement des Gilets jaunes, la CFDT a demandé la tenue d’un Grenelle du pouvoir de vivre. Faute de voir le président de la République satisfaire cette proposition, Laurent Berger, secrétaire général de la première centrale syndicale française, a incité ses 650 000 adhérents à organiser des débats ou à prendre leur place dans ceux qui sont organisés par des associations, des parlementaires ou des élu.e.s locaux. Ainsi, après le 12 février à la Maison des jeunes Lyon-6e), à Givors, le 6 mars 2019, un débat est organisé en interne de la CFDT-Retraités de ce territoire au sud de Lyon. Ensuite, les 8 mars à la Croix-Rousse (Maison des associations de Lyon-4e), 9 mars (avec Les places de la République à Villefranche-sur-Saône), la CFDT Lyon-Rhône invite la population à un débat public. Présentation de ces rencontres et exposé des attentes des salariés et retraités.
Sans préjuger de ce qu’exprimeront es participant.e.s aux débats des 6, 8 et 9 mars, la CFDT met clairement en avant la question du pouvoir de vivre et des revenus, qu’elle rappelle dans le cadre du Grand débat national.
Elle part d’un constat fait depuis plusieurs années, exprimé dans des pétitions et lors de manifestations, et que depuis le 17 novembre, le mouvement des Gilets jaunes a relayé.
Jeudi 21 février encore, lors d’une réunion des Gilets jaunes à Vienne (Isère), une retraitée faisait circuler une lettre reçue du président Macron qui justifiait une augmentation des pensions limitée à 0,3 %.
Pour la CFDT, les retraités sont exaspérés par les attaques répétées contre leur pouvoir d’achat : hausse de la CSG sans contrepartie (contrairement aux salariés), désindexation de l’évolution des pensions par rapport à l’inflation (hausse forfaitaire de 0,3% appliquée en 2019 et annoncée pour 2020 pour une inflation estimée autour de 2%). Deux mesures qui créeront une perte de pouvoir d’achat d’environ 5%.
Aussi, demande-t-elle, la compensation de la hausse de la CSG pour tous les retraités, l’application de la loi sur l’indexation des retraites en 2019 et 2020 et la suppression des mesures dérogatoires (0,3%).
La question des mutuelles entrent aussi dans la question des revenus insuffisants. Pour les retraités, la participation patronale s’arrête lors du départ à la retraite, et le coût des complémentaires santé s’accroît fortement avec l’âge. La CFDT exige du gouvernement une mesure d’aide aux retraités leur permettant de payer leur complémentaire santé, sous la forme par exemple d’un crédit d’impôt.
La perte d’autonomie et le logement des personnes âgées : l’affaire de toutes et tous
Après la loi sur le vieillissement de la société, la question de la perte d’autonomie, reste pendante. La CFDT constate que les personnes vieillissantes seront de plus en plus nombreuses et de plus en plus âgées à l’avenir : la perte d’autonomie va devenir un enjeu de société. Cela suppose que toute la société y réponde de façon totalement solidaire.
En conséquence, elle demande la prise en charge universelle de la perte d’autonomie par l’amélioration de l’Allocation personnalisée à l’autonomie (APA) pour les personnes à domicile, la diminution du reste à charge pour les résidents et/ou les familles dans les Ehpad, le financement amélioré des Ehpad pour permettre le recrutement de personnel en nombre suffisant, formé et reconnu et contribuer ainsi à la prévention du risque de maltraitance.
Pour la centrale cédétiste, cette prise en charge universelle de la perte d’autonomie doit s’appuyer sur un financement solidaire basé sur l’ensemble des revenus et sur les successions.
Les modalités de vie en Ehpad est aussi posée, car ce n’est pas parce qu’elles ou ils ont pris de l’âge que les retraité.e.s ne peuvent encore pas être acteurs de leur vie. Souvent en Ehpad, il est difficile de faire vivre les conseils de vie sociale (CVS) dans des établissements où les personnes sont majoritairement très dépendantes et pour lesquels les gestionnaires ne sont pas toujours mobilisés
Aussi, la CFDT, attentive à la personne, quel que soit son âge, demande un contrôle sur la mise en place effective de ces conseils (CVS), l’intervention de personnes ressources venant en appui aux représentants des résidents et éventuellement des représentants de familles
Déjà le 12 février à Lyon-6e
Les 6, 8 et 9 mars : seule ou avec d’autres
La CFDT aura l’occasion de décliner les attentes de la populations que recueillent ses militant.e.s lors de plusieurs rencontres-débats.
Le 8 mars à 18 h 30 à la Maison des associations de Lyon 4 (28, rue Denfert Rochereau à la Croix-Rousse), ce sont les Retraités-CFDT du Plateau qui seront les opérateurs.
Samedi 9 mars à partir de 13h30, à la Bourse du travail de Villefranche-sur-Saône, le collectif Les Places de la République,auquel participe la CFDT organise une rencontre qui entend prendre sa place dans le Grand débat national. Pour autant, cet enesemble d’associations rhodaniennes ne préjuge ni de la qualité du débat engagé ni des conclusions qui en seront tirées au plus haut sommet de l’État.
Transition écologique et fiscalité seront au menu des débats prévus de durer de 13h30 à 17 heures.