Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)
Le 5 mars 2019 Laurent Berger et Nicolas Hulot lançait avec 19 organisations le Pacte du pouvoir de vivre, rejoint un an plus tard par 55 associations ( © DR/CFDT ).
Un an après la signature du Pacte du pouvoir de vivre, une dizaine de rencontres ont eu lieu dans les régions françaises, mais le Gouvernement n’a repris aucune des préconisations soutenues aujourd’hui par 55 organisations syndicales et associatives. Pour ce premier anniversaire, elles ont ont présenté « 10 mesures sociales et environnementales incontournables » afin qu’elles soient intégrées dans les engagements des candidats aux élections municipales. Dans le même temps, sur le terrain, les militant.e.s mettent en cohérence fin du monde et fin du mois. Avant les Marches pour le climat le 14 mars 2020, à Lyon, du 6 au 8 mars, le 34e Salon Primevère fera la démonstration de ce qui peut être réalisé concrètement sur le terrain. Explications.
La tradition historique de la CFDT, et ses combats des années post-1968 lui ont fait côtoyer le mouvements écologistes. La lutte contre le nucléaire, le soutien aux Paysans du Larzac, le lien entre la lutte des Lip et celle du Larzac, les slogans « Vivre et travailler au pays » et « Vivre, travailler, se déplacer autrement » ont longtemps chers aux militant.e.s cédétistes.
Lors de différents rassemblements pour défendre le plateau du larzac, les responsables confédéraux CFDT, comme Michel Roland, étéient présents au côté des militants agriculteurs et environnementalistes ( © DR ).
Lors de différents rassemblements pour défendre le plateau du Larzac, les responsables confédéraux CFDT, comme Michel Roland, étaient présents au côté des militants agriculteurs et environnementalistes ( © DR ).
Les actions des salariés de la chimie, de leurs sections syndicales d’entreprises et unions locales interprofessionnelles CFDT et, par exemple dans la couloir au sud de Lyon, la lutte après la fuite d’acroléine chez Péchiney-Ugine-Kuhlmann à Pierre-Bénite (Rhône), attestent de cet ancrage ancien entre lutte sociale et environnementale.
Après le congrès confédéral CFDT de 1978, et avec les années Mitterrand et l’accentuation du chômage, c’est la condition des salariés et la vie des entreprises ont pris le dessus de l’action syndicale. N’empêche, nombre de syndicalistes sont restés dans leur vie quotidienne attachés à ce qui passait « hors des boîtes » : santé, transports, environnement, loisirs, solidarité, Tiers-monde… Et sur ce terrain, elles et ils rejoignaient de nombreuses associations et mouvements spécialisées sur ces sujets.
Sur le territoire français, la CFDT soutenait la nécessité de localiser le travail et limiter les déplacements ( © DR/Union régionale CFDT Bretagne-pays de Loire ).
Mais l’accélération de la dégradation climatique, et la mise en œuvre de plus en plus soutenue de la mondialisation ont eu raison des stratégies uniquement centrées sur l’économie. Lier social, économique et environnement s’est imposé. D’ailleurs, il est significatif de voir que parallèlement au Pacte du Pouvoir de vivre dont la CFDT est un des fers de lance, début janvier 2020, la CGT a fait alliance avec Greenpeace et Attac pour aborder une démarche similaire.
Pour l’heure, la CFDT et ses partenaires multiplient les meetings dans les régions et départements pour sensibiliser leurs adhérents. Ainsi, à Villeurbanne (Rhône) et Grenoble après deux journées et rencontres tenues le 5 février 2020, puis un débat avec les candidats aux élections métropolitaines à Lyon le 18 février suivant, ce sont les Retraités CFDT Auvergne-Rhône-Alpes qui se réuniront début avril à la Bourse du Travail de Lyon avec des organisations participantes de cette dynamique du Pouvoir de vivre.
Il est temps de passer aux actes
Il reste maintenant à passer aux actes et à valoriser les actions communes qui se mènent déjà sur les territoires.
Le Salon Primevère 2020, avec son thème-phare « Le pouvoir d’agir », donnera des pistes et fournira des éléments de réflexion pour mettre en œuvre des changements sur le terrain.
Avec 550 exposants, une vingtaine de débats et conférences, l’occasion de s’informer et de décider d’agir ne manqueront pas ( © Pierre Nouvelle ).