Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel, carte de presse 49272
Le festival Berlioz 2015 s’est conclu dimanche 30 août 2015 par un concert tonitruant autour de l’orchestre de la Garde républicaine. Débuté dix jours plus tôt, ce festival avait choisi comme conducteur Napoléon 1er et son épopée en terre dauphinoise. Aussi, de Corps et du lac de Laffrey à la plaine de la Bièvre, en passant par l’amphithéâtre romain de vienne et la cité de Voiron, plus de trente rendez-vous musicaux les plus variés qui ont été proposés par le directeur musical Bruno Messina.
Durant dix jours, les concerts se sont succédé non seulement à la Côte-Saint-André, patrie du compositeur révolutionnaire et romantique, mais dans bien d’autres communes du département de l’Isère. Autour d’un thème tels « Un banquet pour Napoléon », « Rois et reine », « Le lion, l’ogre et le renard » et de plusieurs concerts quotidiens, ce festival de musique classique a touché des public variés. Ainsi, à Vienne, le 21 août,devant 6 000 personnes, pour Berlioz, le jazz a eu une belle part, avec un programme éclectique et les initiatives les plus stridentes et endiablées de La Marmite infernale, un ensemble de l’Arfi lyonnais et quinquagénaire. Ailleurs, ce furent les mélopées corses du groupe A Filetta, l’évocation d’Hector Berlioz homme de son temps, tout à la fois engagé politiquement et en prise avec les poètes et écrivains romantiques.
La musique, lieu de passage, facteur de métissage, correspond à la volonté du directeur musical qui a pris les rênes il y a huit ans. Trompettiste, lauréat de la Villa Médicis, découvreur de traditions musicales les plus exotiques, des régios de Java au pays nissart, Bruno Messina a labouré la terre dauphinoise. In fine, en moins d’une décennie ses efforts ont porté leurs fruits, et aujourd’hui le Festival Berlioz est une des deux manifestations culturelles qui comptent dans l’Isère, et peut-être même en Rhône-alpes avec le trentenaire Jazz à Vienne.
Avec une fréquentation en hausse, Bruno Messina dresse, avec une grande simplicité mais beaucoup de passion, le bilan de l’édition 2015 d’un festival qui se tenait pour la 22e fois au cœur de la plaine de la Bièvre.
.
Au delà des frontières de la Côte-Saint-André
Berlioz a inauguré, avant Wagner, le concept de festival. Après les premiers concerts sous la halle un siècle plus tard, c’est vraiment à Lyon en 1979 qu’est né le festival Berlioz, sous la baguette de Serge Baudo, alors directeur de l’opéra de Lyon. Il n’est donc pas étonnant que de toute la région, on fasse le pèlerinage aux sources. Ainsi, Michelle et Jean, originaires de Saint-Jean-de-Bournay, qui vivant aujourd’hui en région lyonnaise font le déplacement jusqu’à la Côte-Saint-André. Depuis dix ans, ils viennent régulièrement dans la cité natale du compositeur voir au moins un concert du festival Berlioz. Témoignages.
Si l’on dit que nul n’est prophète en son pays, il faut bien reconnaître que Berlioz n’a pas eu à rougir de son lieu de naissance. Au 21e siècle encore, les habitants de cette région, agriculteurs ou citadins, apprécient tel ou tel aspect de la musique du compositeur dauphinois. Avec son mari, Eliane vient d’une commune voisine de la Côte-Saint-André. Elle est une fidèle du festival Berlioz depuis ses débuts, lorsque les notes s’envolaient sous la halle avant de gagner la cour du château Louis XI qui domine la cité. Elle raconte.
La Côte-Saint-André est une bourgade de 5 000 personnes perchée au dessus de la plaine de Bièvre, qui court de Saint-Geoire à Beaurepaire. Au cœur des Terres froides iséroises, le festival Berlioz est un phare culturel, qui irrigue la vie de la commune, et a donné un élan à l’école municipale de musique.
Quand on est le maire de la ville natale de Berlioz, dont l’aura n’a pas de commune mesure avec sa taille, que pense-t-on de cet évènement ? Réponse de Joël Guillon, premier magistrat de la Côte-St-André, qui sait « vendre » l’image de sa ville.
zzz
Berlioz s’exporte hors des limites du département. Ainsi, mi-octobre l’opéra Les Troyens sera inscrit à l’ouverture de la saison du Grand Théâtre de Genève. Bruno Messina, qui a assuré la présentation de cette œuvre en terre helvète annonce cet évènement.