Expositions (1) : Eleni Pattakou en majesté, à la Chapelle des Bans (Givors)

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Eleni Pattakou livre un peu de son monde intérieur où la nature et l’actualité quotidienne en Méditerranée se mêlent étroitement sur le fond des poèmes de Yiannis Ritsos (© Pierre Nouvelle).

Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).

La toute simple et belle chapelle Saint-Pancrace offre un cadre de choix à l’exposition d’Eleni Pattakou(© Pierre Nouvelle).

L’exposition d’Eleni Pattakou « Que le vent souffle « , est ouverte au public depuis samedi 16 septembre 2023 dans la chapelle Saint-Pancrace dans le quartier des Bans à Givors (Rhône). L’association les Amis des arts organise le vernissage de cette très large et belle exposition samedi 23 septembre à 17 heures. Un parcours extérieur, entre ciel, mer et soleil et cheminement personnel en lien avec l’histoire de son village de Crète.

Avec un plaisir non dissimulé, Éliane Renard, présidente de l’association Les Amis des arts accueille Eleni Pattakou pour une exposition entre mer et ciel(© Pierre Nouvelle).

En pénétrant dans cette belle chapelle à la tonalité romane, vous tomberez immédiatement sous le charme des grandes toiles d’Eleni Pattakou. De grands tableaux vous jettent des paquets de mer dont l’écume se mêlent aux effluves du ciel.

Présidente de l’association Les Amis des arts, Éliane Renard connait l’artiste et apprécie sa démarche depuis longtemps. Elle réagit devant la quarantaine d’œuvres déployées dans l’édifice religieux, œuvres qui ont été réalisées dans l’atelier de la cité d’artistes Scof à Givors.

Parmi les tableaux de différents formats et facture, huiles, acryliques et monotypes à l’entrée de la chapelle, Eleni Pattakou rend hommage à son village et à l’histoire tragique qu’il a vécue.

Dans la vallée d’Amari et dans le village crétois d’Ano Meros, les nazis ont fusillé massivement la population. L’artiste se souvient de cet « Oradour » grec dont l’armée allemande a multiplié les exemples pour éradiquer celles et ceux qui s’opposaient au régime hitlérien.

Eleni Pattakou met ainsi en pleine lumière les femmes qu’elle a bien connues, et à leurs côtés, elle a mis les hommes debout, comme symbole d’un peuple toujours résistant.

Il y a le ciel, il y a la mer, il y a aussi le soleil qui inonde « une terre aussi rude que le silence » et ventée. Un pays qui serre dans la lumière « ses vignes et ses oliviers orphelins » et les arbres fruitiers sous les coups de boutoir des souffles du vent. Des éléments de la nature qu’a loués le poète Yannis Ritsos.

C’est aussi en orange que se présente le premier étage de cette vaste exposition, où la vie exulte.

Cette exposition est un parcours. Cheminement dans l’histoire du pays d’Eleni Pattakou, mais aussi dans son voyage intérieur, et dans la vie actuelle de la Méditerranée, espace millénaire de passages et de traversées.

L’artiste, qui a elle-même émigré en France il y a plusieurs dizaines d’années, ne peut rester insensible aux cohortes de migrants qui traverser Mare nostrum, et qui par dizaines de milliers périssent avant d’atteindre les rives de l’Europe.

Les migrants sacrifiés par milliers dans les flots méditerranéens comme le mouton du sacrifice biblique déposé sur l’autel (© Pierre Nouvelle).

Exposition à voir absolument entre 16 septembre et le 8 octobre 2023, les samedis et dimanches de 14h30 à 18h30, et sur rendez-vous. Eleni Pattakou sera présente et rencontrera avec plaisir les visiteurs les 16, 23 et 24 septembre 2023. Vernissage le 23 septembre à 17 heures. Entrée libre.

(à suivre)

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