Reportage de François Dalla-RIva
(© Pierre Nouvelle)
Dans toutes les villes de France, des milliers de jeunes, étudiants, salariés ou chômeurs sont descendus dans les rues jeudi 29 mai 2014. Une réaction citoyenne réalisée grâce aux réseaux sociaux et sous l’impulsion des syndicats étudiant et lycéen, Unef, FIDL et UNL, en collaboration avec SOS Racisme. Température dans les rues de Lyon.
Jeudi 29 mai, quatre jours après les élections européennes et la victoire du Front national, à Lyon, comme partout en France, on a manifesté. Entre Rhône et Saône, un collectif d’associations s’était rallié aux élèves et étudiants.
Sur les marches de la mairie centrale, les petites mains jaunes de SOS Racisme côtoyaient les drapeaux de l’Unef (Union des étudiants de France) et de l’UNL (Union nationale lycéenne) et de la FIDL (Fédération indépendante et démocratique lycéenne), mais aussi de nombreuses sections jeunes du Parti communiste français, du Front de gauche, d’Europe écologie-Les Verts, des Radicaux de gauche, du NPA ou du Parti fédéraliste européen, et d’associations citoyennes comme Osez le féminisme et Lesbian and Gay Pride ou le Mouvement fédéraliste européen.
Un millier de participants à Lyon
A partir de 11 heures, la manifestation n’a cessé de gonfler pour atteindre un millier de participants réunis sur la place des Terreaux. Les premiers slogans lancés concernaient bien sûr l’attitude du Front national.
Echos et interviewes recueillis par Jean-François Cullafroz.
Derrière la mairie centrale, sur la porte arrière, un slogan peint sur un drap tendu donnait la tonalité : « La France, on l’aime. Non au FN-Haine », et à ses pieds la banderole de SOS racisme rappelait « L’envie d’égalité ». Les pancartes rédigées sobrement sur du carton ne manquaient pas d’humour. « Oui à l’amour, non au FN-Haine », « Stop à la pollution Bleu-Marine », « L’Affront national », « Marine, tu m’as fait de la Pen »… allaient de pair avec un autocollant soulignant que Lyon était la capitale de la Résistance.
Sous l’Occupation allemande aussi, des jeunes courageux manifestèrent publiquement leur résistance (© Pierre Nouvelle).
Au sein de la foule, un groupe d’étudiantes de l’université Jean Moulin Lyon3 venues de concert manifester leur colère. Aurélie, 23 ans, future professeure de lycée témoigne des raisons qui l’ont conduites devant la mairie centrale de Lyon pour mêler sa réprobation à celles de plus de 3 000 jeunes rhodaniens qui se sont contactés via les réseaux sociaux.
Quelle suite donneront les syndicats de salariés et les partis de gauche ?
Un certains nombre de moins jeunes s’étaient mêlés à ce rassemblement de protestation : militants politiques, syndicaux ou membres d’organisations humanitaires comme la Ligue des droits de l’homme ou la Licra. Comme ces derniers, Dany et Jacky, un couple venu de Ste Foy-les-Lyon a rejoint spontanément cette manifestation dès qu’il en a eu connaissance. Militants de la Cimade-service œcuménique d’entraide, âgés de 87 ans, ils ont connu l’occupation de la France, la chasse aux étrangers sous le régime de Vichy. Dans la ligne développée entre 1938 et 1945 par la Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués) pour aider les Républicains espagnols et les Juifs, ils se devaient d’être là en signe de solidarité avec cet engagement de la jeunesse. Ils expriment leur satisfaction d’une mobilisation réussie en un temps très court
Au terme du rassemblement sur la place des Terreaux, entre 400 à 500 manifestants ont défilé dans les rues de Lyon. Aux mots d’ordre contre le Front national « pour l’égalité et la solidarité », se sont adjoints des slogans demandant de « rompre avec l’austérité pour refonder l’avenir » et invitant la population « à être fiers de notre pays et de notre République ».
Quelle suite les organisations politiques et syndicales donneront-elles à la mobilisation de la jeunesse ? (© Pierre Nouvelle).
Aux mots d’ordre contre le Front national « pour l’égalité et la solidarité », se sont adjoints des slogans demandant de « rompre avec l’austérité pour refonder l’avenir » et invitant la population « à être fiers de notre pays et de notre République ». Echos des slogans lancés depuis les marches de la mairie centrale de Lyon recueillis par Jean-François Cullafroz.
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Mouvement des Jeunes communistes
FIDL
Ligue des droits de l’Homme
Osez le féminisme
Réseaux des jeunes du Parti de gauche
Lesbian and Gay Pride de Lyon
Maison des Potes