Cécile Marthouret : Retour à Assieu (Isère) pour associer mets et vins

Posté le par dans Autant en emporte le vin

Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Sur la rive gauche de la vallée du Rhône, la terre dauphinoise héritière des glaciers est propice aux arbres fruitiers, mais les vignes y font leur retour comme à Assieu ( © Pierre Nouvelle ).

Sur la rive gauche de la vallée du Rhône, la terre dauphinoise héritière des glaciers est propice aux arbres fruitiers, mais les vignes y font leur retour comme à Assieu ( © Pierre Nouvelle ).

Installée depuis cinq ans, Cécile Marthouret, une jeune vigneronne dauphinoise, a décidé de sortir de sa cave pour faire déguster ses vins exclusivement blancs. Pour cette mère de famille, la viticulture est l’aboutissement d’une passion pour le terroir et son histoire ancrée dans la Vallée du Rhône. Visite et entretiens à Assieu (Isère), où la viticultrice organisait une dégustation dans le cadre de la salle des fêtes.

Féru de références littéraires et empreinte d'une bonne humeur communicative, Cécile Marthouret quitte régulièrement son bureau pour entretenir un hectare de vignes et surveiller la vinification de ses vins en cave ( © Pierre Nouvelle ).

Férue de références littéraires et empreinte d’une bonne humeur communicative, Cécile Marthouret quitte régulièrement son bureau pour entretenir un hectare de vignes et surveiller la vinification de ses vins en cave ( © Pierre Nouvelle ).

Grande première durant trois jours pour le week-end de la Toussaint 2019, pour une viticultrice toute récente, qui rêvait depuis longtemps d’assortir les mets qu’elle aime avec les vins qu’elle produirait. Tout a démarré en 2014, et grâce à des pieds plantés précédemment, la vigneronne a pu sortir au jour sa première cuvée en 2015.

Native d’Assieu, élevée dans un terroir de polyculture, où la vigne était partie intégrante, elle avait l’occasion de faire les vendanges, comme d’autres adolescents de son village. Est-ce là qu’est née sa passion ? Toujours est-il qu’après ses études au lycée de Saint-Romain-en-Gal (Rhône), elle aurait aimé devenir œnologue, mais le cours de ses études en a décidé autrement.

Qu'il s'agisse de marsanne, roussanne, viognier, chardonnay ou altesse, Cécile Marthouret sait vanter leurs qualités et mettre en avant les mets avec qui ils s'accorderaient le mieux ( © Pierre Nouvelle ).

Qu’il s’agisse de marsanne, roussanne, viognier, chardonnay ou altesse, Cécile Marthouret sait vanter leurs qualités et mettre en avant les mets avec qui ils s’accorderaient le mieux ( © Pierre Nouvelle ).

Priorité aux vins blancs

Alors, temps de vacances en temps de vacances, et de dégustation en dégustation, elle a poursuivi son approche des différents cépages, et de l’accord possible avec différents plats. Une démarche qu’elle partage avec Gérard, son époux, qui l’a encouragée et qui l’assiste, ainsi que leurs deux garçons.

Aujourd’hui, elle exploite un hectares de vignes sur le plateau de la Louze, dont elle tire bon an mal an, entre 5 000 et 7 000 bouteilles. Elle a privilégié cinq cépages : trois régionaux : marsanne, roussanne et viognier, et deux autres, chardonnay et altesse, originaires de Bourgogne et de Savoie.

Les vins, médiateurs de l’amitié

Pour Cécile et Gérard Marthouret, l’amitié est essentielle. Souvent, c’est à l’occasion de « conférences au sommet » qu’ils réunissent celles et ceux  qui leur sont proches.

C’est le cas de Chantal Louvat, que nous avons rencontrée. Elle a longtemps enseigné au CFA d’Annonay (SEPR). Là, les métiers de bouche occupent une place importante parmi une trentaine de professions. Pour sa part, elle a préparé des employés de restaurant, serveur-euses, maitre-esses d’hôtel…

Origine des Vosges, elle a découvert en venant dans la vallée du Rhône la diversité des vins que produisent ses coteaux, et la multiplicité des cépages. Cela ne l’empêche pas d’apprécier des différents climats des côtes de Beaune.

Dans ce retour au terroir, et la mise en exergue de cinq cépages, cécile Marthouret sait aussi cultiver "l'esprit" du vin ( © Pierre Nouvelle ).

Dans ce retour au terroir, et la mise en exergue de cinq cépages, cécile Marthouret sait aussi cultiver « l’esprit » du vin ( © Pierre Nouvelle ).

Aujourd’hui, à la retraite, elle se passionne toujours pour la gastronomie dans sa complétude qui doit créer une harmonie entre les vins et les différents plats avec qui ils pourront s’allier. Ce sont les vins blancs qui ont sa préférence, avec la fraicheur qu’ils tirent d’un terroir de moraine glaciaire.

Elle apprécie l’innovation de son amie Cécile, avec des cépages, tels l’altesse ou le chardonnay habituellement cultivés en Savoie et en Bourgogne

L’amitié d’abord…

Gérard Marthouret est expert en amitié. Laissant le terroir viticole familial à son frère Laurent, implanté aux Rotisses, à Charnas (Ardèche), il a décidé d’enseigner la cuisine. Une belle occasion de travailler le vin qu’il connait depuis son enfance, et les mets.

Entre le 1er et le 3 novembre, il fallait faire halte au cœur du bourg d'Assieu pour rencontrer Cécile Marthouret et ses productions ( © Pierre Nouvelle ).

Entre le 1er et le 3 novembre, il fallait faire halte au cœur du bourg d’Assieu pour rencontrer Cécile Marthouret et ses productions ( © Pierre Nouvelle ).

Un art qu’il a mis en œuvre comme hôtelier-restaurateur dans la Drôme, avant de le parfaire en suivi un cursus d’analyse sensorielle et de dégustation à l’Université des vins de Suze-la-Rousse (Drôme).

Lui aussi passionné par l’analyse sensorielle et la dégustation des vins, il apporte à son épouse son soutien par ses connaissances culinaires en matière d’accords mets et vins.

C'est aussi dans des maximes puisées dans la littérature que Cécile Marthouret puise ses références ( © Pierre Nouvelle ).

C’est aussi dans des maximes puisées dans la littérature que Cécile Marthouret puise ses références ( © Pierre Nouvelle ).

Cette présentation publique était une première. En attendant d’autres initiatives, on peut toujours s’arrêter à la cave, pour peu que l’on ait pris rendez-vous.

Renseignements : Cécile Marthouret – Rue du Cuzin – Assieu (38150) – tel. 06 07 15 76 94 et cecile.marthouret@free.fr

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