Avenir du syndicalisme (1) : un constat mitigé

Posté le par dans Ca presse

Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Mardi 22 octobre 2019, le Grand amphi de l’université Louis Lumière était empli d’un public peu habitué à ces lieux. Des syndicalistes, femmes et hommes, en grande partie retraités, rejoints par quelques étudiant.e.s ont analysé durant toute une demie-journée l’état actuel du syndicalisme. Ils ont envisagé des perspectives, à l’aune des enjeux numériques et environnementaux qui marquent la planète et sa mondialisation. Un temps de réflexion qui dépassait les frontières syndicales grâce au Forum syndical européen …

Lire la suite

Liban : les Lyonnais solidaires

Posté le par dans Ca presse

Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

 

Alors qu’au Liban, les manifestations se poursuivaient dans les rues des grandes villes, en France, et notamment à Lyon, des sympathisants avec ce mouvement de protestation se sont fait entendre. La plupart d’entre eux étaient des jeunes gens mobilisés par les réseaux sociaux. Des rassemblements sans bannière politique ni religieuse. Rencontres sur le rassemblement lyonnais de la place Bellecour.

Sans les partis, ni les …

Lire la suite

Économie : Un prix Nobel rafraîchissant

Image

Point de vue de Gaby Bonnand, ex-secrétaire national à la CFDT, retraité, délégué mutualiste, et investi au centre social de sa commune bretonne, créateur et animateur du média Ouvertures.over-blog.com

PLus connue aux Etats-unis qu'en France, son pays d'origine, cette jeune économiste méritait bien la reconnaissance de l'Académie des Nobel ( © DR/Wikipédia ).

PLus connue aux Etats-unis qu’en France, son pays d’origine, cette jeune économiste méritait bien la reconnaissance de l’Académie des Nobel ( © DR/Wikipédia ).

Esther Duflo vient de recevoir le prix Nobel d’économie 2019 attribué par la banque de Suède. Elle partage ce prix avec deux autres économistes, un indien et un américain, Abhijit Banerjee et Michael Kremer, pour leurs travaux concernant la lutte contre la pauvreté. Cette économiste française, qui fut membre de l’équipe de Barak Obama méritait bien cette reconnaissance par la vision nouvelle qu’elle propose.

Au côté de l'universitaire Daniele tartakowsky, Gaby Bonnand intervenait à Lyon en mars 2018 lors du colloque CFDT 1968-2018 ( © DR/Bernard Labas ).

Au côté de l’universitaire Danièle Tartakowsky, Gaby Bonnand intervenait à Lyon en mars 2018 lors du colloque CFDT 1968-2018 ( © DR/Bernard Labas ).

Peu m’importe, pour l’objet de ce papier, que ce prix soit contesté. Il met en lumière des travaux importants de cette économiste qui, depuis longtemps a fait de la lutte contre la pauvreté et de l’évaluation des politiques en la matière, l’objet de ses recherches.

J’ai eu l’occasion de rencontrer Esther Duflo à la charnière des années 2000/2010, dans le cadre du « fond Danone Ecosystème[1] ». A l’époque elle avait publié à la République des idées, Le Seuil, 2 livres[2]  reprenant quatre leçons inaugurales données au Collège de France en Janvier 2009 dans le cadre de la chaire annuelle « Savoir contre Pauvreté » dont elle était la première titulaire.

Le fait de connaitre un peu le ou les lauréats-tes d’un prix retient un peu plus l’attention. C’est ainsi que j’ai ressorti de ma bibliothèque ses 2 livres que j’ai relu. Ces derniers sortis en Janvier 2010 et retraçant son travail de recherche, me semblent d’une terrible actualité, non seulement pour les politiques d’aide au développement, mais également pour éclairer les politiques nationales en matière de lutte contre le chômage, l’exclusion ou la pauvreté.

Rendons aux pauvres la lutte contre la pauvreté

Les SDF ne sont que la démontsration la plus voyante d'une pauvreté de la population qui va en croissant ( © Pierre Nouvelle ).

Les SDF ne sont que la démonstration la plus voyante d’une pauvreté de la population qui va en croissant ( © Pierre Nouvelle ).

Dans un contexte de pessimisme sur les performances de l’aide internationale dans  la lutte contre la pauvreté, nous dit l’auteur, les acteurs de la lutte contre la pauvreté se sont donnés la devise « Rendons aux pauvres la lutte contre la pauvreté » pour développer des actions de lutte contre la pauvreté. Les travaux de recherches d’Esther Duflo se sont attachés à suivre et à évaluer des expérimentations de lutte contre la pauvreté dans les domaines de la santé, de l’éducation, du microcrédit ou de la corruption.

Les expérimentations mises en œuvre et évaluées sont essentiellement de l’initiative d’ONG et rarement des gouvernements, constatent Esther Duflo. Ces expérimentations montrent qu’il est possible d’améliorer l’accès des plus pauvres à des systèmes de santé, d’éducation, comme il est possible de permettre aux plus pauvres d’accéder aux crédits. Elles montrent aussi que des idées reçues  doivent être combattues, comme celles par exemple que la gratuité aurait un effet négatif sur l’implication des individus dans leur prise en charge.

En effet plusieurs expérimentations dont une au Kenya concernant des moustiquaires imprégnées d’insecticides, rapportées par l’auteur dans le premier livre[3], sont assez éloquentes. Pour Esther Duflo ces expérimentations montre que « loin  de décourager les achats futurs, comme le craignent ceux pour qui la distribution  gratuite risque d’entrainer une culture de la dépendance, la gratuité, en donnant aux familles l’occasion d’essayer un nouveau produit, les rend plus disposés à payer pour l’obtenir[4] ».

Si toutes ces expérimentations et actions engagées par les ONG le plus souvent, se révèlent utiles, rien ne sera durable s’il n’y a pas un plus grand investissement des pouvoirs politiques pour définir ce que la société attend de cette lutte contre la pauvreté afin d’organiser la société « autour de ces priorités[5] ».

La nécessité de politiques publiques de plus grande ampleur

Esther Duflo va même plus loin. Elle dit que le slogan « rendre aux pauvres la lutte contre la pauvreté » qui inspire une grande partie des actions conduites aujourd’hui et qu’elle et ses équipes de chercheurs ont suivi et évalué, peut même être potentiellement dangereux si il n’y a pas derrière, des politiques publiques de plus grandes ampleurs.

En effet ces expérimentations qu’elles soient dans le domaine de la santé, de l’éducation, du micro crédit ou de la lutte contre la corruption reposent essentiellement sur l’investissement et l’implication des gens auxquels s’adressent ses actions, donc aux pauvres.

Il ne s’agit pas de dire que les personnes concernées ne doivent pas s’impliquer. Certainement pas. Mais, constate Esther Duflo, il y a un paradoxe : Alors que plus un pays s’enrichit plus les individus sont pris en charge et accompagnés dans des décisions qui concerne leur vie au quotidien, on veut faire reposer le maximum de responsabilités sur les individus quand ils sont pauvres. Pour Esther Duflo  « L’idée que pour résoudre le problème de la pauvreté, nous devrions confier aux pauvres encore plus de responsabilités, parait absurde ».

Comme la réforme de l’assurance-chômage

La récente réforme macroninne de l'indemnisation des chômeurs va accentuer la précarité et la pauvreté de millions de personnes ( © DR ).

La récente réforme macronienne de l’indemnisation des chômeurs va accentuer la précarité et la pauvreté de millions de personnes ( © DR ).

Je ne peux m’empêcher de lire au regard de cette grille de lecture la réforme de l’assurance chômage. L’idée qui inspire cette réforme est bien celle qui consiste à considérer que plus il y aura de contraintes sur le chômeur lui-même, plus il sera en situation de se prendre en charge pour trouver du travail. En fait, pour les penseurs de la réforme, à l’instar de ceux qui prônent l’idée de « rendre aux pauvres la lutte contre la pauvreté » dans le domaine de la lutte contre la pauvreté dans le monde, ils ont rendu aux chômeurs la lutte contre le chômage. Ce qui signifie tout simplement un désengagement de la puissance publique. Pire c’est sortir un pan de la protection sociale de l’espace sociale où doit s’exercer une responsabilité collective.

Ce discours sur la responsabilité, sur les devoirs de la part des responsables politiques et économiques principalement,  à l’adresse des précaires, chômeurs, pauvres qu’à ceux qui sont les gagnants du système, comme si ceux-ci avaient moins de devoir que les autres. Vision condescendante de plus en plus inacceptable

S’attaquer réellement aux causes

Comme le rappelait Thomas Piketty lors de sa conférence débat sur son livre[6] à Rennes, ce sont ceux qui grâce à leur fortune, ont mis à l’abri du besoin leurs descendants qui sont le plus critiques sur un revenu universel qui selon ceux-ci, susciterait chez les bénéficiaires, l’oisiveté.

Il est plus que temps que nous décalions notre regard et notre vision du développement pour s’attaquer réellement aux causes des maux qui minent la solidarité et la démocratie.

 

 

Colloque à Lyon : Syndicalisme, quel avenir ?

Posté le par dans Ca presse

Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Mardi 22 octobre 2019, l’Université Lyon 2 et le laboratoire Triangle accueillera, dans l’amphithéâtre de la Maison Internationale des Langues et des Cultures (MILC), un colloque du Forum syndical européen (FSE) et du laboratoire Lasaire sur le thème « Le syndicalisme face aux défis actuels ». Des responsables CFDT et CGT  dialogueront avec le public sous le regard de journalistes et chercheurs en sciences sociales. Entretien avec Pierre Héritier, créateur de Lasaire et Louis Viannet, premier …

Lire la suite

Ampuis (Rhône) : la suppression de la poste contestée lors d’un débat public

Posté le par dans Ca presse

Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Le Café de la Poste d’Ampuis a affiché complet mercredi 17 octobre 2019 en soirée. A la différence des réunions de conseil municipal souvent désertées, les citoyen.ne.s avaient fait fait le déplacement en nombre. L’enjeu était d’importance puisqu’il était question de l’avenir du bureau de poste et du distributeur automatique de billets promis à la fermeture le 19 novembre prochain. Retour sur cette soirée avec échos des différentes interventions et interviewes de participants.

L’information donnée en clôture du …

Lire la suite

Festival Lumière à Lyon (5) : Marco Bellocchio, ses engagements, la famille et la mafia

Posté le par dans Coup de coeur

Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Ce jeudi 17 octobre 2019, les rencontres du 11e Festival Lumière, accueilleront Ken Loach et Bong Joon Ho à la Comédie-Odéon. Hier, dans le même théâtre avait lieu une conversation avec Marco Bellocchio. Alors que son dernier film, Il traditore, avait déjà été projeté en avant-première depuis mardi, un débat de près de deux heures a permis de faire le tour de la filmographie de cet invité d’honneur. Extraits de cet après-midi ouvert par Lire la suite

Festival Lumière (4) : D’Annecy à la Comédie Odeon , Bellocchio et Tommaso Buscetta

Posté le par dans Coup de coeur

Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Le traitre (Il Traditore) était projeté en avant-première lyonnaise ce mardi 15 octobre 2019 dans le cadre du 11e Festival Lumière. Aujourd’hui, Marco Bellocchio participera à une master-classe au cinéma Comédie-Odéon. Retour sur ce film que nous avons vu et apprécié lors du 37e festival de cinéma italien d’Annecy du 23 au 29 septembre dernier. Rencontre avec Pierfrancesco Favino, l’acteur vedette de ce …

Lire la suite

Gilets jaunes Vienne (1) : Du cinéma à la rue, l’action continue

Posté le par dans Coup de coeur

Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Graines de rond-point, le dernier film de Jean-Paul Julliand a été projeté en avant-première lundi 14 octobre au cinéma L’Amphi à Vienne (Isère). Consacré à six mois de lutte du groupe viennois des Gilets jaunes, il témoigne d’un grand élan de fraternité, d’une approche du militantisme et de revendications qui perdurent et légitiment l’action qui se poursuit un an après les premières occupations de ronds-points. Plongée au cœur de cette avant-première qui a réuni 230 spectateurs.

Un parcours d’éducation populaire

Au fil des jours et de l’occupation des ronds-points, le mouvement des Gilets jaunes a évolué. Les débats ont été nombreux et souvent la solitude qui étaient le lot des personnes a été rompu. Une amitié, une fraternité et une solidarité se sont indéniablement manifestées.

Si les professions indépendantes et artisans ont pu être présents dans les rangs des Gilets jaunes, nous avons rencontré à Vienne, beaucoup de personnes en situation de pauvreté, un nombre importants de femmes, et même des salariés, dont certains avaient appartenu à des organisations syndicales.

Parallèlement à l'occupation du rond-point, l'assemblée citoyenne hebdomadaire a peris de s'informer, de débattre, de se former et de voter sur le cahier des revendications ( © Pierre Nouvelle ).

Parallèlement à l’occupation du rond-point, l’assemblée citoyenne hebdomadaire a permis de s’informer, de débattre, de se former et de voter sur le cahier des revendications ( © Pierre Nouvelle ).

Parallèlement, les séances de formation citoyenne (organisation institutionnelle et juridique, fonctionnement de l’État, Europe…) ont été mise en place, contribuant à la cohésion du groupe et à son élargissement, tandis que les revendications s’affinaient.

Au terme de six moi de lutte intenses et d’un mouvement qui se poursuit, après le lancement d’un grand débat, conséquence directe de cette action, quel peut être le débouché. C’est la question à laquelle Jean-Paul Julliand tente de répondre.

Un cycle de projections à enrichir

Après Vienne qui aura la primeur, le cycle des projections va prendre son parcours de croisière, avec dès le 6 novembre au Ciné Pilat à Pélussin (Loire). Ensuite, c’est au cinéma lyonnais Comoedia le 10 novembre, puis à Paris au cinéma Saint-André des arts.

L'histoire des gilets jaunes de Vienne (Isère) est déjà programmée dans 50 salles en Région et à Paris ( © Pierre Nouvelle ).

L’histoire des gilets jaunes de Vienne (Isère) est déjà programmée dans 50 salles en Région et à Paris ( © Pierre Nouvelle ).

La liste des projections n demande qu’à s’étendre. pour cela, joindre Jean-Paul Julliand  : 06 67 41 03 71 et electronlibrecompagnie@orange.fr

La Halle : la bête immonde n’est pas morte

Posté le par dans Ca presse

Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

La communauté juive mondiale terminait le cycle des principales fêtes de l’année qui conduit du Nouvel an (Rosh Hashana) à Yom Kippour (Le Grand pardon). A Halle, au nord de l’Allemagne, mercredi 9 octobre un militant néonazi tuait deux personnes aux portes d’une synagogue et d’un restaurant turque. Une attaque antisémite qui montre que les idées racistes et xénophobes font encore florès plus de quatre-vingt ans après les menées hitlériennes. Michel Odesser est un ami annecien, juif …

Lire la suite