Cars du Rhône : les coupes sombres ont été votées

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Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire carte de presse 49272

Avec un tiers de services de cars supprimés, le départeme,t du Rhôn a imposé un choix difficile pour le syndicat des transports en commun lyonnais, et très douloureux pour les usagers du milieu rural. (© Pierre Nouvelle).

Avec un tiers de services de cars supprimés, le département du Rhône a imposé un choix très douloureux pour les usagers du milieu rural.  Une option difficile que le syndicat des transports en commun de la région lyonnaise, composé d’une majorité d’élus de la Métropole devra assumer(© Pierre Nouvelle).

Vendredi 29 avril 2016, le Comité syndical du Syndicat des transports de l’agglomération lyonnaise (Sytral) a suivi le vote du Département du Rhône du 29 janvier précédent. Il a procédé à la suppression d’un service sur trois des lignes des Cars du Rhône. Une décision prise par une collectivité majoritairement constituée d’élus urbains appelée à statuer sur les services d’une population rurale.

Christiane Agarrat, vice-président du département du Rhône (LR), coprésidait la Commission exceptionnelle de l’offre qui s’était réunie le 22 mars. Elle a présenté les motivations qui ont guidé ces suppressions drastiques. Pour le département du Rhône, qui consacrait en 2015 58 millions d’euros aux transports collectifs, une économie de 16 % est indispensable. Propos recueillis en séance publique.

La Métropole dans les pas du département, contre son gré ?

Michèle Vullien, 2e vice-présidente de la Métropole et maire de Dardilly, et Christiane Agarrat, vice-présidente du département du Rhône, coprésidaient la Commission exceptionnelle de l’offre du Sytral, qui s’était réunie le 22 mars, puis à nouveau fin avril. Une commission qui comprenait aussi en son sein Pierre Hémon, président du groupe Europe Ecologie les Verts de la Métropole. Ce dernier avait affirmé son opposition au plan prévu, tout à la fois contraire aux objectifs de développement durable préconisés par la Cop 21 et dommageables pour la population.

Par contre, des élus qui s’étaient montré compréhensifs envers les usagers, tels Martial Passi, maire de Givors (communiste), et sa collègue Michèle Vullien (centriste) n’ont pas dit un mot durant cette séance. A la différence de Gérard Collomb, président de la Métropole (socialiste) et de sa collègue Annie Guillemot, présidente du Sytral, et vice-présidente (PS) de la Métropole. Tous deux ont expliqué avec insistance qu’ils ne pouvaient s’opposer au vote d’une autre collectivité, en l’occurrence le conseil  départemental.

La détermination d’un élu écolo

Pierre Hémon n’a pas pris tant de gants, et a expliqué avec clarté pourquoi il disait non au plan de suppression des lignes, une procédure marquée par l’absence, tout à la fois de de concertation avec la population, et l’absence d’étude qualitative des besoins, procédure habituellement utilisée par le Sytral.

De plus, à l’heure où le Plan de déplacement urbain de Lyon veut valoriser les transports collectifs, et améliorer la qualité de l’air respiré par les métropolitains, remplacer des bus par la voiture habituelle n’est pas véritablement une marque de cohérence.

Propos recueillis en séance publique.

Les usagers prennent la parole devant la presse

Avant la tenue de cette réunion, le Collectif des usagers des lignes 134 et 231 a tenu un point-presse à la porte du Sytral. Sa représentante, Aurélie Nortier, était accompagnée du président de l’association Sauvegarde du Pays Rhône-Gier (Hervé Cuilleron), d’un permanent d’Europe Ecologie les Verts (Jérôme Bub), et de Daniel Jullien, conseiller départemental, membre du Comité syndical du Sytral et maire de Vaugneray.

Hervé Cuilleron (Sauvegarde du Pays Rhône-Gier,), Arélie Nortier 5collectif des usagers des Cars du Rhône) et Jérôme Bub (EELV) ont tenu un oint presse avant la réunion du Sytral qui a officialisé la suppression des lignes (© Pierre Nouvelle).

Hervé Cuilleron (Sauvegarde du Pays Rhône-Gier), Aurélie Nortier (Collectif des usagers des Cars du Rhône) et Jérôme Bub (EELV) ont tenu un point presse avant la réunion du Sytral qui a officialisé la suppression des lignes (© Pierre Nouvelle).

Devant les journalistes du Progrès, de Lyon Capitale, France 3, Stratégie transports, et du blog www.lecumedunjour.fr, Aurélie Nortier (Collectif des usagers), les opposants à la suppression des lignes des Cars du Rhône, ont détaillé l’impact de la décision qui allait être prise par le Sytral sur le territoire rural rhodanien.

Aurélie Nortier, membre du Collectif des usagers, explique aussi pourquoi, depuis cinq mois, les usagers agissent, et quel est le sens et le contenu de leurs propositions. Pour les habitants de ce territoire, en supprimant la ligne 231 et baissant la fréquence de la ligne 134, c’est la liaison avec deux gares SNCF qui est mise à mal, et donc la possibilité de gagner Lyon rapidement et sans polluer.

 

Daniel Jullien, maire de Vaugneray, conseiller départemental sans étiquette, et membre du Comité syndical du Sytral, a voté contre cette décision de suppression, et son collègue Pierre Hémon a refusé de prendre part au vote. Daniel Jullien s’est opposé publiquement et avec constance au plan de suppression des lignes marqué par un déni des réalités vécues par les habitants.

Daniel Jullien, maire de Vaugneray aux côtés d'Hervé Cuilleron (Sauvegarde du Pays Rhône-Gier, Aurélie Nortier (Collectif des Cars du Rhône) et Jérôme Bub (Europe Ecologie des Verts) (© Pierre Nouvelle).

Daniel Jullien, maire de Vaugneray aux côtés d’Hervé Cuilleron (Sauvegarde du Pays Rhône-Gier, Aurélie Nortier (Collectif des Cars du Rhône) et Jérôme Bub (Europe Ecologie des Verts) (© Pierre Nouvelle).

l.ors du point-presse du Collectif des usagers des cars du Rhône, une heure avant la séance officielle du Sytral, Daniel Jullien a réitéré la nécessité d’un moratoire du plan de suppression des lignes. Habitué quotidien des transports collectifs, habitant d’une zone rurbaine, il parle en expert de la chose publique, des déplacements et des transports collectifs, essentiels pour la saté des habitants et la qualité de l’atmosphère..

A noter que la CFDT du Rhône, tant au niveau de l’Union départementale interprofessionnelle que de l’Union territoriale des retraités avait, elle aussi, demandé un moratoire du plan, qui touche non seulement le sud du département du Rhône, mais aussi le nord avec le pays beaujolais et l’ouest dans les Monts du Lyonnais.

Aujourd’hui, ce sont les usagers sur le terrain et les salariés des sociétés de transport qui vont devoir assumer la décision des élus. Affaire à suivre !

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