Autun : des gargouilles pour conter la ville

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Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272

La nuit de la gargouille est un des spectacles proposés durant l’été à Autun (Saône-et-Loire) en parallèle de l’inépuisable son et lumière Augustodunum. Durant huit soirées, entre le 16 juillet et le 6 août, cette fresque théâtrale s’est déployé entre la ville basse, vieille cité gallo-romaine, et la ville haute, dévolue aux communautés religieuses et site de la cathédrale St Lazare. C’est entre ces deux lieux géographiques et avec ces repères historiques que se déroule l’histoire que racontaient deux gargouilles de la cathédrale St Lazare.

La déambulation démarre juste avant la tombée de la nuit dans le jardin de la cathédrale d’Autun (Saône-et-Loire). Celles qui sont accrochées au faite de l’édifice religieux sont descendues sur terre pour conter l’histoire de la ville.

L’histoire de la cathédrale d’Autun est celle de l’évêque Humbert-de-Bagé, mais aussi celle d’une rivalité entre Vezelay et Autun, avec pour enjeux les reliques de proches du Christ, Lazare et ses deux sœurs, Marthe et Marie; et le rayonnement de deux cathédrales, sainte-Marie-Madeleine et saint-Lazare..

Les reliques sont des trésors convoités et qui avive le foi de chrétiens dans le doute. De Marseille à Autun, Lazare, celui que le Christ a ramené à la vie est une de ces personnalités dont le corps a été beaucoup sollicité ici et là. En terre bourguignonne, la translation de ses reliques dans la cathédrale a été un évènement.

La ferveur religieuse, dont les sculptures de la cathédrale et son tympan d’exception, sont l’illustration, n’empêche pas les références païennes.  Sous le ciseau et le maillet de Gilbertus et de ses compagnons, les signes du zodiaque au dessus du porche d’entrée de l’édifice, la figure d’Eve, longtemps oubliée et récemment retrouvée, a attisé l’imagination. Eve ,’est-elle pas dans d’autres traditions Lilith ou son double Pandora ?

Evocation dans la cour du musée Rollin où se déroule une exposition autour de la sculpture d’Eve.

Les nuits de la Gargouille font déambuler les groupes de spectateurs d’un lieu historique à l’autre, au fil des rues de la ville haute. De la place entre cathédrale, prison et maison du chancelier Nicolas Rollin, jusqu’au couvent des Visitandines, aujourd’hui transformée en maison de retraite de luxe.

Dans la jardin d’un bâtiment de facture classique, ancien couvent des Visitandines, apparaissent Jeanne-de-Chantal, qui fonda l’ordre religieux de la Visitation avec l’évêque d’Annecy, François-de-Sales, sa parente la comtesse de Sévigné aux prises avec les habitués des salons de Versailles. Et puis, Mandrin surgit au bord des murailles de la ville. Louis Mandrin, brigand, contrebandier, redresseur de torts, ami des paysans et des pauvres gens.

Au terme de deux heures de spectacle, où théâtre, évocation, chanson et musique se mêlent, il n’est pas inintéressant de savoir comment une telle initiative a pu être imaginée, montée et a perduré.

Eulodie Torres, metteuse en scène de la compagnie Arc en scène, expose sa démarche qui cette année a mis à contribution une dizaine de comédiens. Côte à côte, Muriel KAMMERER, Catherine DIDIER-LAURENT, Magali DUPIN, Isabelle NEYRAT et Florence Lievre, acteurs amateurs, et Marie Julie LEMERCIER, Olivier NUGUES et Steven DOS SANTOS, Comédiens professionnels, accompagnés de deux musiciens :  Marie Alice et Paul HORREIN.


Pour poursuivre la découverte d’Autun et des sculptures de la cathédrale : Les 3e Rendez-vous du Louvre à Autun : Eve ou la folle tentation jusqu’au 15 octobre 2017

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