Ampuis (Rhône) : Marie-Thérèse et Pierre Paillet, pionniers de la restauration de l’orgue de l’église Saint-Baudille

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Pierre et Marie-Thérèse Paillet en duo au clavier des orgues de Vienne, en 1978
(© DR/Famille Paillet).

Tribune d’Anne Paillet, musicienne et flutiste

En 1985, Pierre et Marie-Thérèse Paillet étaient au clavier des orgues de Vienne et jouaient en compagnie du trompettiste Pierre Desestret au profit du Centre anti-cancéreux Léon bérard de Lyon(© DR/Famille Paillet).

Anne Paillet, flûtiste lors de la cérémonie de la restauration de l’orgue d’Ampuis, au côté de l’organiste Mathilde Cuissard, n’est autre que la fille de Marie-Thérèse Hérard-Paillet et de Pierre Paillet, tous deux organistes-concertistes très connus dans la région. Dans cette tribune, elle rend hommage à ses parents, habitants d’Ampuis (Rhône), commune dont Marie-Thérèse était originaire, et où elle fut membre du conseil municipal.

Dans cette tribune, Anne Paillet tient à rendre hommage à ses parents qui ont œuvré pour la restauration de l’orgue de l’église Saint-Baudille d’Ampuis (© Pierre Nouvelle).


Marie-Thérèse Hérard-Paillet a beaucoup joué sur l’orgue d’Ampuis malgré sa titularisation aux grands orgues de la cathédrale de Vienne. J’ai toujours vu mes parents organiser des concerts à Ampuis notamment pour collecter des fonds pour la recherche contre le cancer car ma mère luttait contre cette maladie qui l’a d’ailleurs emportée. J’ai assisté à de multiples événements où mes parents accompagnaient à l’orgue des musiciens comme le trompettiste Pierre Desestret ou des saxophonistes.

Un long travail de conviction des élus

A Vienne, Pierre Paillet a succédé à son épouse Marie-Thérèse aux orgues de la cathédrale, et à Ampuis, il a continué à accompagner les liturgies (© DR/Famille Paillet).

Suite au décès de « Zize » (le surnom de Marie-Thérèse à Ampuis) en 1990, Pierre Paillet a pris la relève de sa titularisation à Vienne et a répondu également présent à Ampuis à chaque demande de cérémonies particulières. Il a œuvré également pour la restauration de l’orgue, en organisant concerts et autres événements. Il a prêché la bonne parole auprès des élus et au-delà pour convaincre du bien-fondé de la remise en état de cet instrument majestueux.  

L’orgue n’était plus utilisé par personne, seul mon père arrivait à s’en dépatouiller car il le connaissait par cœur et avait, au fur et à mesure des années, intégré chaque nouvelle défaillance. En 2012, lors du mariage de mon frère Grégoire avec Cyrielle à Ampuis, c’est d’ailleurs tout naturellement qu’il se mit au clavier pour accompagner la cérémonie et entonner les plus grandes œuvres d’orgue sans soucis particuliers !  

Pierre Paillet au clavier, accompagnant sa fille Anne, jeune flutiste, en 2004 (© DR/Famille Paillet).

Le décès de Pierre Paillet en 2019 n’a pas arrêté heureusement le projet de restauration, initiative reprise en main par la mairie et bon nombre d’ampuisaites et d’ampuisaits alors convaincus qu’il fallait le remettre sur pied.

En tant qu’enfants des organistes, Grégoire et moi, nous avons été contactés pour participer à l’inauguration de l’orgue du dimanche 12 novembre 2023. Tout naturellement, j’ai proposé de jouer un air de flûte. Cette fois-ci, mes parents n’étaient pas là, mais c’est Mathilde Cuissard, l’organiste qui a inauguré le nouvel orgue

En duo, Anne Paillet et Mathilde Cuissard ont accompagné la messe solennelle de bénédiction de l’orgue de l’église Saint-Baudille à Ampuis dimanche 12 novembre 2023 (© Pierre Nouvelle).

Le hasard faisant, il ses trouve que Mathilde est une amie proche de la famille depuis de nombreuses années. En effet, Pascale, la mère de Mathilde est tout simplement l’élève de mes parents. j’ai donc été heureuse de jouer avec sa fille, c’est comme si la boucle était bouclée !

Je profite d’ailleurs de cette tribune pour remercier les nombreuses personnes ayant contribué, de près ou de loin, à la restauration de ce bel instrument. Je suis très fière que mes parents aient pu enclencher, dans de nombreuses paroisses d’ailleurs, cette sensibilisation au maintien en état de marche de ces instruments monumentaux.

Place maintenant aux organistes

Un grand bravo au facteur d’orgue pour cette restauration à Ampuis. Je trouve qu’il a su garder l’âme de l’orgue et sa douceur, tout en apportant une touche de modernité qui facilitera le travail des futurs organistes que j’espère nombreux à s’asseoir à la place de mes parents. Je les en autorise d’ailleurs.

Si des organistes nous lisent, qu’ils viennent faire vibrer les murs de cette charmante petite église au cœur des vignes de côte-rôtie car, en plus de savourer ce fameux breuvage, vous pouvez aussi enchanter vos écoutilles et les nôtres par la même occasion.  

Avec un ouvrage sur l’église Saint-Baudille, l’association Ampuis-culture et patrimoines avait rendu hommage à l’orgue du village (© Pierre Nouvelle).

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