Aiguebelette-le-lac (Savoie) : 80 ans après la rafle du 26 août 1942 (4) : Transmettre la mémoire pour ne pas oublier

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Par Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).

Vendredi 26 août 2022 avait lieu à Aiguebelette (Savoie) la commémoration de la rafle d’une vingtaine de personnes juives par la gendarmerie aux ordres de l’État Français et du régime de Vichy. Au delà d’un moment d’hommage, c’est sur la longue durée que doit s’inscrire le devoir de mémoire. Une mission que s’est assignée l’association Mémoire Août 1942, à l’origine de l’arbre de la mémoire, témoin concret de l’ignominie antisémite.

Après l’orage et dans la foulée des témoignages de rescapé.e.s dans l’ancienne cour de l’école d’Aiguebelette-le-Lac, est venu le temps de l’inauguration. Au centre de la cérémonie, l’arbre de la mémoire était le récipiendaire orné du ruban tricolore.

Un arbre réalisé par le sculpteur Paul Rouillot, dont les feuilles de métal évoquent l’ensemble des personnes concernées par cette rafle.

Une longue liste que Colette, représentante de l’association Mémoire de la rafle du 26 août 1942 a égrené, comme on le fait habituellement lors des moments mémoriels comme le Yom Hashoah, autour du mur parisien qui jouxte le Mémorial de Shoah à Paris.

Pour faire mémoire, rien de tel que d’explorer les souvenirs avec ceux qui nous suivront. C’est le travail qu’a mené Laurence Vittoz, professeure des écoles avec ses élèves des cours élémentaires de l’école publique d’Ayn.

Elle détaille l’étude pédagogique qu’elle a menée et qui a conduit les enfants à écrire un petit roman.

Jean-Pierre Foucault est un homme du monde des médias fort connu. Fils d’une maman juive et d’un tante qui ont été déportés, il tient à se souvenir. D’autant que son père Marcel, a été reconnu comme Juste parmi les nations pour son action courageuse sous l‘Occupation allemande de la France.

Pour lui, la transmission est d’une extrême importance. Il témoigne de cet acte indispensable.

Albert Fachler est un médecin pédiatre connu à Chambéry qui a été victime d’une agression antisémite. Longtemps responsable de l’Amitié judéo-chrétienne de France dans les Pays de Savoie, il est aussi président de la communauté juive de Chambéry et de Savoie.

Arrêtez-vous à Aiguebelette pour vous aussi, découvrir et faire mémoire. Parmi les projets de l’association Mémoire Août 1942 figure la mise en place d’un chemin de mémoire. Car en plus d’Aiguebelette, d’autres communes du bord du lac : Dullin, Ayn… ont vu séjourner des familles juives

Pour continuer à ne pas oublier, rien ne vaut aussi que de lire les livres qui détaillent la période tragique entre 1933 et 1945. Une façon de redécouvrir le sort de personnes juives, tziganes, homosexuelles et résistants dans leur plus grande diversité.

A l’heure où les extrêmes-droite sont en progression en Europe et dans le monde, et à la veille des élections en Italie, la vigilance s’impose !

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