Reportage de GianFrancesco Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Un mois par an, les crèches attirent une foule de curieux dans ce village du haut-pays niçois (© Pierre Nouvelle).
Depuis le 8 décembre et jusqu’au 6 janvier 2019, Lucéram, petit village situé à une trentaine de kilomètres de Nice, vit à l’heure de la Nativité. La Sainte famille (Jésus, Marie, Joseph), les bergers et les Rois mages sont présents partout dans les rues, pour le plus grand bonheur des touristes. En parcourant le circuit des crèches, ces visiteurs d’un jour découvrent la cité et leurs habitants. Déambulation et rencontre avec des habitants qui n’ont rien de santons en pâte de sel !
Modeste par sa taille, mais grand par la qualité des œuvres présentées, le Musée de la crèche constitue un avant-goût de la multitude de crèches réalisées par les habitants de cette bourgade typique du pays niçois (© Pierre Nouvelle).
Depuis un mois, cette cité située au bout d’une des vallées du Paillon voit défiler d’incessants cortèges dès le week-end venu. Et pendant les vacances de Noël, les curieux ont renforcé leurs allers et venues.
Il faut dire que Lucéram a de quoi attirer. Il y a d’abord le site même du village. perché au dessus d’une étroite vallée, marqué par un tour et une muraille crénelée, et une église Sainte-Marguerite de type sarde d’où on peut observer le paysage.
Le castel et le clocher de l’église domine ce village typique du haut-pays niçois (© Pierre Nouvelle).
Et puis, une fois sur place, il y a les crèches… Par centaines, elles se sont répandues dans les ruelles, sur les pas de portes, dans les embrasures de fenêtres, au Musée de la crèche comme à la Maison de pays ou dans tous les coins de l’église Sainte-Marguerite.
Depuis vingt-et-un ans, le millier d’habitants s’est pris au jeu. Du centre de loisirs à la maison de retraite, tout le monde s’est mis au travail plusieurs mois plus tôt pour faire montre de ses talents et renouveler le circuit, qui est un atout touristique pour la cité.
Christiane Ricort est l’instigatrice de cette initiative culturelle, qui met en lumière l’intuition de François d’Assise, qui au 13e siècle voulut mettre en lumière l’origine pauvre de jésus et de sa famille.
Au bas mot, 50 000 visiteurs seront venus voir les crèches et ainsi découvrir Lucéram. Cette affluence ne semble pas effrayer les habitants de ce village. C’est le cas de Jean Higelin, venu ici après une carrière militaire, prendre sa retraite dans ce fond de vallée. Il témoigne.
Le circuit des crèches 2018 prendra fin au soir du dimanche de l’Epiphanie 2019.
Ce jour là, dimanche 6 janvier en après-midi, un défilé se déploiera dans les rues, où Gaspard, Melchior et Balthazar viendront rendre hommage au nouveau-né divin. Une galette des rois géante sera offerte aux visiteurs, et les enfants recevront des pièces d’or en chocolat.
Anciennes chapelles et église toujours en service offrent des trésors qui méritent de s’y arrêter (© Pierre Nouvelle).
Lucéram recèle d’autres trésors qui méritent d’être découverts à tête reposée, une fois que la foule aura quitté les ruelles, placettes et monuments. Il y a bien sûr un traditionnel musée des vieux outils installé dans l’ancienne chapelle des pénitents blancs.
L’église Sainte-Marguerite mérite une halte prolongée, tant elle recèle d’œuvres d’art à apprécier (© Pierre Nouvelle).
Mais, il y a plus encore au sein de l’église Sainte-Marguerite, où une visite audioguidée permet de pénétrer différents registres de l’art sacré.
On va ainsi des peintures de Ludovico Bréa et Giovanni Canavesio, prêtre turinois, tous deux artistes de la fin du 15e siècle, aux objets d’orfèvrerie en passant par les nombreuses parures de cérémonies religieuses.
Différents registres de l’art sacré s’offrent au visiteur qui saura faire halte (© Pierre Nouvelle).
Lucéram, ce n’est pas que des vielles pierres et d’antiques traditions, ce sont aussi des femmes et des hommes qui méritent attention. de réelles pierre vivantes pour cheminer dans la vie de ce village alpin. Ainsi, Francis, Popaul et Gérald qui ont accepté de poser.
Au fil de votre visite, prenez le temps de saluer les habitants et d’engager avec eux la conversation (© Pierre Nouvelle).
Tant qu’à avoir fait le déplacement au fond de cette vallée d’un des Paillons, on peut poursuivre une dizaine de kilomètres et rejoindre Peïra-Cava, plus ancienne station de sports d’hiver du département des Alpes-Maritimes. Là, l’air y est sec, le ciel bleu azur et le panorama alpin inoubliable.