Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
La population des jeunes n’est pas homogène. Le vote des jeunes sera diversifié mais il comptera dans le résultat du 2e tour des élections présidentielles (© Pierre Nouvelle).
Il n’y a pas un « jeune » par excellence, mais un ensemble de personnes très différencié avec des approches, sensibilités et opinions très diverses. Une chose semble les réunir : l’intérêt pour la vie politique. Pour preuve, la campagne de l’élection présidentielle en cours. Plongée dans la manifestation du 1er mai, au cours d’un meeting politique et avant une réunion publique citoyenne.
Mais avant tout, parole à ceux qui se sont mobilisés depuis plusieurs mois pour que les jeunes aillent voter et pour que la population prise sur le plan global fasse de ce temps électoral un vrai moment de démocratie.
C’est le cas entre Rhône et Saône avec l’association Lyon à double sens, une association d’éducation populaire qui milite pour une citoyenneté en actes. Rencontre avec Camille et Baptiste.
Le 1er mai, lors des deux cortèges syndicaux, les jeunes étaient légion. Certains étaient venus avec des convictions affirmées pour rejoindre leur sensibilité. D’autres étaient venus pour voir. Ainsi, Léo, élève en dernière année à l’Institut d’études politiques de Lyon. Vêtu d’un sweat-shirt siglé Algérie, ce jeune originaire d’une banlieue de la région parisienne est venu donner de la chair et du vécu de terrain aux cours qu’il a reçus pendant quatre ans.
Chrétiens et communistes côte à côte
La Jeunesse ouvrière chrétienne (Joc) a fêté mi-avril ses 90 ans. Ce mouvement qui s’affiche sous la bannière catholique accueille en son sein des jeunes de toutes sensibilités.
Point commun, ils sont tous membres de quartiers populaires, parmi lesquels un certain nombre de jeunes issus de l’immigration maghrébine. Venir manifester avec les syndicats et partis de gauche est un choix inscrit dans les gênes de la JOC. Explication avec Cyril, étudiant en histoire à l’Université Lyon 2 et responsable fédéral de la JOC-Lyon.
Non loin de Cyril, défilaient des jeunes aux opinions affirmées. Devançant les troupes de la France insoumise, les membres du Mouvement des jeunes communistes reprenaient un slogan entendu depuis plusieurs jours : « Ni Marine, ni Macron, ni patrie, ni patrons, la révolution ! » Echos sonores recueillis au cœur du défilé..
Libertaires ou associatifs
Ils voulaient défiler en tête du cortège syndical, mais le service d’ordre de la CGT e l’entendait pas de cette oreille. Avec une banderole qui arborait le même slogan que celui des jeunes communistes, les militants libertaires entendaient traduire un sentiment partagé par nombre de jeunes.
Vincent est professeur d’histoire dans l’enseignement secondaire. Dévolu aussi à l’instruction morale et civique, cet enseignant exprime son ressentiment.
Retour au mouvement associatif avec le Collectif Vent d’assos qui se réunira le 11 mai prochain pour analyser la situation. Car en Auvergne-Rhône-Alpes, si la problématique d’extrême-droite est bien réelle, c’est aussi la politique suivie depuis un an et demi par le président de la région qui est préoccupante. Le 3 avril dernier, des ONG, associations soucieuses de l’environnement ou de la culture se sont rassemblées devant le siège régional sur le site de la Confluence pour dire leurs inquiétudes face aux suppressions de financement. Même réaction quelques jours plus tard pour les acteurs de la formation professionnelle et permanente et dans la foulée des syndicats des personnels de l’institution régionale.
Le mouvement jeune et citoyen se poursuit
La réaction du mouvement associatif est parti de jeunes qui veulent inscrire dans la durée leur démarche citoyenne, qui est aussi une façon d’œuvrer sur le terrain du politique, c’est à dire de la gestion de la cité et du bien commun. Explications de deux porte-parole parmi d’autres de Vent d’assos : Audrey Sibellas et Elise Ladeveze.
Le Collectif Vents d’assos se réunira jeudi 11 mai prochain. L’objectif est de faire le bilan de la première action; envisager la poursuite en structurant cette dynamique et surtout recenser les baisse de subvention de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, les pertes d’emploi et les services rendus à la population qui ont été supprimés. Pour cela, un site Internet recueille toutes ces informations : https://framacalc.org/KwRRrkjR2b .
La mobilisation citoyenne, notamment portée par des jeunes, se poursuit. Affaire à suivre donc !