Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)
Lors de la messe de départ des Pères Philippe Chomat et Nicolas Fasoli ce 15 août 2020 à Pélussin, il y a beaucoup été question de l’homme. Du Christ, homme et Dieu, né du sein de Marie, la Judéenne, qui a inscrit son ministère dans la filiation de la tradition juive. C’est cet enracinement que détaille un document de la commission biblique pontificale récemment publié. Examen d’un itinéraire qui prend sa source dans le livre de la Genèse et les chapitres 2 et 3.
« Qu’est-ce-que l’homme pour que Dieu s’intéresse à lui ? » , telle est la question qui revient d’une façon récurrente dans la Bible hébraïque, et notamment le livre des Psaumes.
Cette question a pris ensuite du relief avec la naissance de la religion chrétienne, qui magnifie le lien Dieu-homme et qui fait de Jésus « le nouvel Adam », à l »aune de l’ancien rabbin juif Paul de Tarse.
L’incarnation de Dieu : un des mystères chrétiens
Dans la préface de ce document, le cardinal Luis Ladaria Ferrer, président de la Commission biblique pontificale, souligne que l’incarnation du Christ (jésus fait homme) a produit « une véritable métamorphose sociale et culturelle dont les effets se répercutent jusque sur la vie religieuse », comme l’a déjà dit le concile Vatican II (constitution pastorale Gaudium et Spes).
C’est un autre axe de la confession catholique sur lequel ce livre veut mettre l’accent : si culte divin il doit y avoir, il doit s’asseoir sur les racines juives des relations réciproques entre l’homme et Dieu.
En quatre parties, la commission biblique pontificale examine ce qu’est l’homme pour les chrétiens : être humain créé par Dieu, fait de l’alliance entre la terre et le souffle divin et l’être humain en son jardin la Terre. De ces prémisses, découlent l’approche sur la relation entre l’homme et la femme, l’amour entre parents et enfants et l’amour fraternel.
Resituer l’homme dans l’histoire
Enfin, pour une religion qui s’inscrit dans une perspective eschatologique, la commission ne pouvait oublier de resituer l’être humain dans l’histoire de l’humanité.
Une approche pas du tout dogmatique
Au même que l’introduction, la conclusion de ce document anthropologique et biblique de près de 500 pages, mérite d’être méditée.
En effet, loin des règles de la loi, de la discipline et des dogmes imposés, et tout à fait ancrée dans une démarche universitaire de recherche et d’analyse, la commission qui a élaboré ce document a tenu à montrer la richesse de la Révélation, dans ses dimensions juive et chrétienne : « faite de tonalités, contrastes, développements et suggestions »…