Solidarité contre l’intégrisme : 150 personnes à Vienne (Isère)

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Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Au terme d’un rassemblement silencieux d’une heure et après une courte prise de parole d’enseignantes très émues, 150 personnes ont spontanément applaudi avant d’entonner La Marseillaise ( © J.-F. Cullafroz-Dalla Riva ).

Quelque 150 personnes se sont réunis ce samedi 17 octobre 2020 en après-midi dans la cour de l’hôtel de ville de Vienne (Isère) pour rendre hommage à Samuel Paty, jeune enseignant
d’histoire, assassiné la veille à Conflans-Sainte-Honorine par un terroriste islamiste. Un hommage silencieux a été rendu, où l’émotion et le recueillement étaient de rigueur. Échos de ce rassemblement aussi spontané que pacifique.

Des lumignons ont été déposés au pied des marches de la mairie de Vienne (Isère) sous les drapeaux qui avaient été mis en berne et revêtus d’un crêpe noir ( © Pierre Nouvelle ).

De nombreux rassemblements pour dire non…

Comme cela a été le cas dans de nombreuses villes de France ce samedi et dimanche, des moments de souvenir et d’hommage se sont organisés spontanément.

La stupeur et l’effroi étaient telles qu’au premier jour de leurs vacances de Toussaint, les enseignants se sont vite donnés le mot pour partager leurs sentiments avec la population.

Au terme du rassemblement silencieux devant la mairie de Vienne, deux enseignantes ont remercié celles et ceux qui étaient venir partager leur peine ( © J.-F. Cullafroz-Dalla Riva ).

… non à l’intégrisme, oui à la critique du blasphème

Même si le lieu de l’assassinat est éloigné de la région viennoise, les enseignants étaient unanimes pour partager les réactions d’horreur de leurs collègues du collège du Bois d’Aulne.

,Paul Genette, professeur de français dans la vallée du Rhône et Adeline Bertrand, professeur d’allemand dans le bassin viennois en témoignent.

Adeline Bertrand jeune professeur de collège , est venue partager son émotion avec d’autres personnes dont son collègue Paul Genette, qui enseigne plus au sud de Vienne dans la vallée du Rhône ( © J.-F. Cullafroz-Dalla Riva ).

Le rassemblement à Vienne, comme ailleurs, a été marqué par la volonté d’union de la population face au terrorisme et à l’intégrisme, et pour la liberté d’expression et de la presse en particulier.

Les valeurs fondatrices de la République française étaient dans toutes les têtes et les propos échangés entre participants.

La foule des opposants à l’intégrisme avaient rejoint la cour de la mairie où les oriflammes eux aussi affichaient leur tristesse ( © Pierre Nouvelle ).

Unité et cohésion républicaines pour rejeter les fanatismes

A Vienne (Isère), il y avait côte à côte des élus encartés de tous bords politiques : Républicains, Parti socialiste, EELV, France insoumise, des militants de différents syndicats et d’associations très diverses : Club Léo Lagrange, Ligue des droits de l’homme, Gilets jaunes, Attac…

Parmi les personnalités présentes, de nombreux conseiller.e.s municipaux de Vienne, mais aussi de Chasse et des conseillers départementaux de l’Isère. Parmi eux, Thierry Kovacs, maire de la sous-préfecture dauphinoise et président de l’agglomération Vienne-Condrieu.

Il précise la nature de son attachement à la laïcité et aux principes fondateurs de la République française.

Pour un élu, comme le maire de Vienne Thierry Kovacs, l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty est un acte intolérable, qui incite encore plus à faire vivre la laïcité dans les écoles, cantines scolaires et piscines municipales ( © J.-F. Cullafroz-Dalla Riva ).

Faire vivre la laïcité est une action quotidienne

Cent cinquante personnes de tous âges avaient rejoint ce rassemblement éminemment pacifique. En leur sein, des parents et grands parents, très attachés aux valeurs du vivre-ensemble. Ce qui n’empêchaient pas les pancartes dont ils étaient porteurs de dénoncer vigoureusement les racines de la haine et du terrorisme.

Hervé Cuilleron, venu avec son épouse de leur commune de Condrieu, sur la rive droite du Rhône, assurait qu’il était impensable de tolérer inacceptable.

Un rassemblement pourrait bien être organisé à Condrieu d’ici la rentrée scolaire, dans la foulée de celui de Vienne ce samedi, et de Lyon le dimanche 18 octobre.

Formé à l’Université Lyon2, le professeur d’histoire Samuel Paty est la cinquième victime d’agression depuis le début de l’année 2020 ( © DR ).

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