Gilets jaunes : Des syndicalistes réformistes dans le défilé lyonnais

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Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272

Au sein d'en ensemble revendicatif très large, les attentes en matière de pouvoir de vivre sont fortes (© Pierre Nouvelle).

Au sein d’en ensemble revendicatif très large, les attentes en matière de pouvoir de vivre sont fortes (© Pierre Nouvelle).

Selon la presse régionale, plus de 2 000 personnes ont manifesté samedi 2 mars 2019 depuis la Cour d’appel, au bord des quais de Saône, à la Place Bellecour à Lyon. Une marche dite « noire » où le jaune des gilets étaient encore très présents. Un population très bigarrée, tissée de jeunes et de moins jeunes, d’opposants à toutes structures politiques et syndicales, mais aussi, et c’est plus surprenant, de quelques militants syndicaux encartés à la CFDT et la CFTC. Reportage et entretiens au fil du défilé.

Les propos de départ de la manifestation étaient très vigoureux et opposés frontalement au gouvernement et au président de la République, les noms de Christophe Castaner et Emmanuel Macron étant copieusement hués.

Leurs masques comme celui d’Alexandre Benalla étaient d’ailleurs bien présents sur les têtes de manifestants.

Comme dans d'autres manifestations politiques et syndicales d'hier et d'aujourd'hui, le président de la république reste au centre de la contestation (© Pierre Nouvelle).

Comme dans d’autres manifestations politiques et syndicales d’hier et d’aujourd’hui, le président de la république reste au centre de la contestation (© Pierre Nouvelle).

Dans le cortège, nous avons trouvé une sexagénaire. Pour cette retraitée, le mouvement des Gilets jaunes correspond aux attentes qu’elle a exprimées lors d’autres mouvement syndicaux.

Si l’on veut changer le système et préserver la planète, il faut remettre en cause notre mode de consommation, souligne-t-elle dans une pétition qu’elle a rédigée et invite à signer..

Comme Clermont-Ferrand ou Valence les semaines précédentes, Lyon est un rendez-vous régional de la contestation des Gilets jaunes. On est venu en voiture ou à moto de puis les confins de l’Auvergne.

Ainsi, j’ai rencontré un chauffeur de poids lourds qui conduit quotidiennement des citrenes de pétrole et ravitaillent les stations-service. Originaire de Haute-Loire, Arnaud est délégué syndical CFDT dans son entreprise. Pour lui, pas de contradiction entre les deux facettes de son engagement. Il enfile le week-end le gilet jaune et en semaine, lors de mouvements sociaux, le gilet orange de la CFDT.

Il s’explique.

Plus surprenante encore est la rencontre avec Gilles Venot.

A la différence d’Arnaud qui ne porte aucun signe distinctif de la CFDT, ce responsable CFTC à Villeurbanne porte le logo de son organisation sur son gilet jaune. Ce conseiller prudhomme au tribunal de Lyon estime que sa présence à cette manifestation rejoint son engagement syndical.

Syndicalistes réformistes et Gilets jaunes ?

Comment comprendre cette présence de syndicalistes, de surcroit réformistes, dont les organisations n’ont pas particulièrement appelé à rejoindre le mouvement des gilets jaunes,. Même si certaines des revendications des Gilets jaunes en terme de justice fiscale et plus globalement de pouvoir de vivre, rejoindre celles des syndicats, comme l’a souligné à plusieurs reprises Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.

Nous avons demandé à Pierre Héritier, ancien secrétaire général de la CFDT en Rhône-Alpes, et membre de la commission exécutive de la CFDT au côté d’Edmond Maire, sa lecture du mouvement entamé le 17 novembre.

(à suivre)

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