Papillotes, spécialité lyonnaise : chocolat et bons mots…

Posté le par dans Coup de coeur

 

Les papillotes sont une spécialité lyonnaise. Notre reporteur gourmand Jean Etevenaux, après avoir moultement dégusté et imprégné ses papilles, revient sur les petits papiers qui emballent ces friandises. L’humour n’est pas absent de son coup de coeur qui navigue entre Almanach Vermot, devinettes, blagues et sagesse proverbiale.

Il est vrai que les papillotes sont d’abord faites pour être mangées, surtout, en cette période de confiseries, celles en chocolat, en sucre ou en pâte de fruits. Cette gourmandise lyonnaise enrobée d’un papier étincelant est normalement accompagnée d’une devinette, d’une blague ou d’une citation pleine de sagesse ou d’humour. En voici quelques exemples glanés lors des récentes fêtes de fin d’année.

Commençons par les clichés sans date hérités de l’Almanach Vermot — toujours disponible au prix de dix euros. Au mari criant « bon débarras » au départ de son épouse chez sa mère, elle lance : « Ne crois pas ça. Je vais la ramener avec moi. » Ou bien cette explication du fait que les Amérindiens ont froid : « Parce que Christophe Colomb les a découverts ».

La chienne Laika et le Petit Prince

Toujours en vogue, les proverbes. Et sans exclusive, comme le montre celui justement catalogué « arabe » : « Quand tu lances la flèche de la vérité, trempe toujours la pointe dans du miel. » Typiquement français : « Sabot qui brille n’est pas toujours celui qui chausse le mieux ». Il est aussi des maximes tirées des générations antérieures ; par exemple, bien avant mai 68, le droit féodal affirmait : « L’action ne doit pas être une réaction, mais une création ».

Parmi les devinettes, beaucoup se rapportent à la culture générale. Ainsi, « le premier être vivant qui est allé dans l’espace » : « La chienne Laïka ». De même, la phrase que doit prononcer Ali Baba pour entrer dans la grotte magique : « Sésame, ouvre-toi ! ». Ou encore l’ami du Petit Prince qui lui rappelle qu’« on ne voit bien qu’avec le cœur : l’essentiel est invisible pour les yeux » : « le renard ».

Pour les blagues, notons l’escargot qui s’adresse à la limace : « Tu n’as pas pris ton sac à dos ». N’oublions pas non plus « le comble pour un prof de gym » : « tomber dans les pommes en faisant le poirier ».

Aristophane et Yvan Audouard

Dans les citations, les grands auteurs se croisent. Aristophane : « On ne peut apprendre à un crabe à marcher droit » — ce que, pourtant, peut faire la science moderne. Yvan Audouard : « C’était si beau que j’ai fermé les yeux ». Courteline : « Les mots me font l’effet d’un pensionnat de petits garçons que la phrase mène en promenade ». Dostoïevski, avec son célèbre : « L’art sauvera le monde ». Péguy : « Il y a des larmes d’amour qui dureront plus longtemps que les étoiles du ciel ». Jean-Jacques Rousseau, toujours un peu compliqué : « Il ne faut point refuser pour refuser, mais pour faire valoir ce qu’on accorde ». Mark Twain : « Rien ne peut résister à l’assaut du rire ».

Enfin, on rencontre de véritables QCM : « Quelle expression signifie qu’on est privé de quelque chose sur quoi on comptait : être chocolat, être baba ou être fada ? » Certains apparaissent même très liés aux célébrations de ces jours : « Le mot Épiphanie veut dire : A – Chouette ! On va manger de la galette ! B – Apparition, venue. C – Fanie a un épi sur la tête. »

Jean Étèvenaux

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