Palestine : un poste d’observation à l’Onu

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Entre 2002, et 2004, à l’initiative de l’hebdomadaire Témoignage chrétien, plusieurs centaines de juifs, chrétiens et musulmans ont fait un voyage de paix entre Ashod et Ramallah. (© Pierre Nouvelle)

Jeudi 29 novembre, lors de l’assemblée générale de l’Onu, la candidature de l’Etat palestinien, comme état observateur non-membre, au sein du conseil des Nations unies a été adopté par 138 voix contre 9 et 41 abstentions. La présidence de la République avait annoncé mardi que la France voterait pour cette reconnaissance, et effectivement, elle l’a fait. Au delà de ce vote et de la trève entre Israël et le gouvernement de la bande de Gaza, c’est la paix entre deux pays qui est en question.

Quelques jours plus tôt, il y avait eu l’autopsie du corps de Yasser Arafat et puis le 29  novembre 2012.  Ce jour là, plus question d’empoisonnement et de mort. Loin de la Moukata et de Jérusalem, ce jour est à marquer d’une pierre blanche comme le fut le 31 octobre 2011 lors de l’entrée de l’Etat palestinien au sein de l’Unesco. Exactement 65 ans après le vote de la résolution 181 définissant le partage de la Palestine et souhaitant la création de deux états. L’Etat palestinien est donc le 194e état reconnu par les Nations Unies, et si il n’aura pas le droite de voter, ses représentants participeront à tous les débats et y prendront la parole.

Les divisions européennes

Plusieurs points sont à souligner dans le vote qui a eu lieu ce jeudi.  Tout d’abord, l’audience de l’Etat palestinien s’est accrue depuis un an. Pour l’entrée à l’Unesco, 107 états avaient voté pour, 14 contre et 52 s’étaient abstenus. Jeudi soir, ce que nos confrères de RFI avaient dénommé l’an dernier comme « un plébiscite«  s’est considérablement amplifié. Cette fois, 138 nations ont suivi la demande de l’Etat palestinien, 41 se sont abstenus et seulement 9 ont voté contre.

Plusieurs points méritent attention. Tout d’abord, les territoires palestiniens ont été reconnus par la communauté internationale comme le 194e état de la planète. Ensuite, l’opposition à cette reconnaissance s’est effritée mais le Canada, les Etats-Unis et Israël  n’ont pas varié. Troisième considération, l’Europe a montré ses divisions et en même temps, l’évolution de certaines de ses composantes. L’Allemagne qui était en 2011 hostile à l’entrée de la Palestine à l’Unesco est devenue abstentionniste, en compagnie du Royaume-Uni, des Pays-Bas et de nombreux pays de l’ex bloc de l’Est : Hongrie, Lttuanie, Lettonie, Estonie, Pologne, Slovaquie, république tchèque… Pour sa part, la France a fait cause commune, dans le camp du « oui », avec l’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Portugal, le Luxembourg, la Suède, la Finlande, l’Irlande… Ces divergences pourraient se réduire si une vraie politique étrangère européenne voyait le jour. C’est le sens du débat qui a lieu lors de la dernière séance du parlement européen, où le député Europe Ecologie Les Verts Daniel Cohn-Bendit a vivement interpellé la ministre Catherine Ashton.

Le mur du Temple : lieu de prière et de souffrance aujourdhui, Site de réconcilaition demain ? (© Pierre Nouvelle)

L’attitude des Etats-Unis, d’Israël et de l’Etat palestinien

Autres inconnues à la suite de ce vote : l’attitude d’Israël, des Etats-Unis et des Palestiniens. Pour ces derniers, la seconde intronisation de Barak Obama en janvier prochain pourrait ouvrir la voie à une attitude plus vigoureuse en faveur d’un règlement d’une question qui traîne depuis 65 ans. En ce qui concerne Israël, il faudra attendre que les élections législatives de février aient eu lieu pour savoir si la lecture par de Benyamin Netanyahou du discours de mahmoud Abbas et sa réaction actuelle relèvent d’une posture, et si des ouvertures peuvent voir le jour. Du côté palestinien, il est encore trop tôt pour dire si les cris d’allégresse qui ont retenti à Gaza comme en Cisjordanie, déboucheront sur une réconciliation nationale. Une chose est sûre, le Hamas a dû céder à la pression conjointe des Etats-Unis et de l’Egypte, et malgré le bomardement palestinien du Sud d’Israël et la riposte guerrière d’Israël, Mahmoud Abbas a pu soutenir sa proposition lors de l’assemblée générale de l’Onu, et la voir couronnée de succès.

Enfin, du côté des supporters français d’Israël et de l’Etat palestinien saura-t-on trouver la voie du dialogue et d’une action commune ou parallèle pour que la paix retrouve ses droits, avec en corollaire la reconnaissance des deux états voisins.

Jean-François Cullafroz-Dalla Riva

A Abu Gosh, une voix pour le dialogue israélo-palestinien et pour la paix. (© Pierre Nouvelle)

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