Mardi 24 novembre 2020 : 3000 à 4000 personnes à Lyon pour la liberté d’informer

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Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien de Genève)

En régions comme à Paris, et ici à Lyon, le mouvement de protestation pour le respect des libertés publiques prend de l’ampleur (© Pierre Nouvelle).

L’ancien Palais de justice de Lyon, au bord des rives du Rhône était bien entouré, et le quai empli de manifestants pour les libertés publiques, et contre la loi Sécurité globale et le Schéma national du maintien de l’ordre. Au milieu des 3 000-4 000 personnes présentes, reportage et entretiens avec des participants.

Comme ils le sont partout en France, à Lyon, les journalistes étaient bien présents et ont parlé dans l’unité d’une intersyndicale rhodanienne (© Serge Perrin).

Toute la population est concernée

, Ce mouvement n’est pas une action catégorielle mais concerne bien tous les citoyens, qui comme les journalistes sont menacés d’être interpelés voire condamnés pour avoir filmé ou photographié des forces de l’ordre.

C’est dans une unité d’action, qui trouve sa source il y a cinquante ans lors de la création de l’Union nationale des syndicats de journalistes, que les journalistes et militants ont pris la parole. Alexandre Buisine (SNJ), Mouloud Aissou (SNJ-CGT), Jérôme Daquin (SGJ-FO), Marie-Martine Chambard et Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva se sont exprimés au nom de professionnels, malmenés par les forces de l’ordre.

Sur ce cliché, les journalistes Alexandre Buisine, Mouloud Aissou, Marie-Martine Chambard, Jérôme Daquin et J.-F. Cullafroz-Dalla-Riva, portes-parole de l’Intersyndicale à Lyon (© Serge Perrin).

Par la voix de Laurent Burlet, journaliste de Rue89, le Club de la presse de Lyon a exprimé la solidarité avec le mouvement. Écoutez un extrait de son intervention.

https://www.facebook.com/gerald.bouchon/videos/10221596851284007

Au même moment, Mathieu Ozanam, président du Club était invité sur le plateau lyonnais de France 3.

Dans le studio de France 3 Lyon, notre consœur Lise Riger a longuement donné la parole à Mathieu Ozanam, président du Club de la presse de Lyon (© DR France 3 Rhône-Alpes).

Dans la foule des 3 000 à 4 000 personnes, les jeunes étaient très nombreux, présents dans une grande diversité. Dans ce rassemblement, l’Union départementale CGT, Solidaires ont partagé leur accord avec la contestation qui monte.

Une protestation bien présente sur le plan sonore, des Gilets jaunes rivalisant avec une fanfare solidaire.

Pour les manifestants, c’est bien le contrôle citoyen des forces de l’ordre qui est posé avec les textes présentés par le ministre de l’Intérieur (© Pierre Nouvelle).

Une dérive autoritaire…

Aujourd’hui, avec une exercice solitaire du pouvoir, renforcé par la nature monarchique de la 5e République, Emmanuel Macron a renforcé la nature autoritaire du pouvoir.

Une situation qui risque d’évoluer vers un État policier, dont la loi Sécurité globale, le Schéma national du maintien de l’ordre, la loi sur les universités, la loi sur le séparatisme comporte des illustrations évidentes.

... contestée par magistrats et avocats

Les avocat.e.s et magistrat.e.s étaient là, et ont témoigné de leur engagement dans ce mouvement de protestation.

C’est d’abord Christelle Mercier, du Syndicat des avocats de France (SAF), qui a pris la parole pour les professions juridiques.

Représentante du Syndicat des avocats de France, Christelle Mercier estime que la loi Sécurité global doit être retirée (© J.-F. Cullafroz-Dalla Riva).

Puis, sa collègue Véronique Drahi, vice-présidente du Tribunal de grande instance de Lyon, déléguée régionale du Syndicat de la magistrature à Lyon, a expliqué aussi pourquoi ce mouvement social et sociétal concernent aussi les juges. Gardiens des libertés, les juges ne peuvent voir réduire les droits des citoyens.

Pour Véronique Drahi, délégué régionale du Syndicat de la magistrature, la loi qui a été votée est, en elle-même liberticide (© J.-F. Cullafroz-Dalla Riva).

Les organisations syndicales de journalistes seront reçues jeudi 26 novembre à 17 heures par Jean Castex, le Premier ministre. Il a affirmé qu’il saisirait le Conseil constitutionnel sur l’article 24 de la loi votée ce mardi.

Les représentant.e.s des journalistes (et de la Coordination nationale) demanderont, quant à eux, le retrait des articles 21, 22 et 24 de ce texte, et celui du Schéma national de maintien de l’ordre.

A Lyon, comme dans de nombreuses villes de France, rassemblements et marches des libertés se préparent pour samedi 28 novembre 2020. Entre Rhône et Saône, un rassemblement devrait avoir lieu à partir de 14 heures, place des Terreaux pour un défilé qui se déroulera jusqu’à la place Bellecour.

Affaire à suivre !

Un commentaire

  1. MAIRE Nicole 25 novembre 2020 à 20 h 22 min

    Bravo Jean-François,
    Ton article-témoignage rend bien compte du déroulement de cette manifestation et permet d’avoir le point de vue de tous les intervenants qui se sont exprimés. Avoir vu autant de jeunes présents donne de l’espoir. Ils étaient aussi assez souvent jeunes, voire très jeunes, ceux qui étaient entrés en résistance.

    La liberté est essentielle à la vie, il est important de la défendre car elle est opprimée dans trop de pays et aussi dans le notre même si nous rêvons d’ être toujours le pays des droits de l’homme (et avec encore beaucoup d’efforts…celui des droits de la femme!!)

    Bon courage pour la suite Nicole

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