Lyon : Je suis Charlie par les Chœurs de l’auditorium

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Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste carte de presse 49 272

 

Dimanche 11 janvier 2015. Alors qu’un long ruban silencieux s’écoulait entre Monplaisir-Ville et la place Bellecour à Lyon, à l’auditorium Maurice Ravel, plus de 200 choristes entonnaient le Chœur des esclaves de verdi en arborant le slogan Je suis Charlie. Témoignage d’un choriste membre de l’ensemble Orchestre et Chœur des Hospices civils de Lyon (OHCL).

 

 

Dans les rues de Lyon comme à l'auditotium, enfants et parents, jeunes et moins jeunes : une foule bigarrée a témoigné de l'importance des valeurs de la démocratie, à commencer par la liberté : liberté d'expression,, A l'auditorium de (© Pierre Nouvelle).

Dans les rues de Lyon comme à l’auditorium, enfants et parents, jeunes et moins jeunes. Une foule bigarrée a témoigné de l’importance des valeurs de la démocratie, à commencer par la liberté : liberté d’expression : écrire, dessiner, chanter.  (© Pierre Nouvelle).

Depuis 14 heures, la marche silencieuse descendait le cours Albert Thomas puis l’avenue de Saxe. Sept kilomètres de déambulation qui convergeaient vers la place Bellecour. 300 000 personnes participaient à cette démonstration citoyenne massive et résolue. A quelques centaines de mètres de là, le chœur et les solistes de Bernard Tétu tenaient concert dans le cadre de l’auditorium Maurice Ravel. Un programme de musique italienne avec orgue qui prenait place dans la trentaine de concerts que propose cet ensemble et l’ensemble Britten de septembre 2014 à juin 2015.

Les voix du chœur à l’unisson des voix de la rue

A l'auditorium de Lyon, une salle debout pour chanter la liberté et dire Je suis Charlie (© Cécile Blazy)

A l’auditorium de Lyon, une salle debout pour chanter la liberté et dire Je suis Charlie (© Cécile Blazy)

Parmi les œuvres à l’affiche ce dimanche : un Kyrie et un Requiem de Puccini, un allegro d’une symphonie de Charles-Marie Widor, et surtout des extraits de trois chants religieux de Gioacchino Rossini et son Stabat Mater.

La surprise pour le public était le chant de clôture pour lequel 200 membres d’une dizaine de chorales lyonnaises avaient été mobilisés depuis décembre afin d’entrer les spectateurs. L’auditorium était archi-comble et quand les premières notes du Chœur des esclaves ont jailli de l’orgue, la salle s’est dressée pour entonner ce chant. Et l’émotion (sur la scène comme dans la salle) fut à son comble quand le Chœur de Bernard Tétu, déploya sa partition au dos de laquelle figurait le slogan « Nous sommes Charlie ». Comme le fera le Chœur de Radio France au terme de la soirée hommage de dimanche initiée par France Inter, France Culture, France Bleu et France Télévisions.

Sur l’avenue, les références à Charlie Hebdo et aux dix-sept personnes assassinées se comptaient par milliers…

 Quelques centaines de mètres séparaient  le parcours de la marche et l'auditorium , les marcheurs et les choristes. Mais la même émotion était palpable (© Pierre Nouvelle).

Quelques centaines de mètres séparaient le parcours de la marche et l’auditorium , les marcheurs et les choristes. Mais la même émotion était palpable (© Pierre Nouvelle).

Le Choeur des Hospices civils pour entraîner les spectateurs

Gérard Gagnaire est membre de l’ensemble vocal des Hospices civils de Lyon depuis huit ans. Cette informaticien de l’hôpital de la Croix-Rousse, a repris avec sa belle voix de ténor le chant que lui avait proposé son chef de chœur : Vincent Thomas. Ce Lyonnais pur jus témoigne de la fraternité que peut susciter le chante et la musique et de la solidarité qui peut unir les chanteurs, les musiciens et les dessinateurs, tous épris d’une culture qui libère.

Propos recueillis par François Dalla-Riva.

Après le chant, c’est le cinéma qui se mobilise pour les dessinateurs de Charlie et les autres personnes assassinées. Le film de notre confrère Daniel Leconte « C’est dur d’être aimé par des cons » qui relate l’aventure de l’hebdo satirique sera projeté à deux reprises cette semaine. D’abord jeudi 15 janvier à 21 heures pour une soirée gratuite à l’Institut Lumière avec le concours du Club de la presse de Lyon, du syndicat SNJ des journalistes et des élèves de l’école Emile Cohl. Nouvelle projection vendredi 16 à 20h30 au cinéma Les Alizés à Bron, avec dans la foulée un débat auquel participera le dessinateur lyonnais Dubouillon autour du thème « Caricaturistes, fantassins de la démocratie ».

 

 

 

 

 

 

 

 

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