Un reportage de François Dalla-Riva, journaliste honoraire, carte de presse 49272
Homme de gauche, préfet, opposant résolu au nazisme et au régime de Vichy, mais aussi artiste et amateur d’art contemporain, tel fut Jean Moulin (© Pierre Nouvelle).
Le chef de la Résistance est mort sous la torture il y a 72 ans, après son arrestation à Caluire (Rhône) par le chef de la Gestapo lyonnaise. Quelques jours avant cette tragédie, Jean Moulin, alias Romanin, dessinait et peignait encore. Car derrière le fils de député radical-socialiste biterrois, derrière la stature du préfet de Chartres puis de l’unificateur des mouvements de la Résistance, il y a l’artiste qu’il a été depuis sa plus tendre enfance. Une exposition préparée par l’association des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation (AFMD) fait halte jusqu’au 25 juin à la mairie du 1er arrondissement de Lyon.
Cette exposition qui peut circuler conserve toute son actualité (© DR)
« Jean Moulin, résistant, mais pas que… », tel est le thème d’une exposition qui se termine à la mairie du 1er arrondissement de Lyon. En effet, Jean Moulin, fils d’un conseiller général de l’Hérault, authentique républicain et radical socialiste,passionné d’art moderne et de littérature comme son père, fut un ami des grands peintres, poètes et écrivains du 20e siècle. Lui-même artiste dans l’âme, au coup de crayon vif et assuré, fut soucieux d’assurer la promotion des grands de cet art, comme il le fit dans sa galerie Romanin à Nice. Action artistique mais aussi acte de résistance, à l’instar de la rétrospective qu’il organisa tout le mois de juin 1943 (mois de son arrestation), où il montrait au grand jour des peintres interdits par les nazis et le régime de Vichy.
On connait l’action de l’homme d’Etat, unificateur de la Résistance, mais les amitiés de jean Moulin avec Bonnard, Matisse et les poètes surréalistes restent à approfondir (© Pierre Nouvelle).
C’est cet autre visage de l’homme Jean Moulin que donne à découvrir ou pénétrer l’exposition mise sur pied par l’association des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation. Une exposition encore visible jusqu’au 25 juin à la mairie du 1er arrondissement de Lyon, et que présente Jean Sintès, membre de l’antenne rhodanienne de l’AFMD.
Cette exposition est empruntable et peut encore circuler en France. Contact auprès de Jean Sintès : marie-line.sintes@wanadoo.fr
Le musée d’art de Béziers, ville natale de Jean Moulin est dépositaire d’un grand nombre de ses dessins et peintures (© Pierre Nouvelle).
A noter que la famille de Jean Moulin, et notamment sa sœur, a légué un grand nombre d’œuvres personnelles et de la collection de Jean Moulin au musée des Beaux-Arts de Béziers que l’on peut voir en l’hôtel Fabréguat.
A voir aussi jusqu’au 30 juin dans l’Espace Résistance du collège Jean Moulin à Toulouse une exposition de peintres autour du thème Libération-libérations. Et puis, si au hasard d’un passage sur la Côte d’Azur, avant de visiter les musées Chagall ou Matisse, on peut faire halte devant la maison niçoise où Jean Moulin avait ouvert la galerie d’art Romanin. On peut encore se procurer le catalogue de l’exposition qu’a organisé en 2011 le mémorial Charles-de-Gaulle a Colombey-les-deux-églises sur Jean Moulin, caricaturiste, illustrateur, collectionneur et marchand d’art..
Un dessin de Romanin, nom d’artiste de Jean Moulin, publié par le journal Gringoire ((© DR)