La vielle à roue à Anost (2) : De Rameau à la pop-musique, selon l’Espièglerie et Benoit Michaud

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Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

L’attrait de la vielle à roue ne se dément pas, la 44e fête de cet instrument en a fait la démonstration (© Pierre Nouvelle).

Du 20 au 22 août, la patrie des Galvachers accueillait la 44e édition de la fête de la vielle à roue. Plusieurs centaines de personnes, touristes ou habitants du cru, curieux ou amoureux de musique, sont venues seul ou en famille dans cette commune au pied du massif du Morvan. Une belle occasion de voir et entendre que la vielle va de la musique de Cour aux interprétations les plus contemporaines liées à la musique pop-rock. retour sur cette manifestation annuelle de la très dynamique commune d’Anost (Saône-et-Loire).

Petite commune d’un millier d’habitants, Anost (Saône-et-Loire) situé à une vingtaine de kilomètres d’Autun, fait preuve d’un dynamisme où culture et activités de plein air jamais démenti (© Pierre Nouvelle).

Avec les restrictions sanitaires, les responsables de l’UGMM (Union des groupes et ménétriers du Morvan), association organisatrice, ont dépassé les difficultés, et, ainsi, la 44e fête de la vielle à roue a pu se tenir dans de bonnes conditions.

Ateliers, concerts et bals se sont déroulés sur la scène de la grand place, au cinéma et dans le cadre de la belle église romane.

Ce voyage dans le temps et dans l’espace européen a défloré un vaste panorama musical (© Pierre Nouvelle).

Entre vielleux et accordéonniste

Ce fut le cas du concert du samedi 21 août 2021 avec l’ensemble L’Espièglerie. Un ensemble né il y a trois ans autour de la rencontre entre François Tillerot et Christian Citel, deux Bourguignons l’un originaire de Lucenay-Levêque, et l’autre habitant toujours à Sommant.

L’accordéoniste, désormais parisien, et le vielleux, toujours fidèle au Morvan, ont ruini autour d’eux Marcelo Milchberg, flûtiste et professeur de conservatoire, Dominique Meunier, cornemuseux et Vincent Tillerot, le propre fils de François, promis à un bel avenir de corniste.

Durant une prestation d’une bonne heure, ce quintet a montré l’ampleur du répertoire offert à la cornemuse. Un instrument qui prend sa source il y a un millénaire dans la musique de cour, et qui a voyagé en Europe. Ainsi, une mélodie ibérique plongeant dans la tradition juive sépharade du 15e siècle.

A l’issue du concert, l’ingénieur François Tillerot, ancien polytechnicien, mais aussi amoureux du piano à bretelles, s’est prêté à une interview. Passionné de musique depuis toujours, il a rappelé comment la vielle à roue fait visiter l’histoire.

Illustrant ce voyage dans le temps et la diversité des musiques, L’Espièglerie est allé des musiques allemandes du Jura à un traditionnel morvandiau, en passant par des scotisshes, mazurkas et autres litanies à la Vierge.

Entre Lully, Marguerite Monnot et Karl Jenkins

En terre d’Anost, il n’était pas possible que cet ensemble passe sous silence Francis Poulenc, qui composa dans cette commune où habita sa nourrice plusieurs morceaux dont une Messe en sol majeur composée ici en 1937.

Il l’a fait avec Les Chemins de l’amour et Avec les anges, un alliage entre musique classique et chanson de variétés que Marguerite Monnot offrit à Édith Piaf.

François Tillerot et les membres de l’Espièglerie, ont concocté un programme riche en diversité musicale et en qualité d’interprétation (© Pierre Nouvelle).

De la musique baroque aux mélodies pop-rock

Avec une douzaine de morceaux, L’Espèglerie a montré qu’avec la vielle à roue, l’accordéon chromatique, les flûtes à bec, la cornemuse et le cor, un fil pouvait être tendu entre un chemin de croix, une mélodie de Jean-Philippe Rameau et Jean-Baptiste Lully, des mélodies baroques et une Messe de la paix (Messe de l’homme armé) réharmonisée par Karl Jenkins.

Le concert donné par Benoit Michaud, dans le cadre du cinéma qui voisine la Maison du patrimoine oral de Bourgogne, s’est inscrit sur ces sentes très contemporaines, avec un usage de la vielle pour des interprétations pop-rock. La vielle à roue a résonné avec des accents de guitare électrique, où les solos s’accordaient avec l’accompagnement de basse.

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