Hrant Dink : Le Club de la presse de Lyon aux avant-postes de la liberté d’expression

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Par Boris Heim, délégué général du Club de la presse de Lyon et Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Il y a quinze ans, le 19 janvier 2007, Fırat Hrant Dink, journaliste et écrivain turco-arménien, était assassiné à Istanbul, devant les locaux de son journal bilingue Agos. A Lyon (Rhône), jadis capitale de la presse et de la résistance au nazisme, la communauté arménienne et le Club de la presse a tenu à se souvenir en ce 19 janvier 2022. Reportage vidéo de Boris Heim.

Une vingtaine de personnes était présente en ce mercredi matin froid et brumeux pour se souvenir de la mémoire de notre confrère turco-arménien Hrant Dink. Depuis quatorze ans, la municipalité lyonnaise a attribué à une artère dans le quartier de la Confluence, au bord de la Saône, le nom de ce confrère lâchement assassiné à Istanbul par un très jeune homme turc.

Homme de presse apprécié et médiateur

La mouvance activiste l’avait poussé à cet acte criminel car elle ne supportait l’action de médiation que menait le rédacteur en chef de l’hebdomadaire Agos. Âgé de 47 ans, ce confrère de nationalité turque, mais de racines arméniennes, contributeur de plusieurs médias, réclamait la reconnaissance du génocide arménien de 1915 et était un médiateur actif entre opinions opposées.

En Turquie et dans le bassin méditerranéen était une référence pour la liberté de la presse et le libre exercice du métier de journaliste (© Reporters sans frontières).

Entre 1940 et 1944, Lyon fut capitale de la Résistance. Dès juin 1940, résistance au régime du maréchal Pétain et à la censure du gouvernement de Vichy et des autorités allemandes allemandes qui occupaient une partie du pays. De nombreux journaux se replièrent entre Rhône et Sâone, puis à partir du 11 novembre 1942, tous ceux qui ne souhaitaient pas collaborer devinrent clandestins.

Journalistes lyonnais en résistance

Ce fut le cas du quotidien lyonnais Le Progrès qui décida de se saborder. De nombreux journalistes entrèrent dans la Résistance, furent déportés (Renée Jolivot,Marcel-Gabriel Rivière, Edmond-Gabriel Desprat par exemple), ou fusillés, tel le journaliste et poète René Leynaud.

Crée il y a quarante-cinq dans un autre autre contexte résistant et avec une volonté médiatrice, le Club de la presse de Lyon participait à cette cérémonie lyonnaise en ce 19 janvier 2022. Dans ce quartier où plusieurs médias écrits et audiovisuels (Le Progrès, RTL, Jazz Radio Confluence, Euronews…) ont implanté leurs rédactions, Jean-Pierre Vacher, directeur de Lyon Décideurs et président du Club de la presse de Lyon, explique l’attachement de l’association qu’il préside à la liberté de la presse partout dans le monde.

Jeanine Paloulian est une journaliste reconnue sur le territoire auralpin. Ancienne présidente du Club de la presse et revendiquant ses origines arméniennes, elle a été cette année encore la cheville ouvrière de cet hommage à notre confrère Hrant Dink.

Elle détaille les motivations qui l’animent.

C’est aussi auprès de la jeunesse que doit se transmettre l’importance de la presse dans nos sociétés mondialisées et son rôle de pilier pour des démocraties toujours fragiles, y compris sur le continent européen.

En janvier 2017 déjà, le Club de la presse de Lyon rendait hommage à son confrère Hrant Dink (© Pierre Nouvelle).

C’est un des ressorts du Club de la presse de Lyon, qui a honoré récemment les écoles de journalisme en Auvergne-Rhône-Alpes et entame une action sur l’éducation aux médias dans le cadre d’un nouveau départ après quatre décennies d’existence.

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