Fête du cinéma : de la salle obscure au plateau de tournage

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Reportage : François Dalla-Riva, photo : Pierre Nouvelle, journalistes

La fête du cinéma est un des moments phares pour accroître le nombre de spectateurs en regard d’une production parfois inégale (© Pierre Nouvelle).

Du 30 juin au 3 juillet, les 2000 salles de cinéma de France seront en fête, pour le plus grand délice des spectateurs. Avant le désert qui hante les écrans durant l’été, une série de films de qualité viennent de sortir. Après le « Printemps du cinéma », voici « La Nouvelle fête du cinéma« , organisée par la Fédération nationale des cinémas français. Une initiative qui dure depuis 1985 et qui se déroule sur fond de négociations entre l’Europe et les USA. Avec en toile de fond la question de l’exception culturelle française. Explications et entretiens.

Qu’il s’agisse du film d’animation « Moi, moche, sale et méchant », ou de « 12 ans d’âge » et « Les beaux jours », les productions de qualité sont encore sur les écrans, alors même que « Le passé », « Blanca nieves » ou « Hanna Arendt » sont encore à l’affiche.

« 204 millions d’entrée en 2012 contre 217 en 2011 : selon les dernières estimations de la direction des études, des statistiques et de la prospective du Centre national du cinéma (CNC), la fréquentation cinématographique atteint 19,40 millions d’entrées au mois de décembre 2012, soit 23,3 % de moins qu’en décembre 2011. Après une année 2011 exceptionnelle, la fréquentation des salles de cinéma en 2012 diminue de 5,9 % pour atteindre 204,26 millions d’entrées. Ce résultat demeure nettement au-dessus du niveau moyen des dix dernières années avec une quatrième année consécutive au-delà du seuil des 200 millions d’entrées (contre 193,2 millions par an en moyenne sur les dix dernières années) », souligne .notre confrère Anthony Bobeau, du magazine Le Film français.

Due franco-américain et ouverture réduite aux cinémas d’autres continents

Les derniers chiffres parlent d’eux-mêmes : on a dénombré en mai 2013 17,5 millions de spectateurs dans les cinémas français contre 16,2 l’année passée et 15,7 en mai 2011. Pour ce qui est de la provenance des films mis à l’écran, les films produits en France totalisaient 40 % des parts de marché contre 50 pour les films venus d’Outre-Atlantique. Des résultats ponctuels à prendre avec prudence puisqu’au terme de l’année 2012, les films français représentaient 45 % des parts de marché.

Un autre phénomène reste à souligner : les films produits dans d’autres parties du monde que la France et les Etats-Unis et portés à la connaissance des spectateurs en France ne totalisent que 14,5 millions de spectateurs, en progression d’à peine un million en dix ans. Un long chemin reste donc à faire pour que les écrans contribuent à enrichir l’ouverture culturelle des spectateurs;

Un combat qui devrait être mené de pair avec celui de la défense du cinéma en tant que bien non marchand, afin de continuer à faire vivre ici qu’on appelle l‘exception culturelle française. Afin qu’Hollywood et les grandes usines à cinéma américaines du Nord n’imposent pas leur approche, au même titre que Coca-Cola l’a fait depuis plus de soixante-dix ans en Europe.

Une exception culturelle à étendre

L’Arletty à Autun : un cinéma, trois écrans, cinq films au moins chaque semaine à l’affiche et 40 000 spectateurs par an (© Pierre Nouvelle).

Depuis 1959 et la politique culturelle impulsée par André Malraux, l’exception culturelle concerne théâtre, télévision, et tous les étages du cinéma. Elle concerne ainsi le producteur et le réalisateur du film comme celui qui entre dans la salle obscure, en passant par l’exploitant qui tient à bout de bras une exploitation indépendante des multiplexes. Ainsi, en va-t-il entre vignes bourguignonnes et forêts morvandelles à Autun, une ville d’environ 15 000 habitants.

Philippe Chapelot est le co-gérant du cinéma Arletty, un ensemble de trois salles en plein centre ville, qui propose au moins cinq films par semaine et totalise 40 000 entrées par an. Il expose ses difficultés, ses joies et ses espoirs et son amour du cinéma, comme un art majeur à part entière.

En passant de l’autre côté de la caméra

On le sait le pouvoir de l’image est énorme, et plus d’un siècle après son invention, le cinéma conserve son pouvoir de fascination. Bien, sûr, les stars qui montent les marches du Festival de Cannes y sont pour beaucoup. Mais, pour que les comédiens témoignent au mieux de leurs talents, ils doivent compter sur une foule d’autres professionnels. Il n’est qu’à lire les génériques de fin de films avec les scriptes, perchistes, cadreurs, preneurs de son, monteuses, maquilleuses et autres décorateurs, et bien sûr le scénariste et le réalisateur, et le producteur sans lequel  le chef d’œuvre resterait inconnu…

C’est cette palette de métiers que les élèves de 3e du collège St Sacrement ont été appelés à découvrir à l’occasion du projet de classe qu’ils viennent de mener au cours de l’année scolaire 2012-2013 en produisant Réminiscences, un moyen métrage de 56 mn.

Silence, on tourne à Autun !

Réminiscences est né grâce à deux professeurs autunois, Anne Petitjean, professeur de lettres et Emmanuel D’Alesio, professeur de technologie.. Dans cet établissement qui compte 200 élèves, mener un projet de  A à Z  a pris un tour original pour ces élèves qui s’apprêtent à entrer en second cycle de lycée.

Après une comédie musicale l’an dernier, élèves et professeurs ont renoué avec la réalisation cinématographique à laquelle ils s’étaient essayés en 2011. cette année scolaire, Anne Petitjean a écrit le texte, s’inspirant d’une nouvelle de Marc Lévy. Quant à lui, Emmanuel D’Alesio a guidé le tournage et toute la partie technique. Ainsi, 56 élèves des deux classes de 3e ont été mobilisés pour remplir quatorze métiers : de la décoration au maquillage, en passant par la technique de plateau, le cadrage, l’éclairage et bien sûr le jeu des comédiens.

Ce film qui a été tourné entre la Bourgogne et Autun et l’Espagne et Avila, a bénéficié de nombreux soutiens, au nombre desquels le proviseur de l’ensemble scolaire St Lazare. Ce dernier, M. Gros, a sous sa responsabilité un ensemble scolaire de 450 élèves, de la maternelle à la classe terminale de lycée, et dans lequel le collège trouve sa place.

Emmanuel D’Alesio est un amoureux de la technique, matière qu’il décline sous des formes différentes dans le cadre de son enseignement. C’est par ce biais, notamment celui des effets spéciaux, qu’il aborde le 7e art. Il répond à nos questions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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