Coronavirus (3) : Et pendant ce temps, en Syrie, une autre guerre se poursuit…

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Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Alors que le Covid-19 frappe toute la planète, la guerre se poursuit au Proche-Orient et les réfugiés continuent d'affluer dans l'indifférence générale ( © Pierre Nouvelle ).

Alors que le Covid-19 frappe toute la planète, la guerre se poursuit au Proche-Orient, et les réfugiés continuent d’affluer dans l’indifférence générale ( © Pierre Nouvelle ).

Le nombre des personnes contaminées et qui décèdent augmentent en France et sur toute la planète. C’est un fait indéniable et requiert la préoccupation, la sollicitude de tous envers de celles et ceux qui en première comme en dernière ligne. Il n’en reste pas moins que la misère et les guerres se poursuivent dans le monde… Alors sans négliger ce qui se passe à nos portes, il est indispensable de porter notre attention sur les réfugiés et les raisons de cette migration. Début mars 2020, Sophie de Croutte, déléguée de la Fédération de l’entraide protestante (FEP) pour l’accueil des réfugiés était sur le terrain en Rhône-Alpes, dans les départements de l’Ain, de l’Isère et du Rhône, pour visiter des familles accueillies.

C'est sur le terrain, auprès d'une famille de réfugiés, que Sophie de Croutte, déléguée de la Fédération d'entraide protestante est venue se rendre compte ( © Pierre Nouvelle ).

C’est à Saint-Romain-en-Gal (Rhône), auprès d’une famille de réfugiés, que Sophie de Croutte, déléguée de la Fédération d’entraide protestante est venue se rendre compte auprès des personnes accueillies et de leurs accueillant.e.s ( © Pierre Nouvelle ).

En 2015, le président François Hollande annonçait que la France accueillerait 24 000 réfugiés de la guerre en Syrie et en Irak sur deux ans, sur les 120 000 que l’Europe devait recevoir. Pour cela, il organisait des couloirs humanitaires, dont la Fédération de l’entraide protestante (FEP) et le Secours catholique assumait une partie.

Au sein de la FEP, Sophie de Croutte est partie prenante de ce processus d’accueil. Profitant de sa visite dans une famille accueillie à Saint-Romain-en-Gal (Rhône), au terme de quatre années d’action, elle fait le point.

Dans le cadre des couloirs humanitaires, la FEP avait pris sa part en se chargeant de 500 personnes réfugiées et installées dans des camps au Liban.

Là encore, Sophie de Croutte précise les modalités de cette coopération avec le ministère de l’Intérieur dans le cadre d’un protocole signée avec le mouvement Sant’Egidio, accord qui devrait être reconduit pour les années à venir.

Au cours de sa visite à Saint-Romain-en-Gal, Sophie-de-Croutte a rencontré la famille Al Manani. Forte de cinq personnes, cette famille irakienne chrétienne est accueillie par l’association Solidarité réfugiés des 2 rives dans la maison de la famille Maret.

Pour ces protestants lyonnais, c’est la seconde famille qui est accueillie en trois ans dans ce qui était pour eux une résidence secondaire.

La FEP compte tout à la fois sur les propriétaires de logements, mais aussi sur les associations et leurs bénévoles pour effectuer un accompagnement quotidien. C’est ce qu’explique Sophie de Croutte.

Après une famille syrienne kurde qui a pris son envol pour la région de Rouen, puis une famille irakienne, désormais à la recherche d’un logement définitif en région lyonnaise, l’association Solidarité des 2 rives poursuivra son action, en lien avec d’autres collectifs locaux tels que l’Ouvre-Porte ou celui qui accompagne de jeunes mineurs installés à Condrieu (Rhône).

C'est un nouveau contingent de 500 personnes qui devraient être accueillis par la fédération de l'entraide protestante dans le cadre des couloirs humanitaires ( © DR/Sant'Egidio ).

C’est un nouveau contingent de 500 personnes qui devraient être accueillis par la fédération de l’entraide protestante dans le cadre des couloirs humanitaires ( © DR/Sant’Egidio ).

En ce moment même , comme le rapporte notre confrère Raphaël Goument, journaliste à Reporterre, le quotidien de l’écologie,  » Sur l’île grecque de Chios, un des « hotspots » imaginés par Athènes et les institutions européennes afin de faire face à l’afflux migratoire depuis 2015, des abris de fortune s’étalent à perte de vue et des montagnes d’ordures s’accumulent. La menace du coronavirus fait désormais craindre un désastre sanitaire à huis clos « .

Sur l'île de Chios en Grèce, comme en France, à Calais ou Paris, les migrants notamment venus de Syrie et d'Irak sint laissés à l'abandon dans des conditions sanitaires inacceptables ( © DR/Raphaël Goument/Reporterre ).

Sur l’île de Chios en Grèce, comme en France, à Calais ou Paris, les migrants notamment venus de Syrie et d’Irak sint laissés à l’abandon dans des conditions sanitaires inacceptables ( © DR/Raphaël Goument/Reporterre ).

Et en France, sur le territoire de l’Hexagone, la situation n’est pas meilleure, comme le montre ce qui se passe à Calais. Une nouvelle fois  Reporterre, par la plume et les photographies de notre consœur Julie Druelle rapporte que  » Une semaine après l’entrée en vigueur des mesures de confinement, aucune mise à l’abri n’a été décidée pour protéger les deux mille réfugiés qui vivent dans les campements du littoral nord de la France. Sur le terrain, les associations sont très inquiètes du fait des conditions sanitaires désastreuses « .

(à suivre)

Notre prochain article :

Coronavirus (4) : d’Annie à Coline, un cri analogue…

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