Voyage de la mémoire (4) : Merci Jean-Claude, merci Jo !

Posté le par dans Ca presse
Mercredi 5 novembre 2025, le Boeing 737 portant le vol TP 1982 décollait de l’aéroport Saint-Exupéry à Lyon-Satolas pour Katowice, avec un avion complet et affrété par l’Amicale des déportés d’Auschwitz-Birkenau du Rhône (© Pierre Nouvelle).

Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).

Le 25e Voyage de la mémoire comportait un programme copieux qui a permis aux 189 participant.e.s de s’imprégner du massacre de masse qu’a incarné la démarche criminelle concentrationnaire nazie (© Pierre Nouvelle).

Voilà un quart de siècle que Jean-Claude Nerson et Jo Hazot organisent de concert chaque année un Voyage de la mémoire en direction des deux camps d’Auschwitz et Birkenau. Le 5 novembre 2025, ils avaient affrété un avion Boeing 737, où 189 jeunes lycéens et des adultes, avaient pris place pour découvrir la réalité concentrationnaire. Hommage à ces deux militants infatigables.

Depuis un quart de siècle Jo Hazot et Jean-Claude Nerson développent de concert un intense travail pédagogique de mémoire (© Pierre Nouvelle).

L’Amicale des déportés d’Auschwitz Birkenau et des camps de Haute Silésie a été créée au lendemain de la guerre de 1945. Simone Lagrange, résistante et juive lyonnaise, arrêtée avec sa famille sur dénonciation et torturée par Klaus Barbie, elle fut déportée à Auschwitz après avoir été internée à Drancy.

Elle a été la présidente de l’Amicale et Benjamin Orenstein qui lui a succédé. Lui-même rescapé du camp d’Auschwitz et de Dora, après une des terribles marches de la mort, il a confié ses souvenirs à Jean-Claude Nerson.
Grâce à cette aide, il a pu publier son livre de mémoire “Ces mots pour sépulture”.

Lorsqu’il ne put plus présider l’Amicale des déportés d’Auschwitz-Birkenau et des camps de Haute Silésie, Jean-Claude Nerson a naturellement repris le flambeau transmis par Benjamin Orenstein avec Jo Hazot à ses côtés. Si ce dernier met à profit ses talents d’organisation, Jean-Claude Nerson, quant à lui, développe des trésors de pédagogie pour expliquer et faire comprendre ce qu’a été la période sombre de notre histoire.

A Auschwitz-Birkenau, les photos exposées aux barrières électrifiées, les bâtiments préservés et la superficie des lieux laissent à imaginer ce qu’ont ici plus d’un million et demi de personnes
(© Pierre Nouvelle).


Jo Hazot, vice-président de l’Amicale des déportés d’Auschwitz Birkenau et des camps de Haute Silésie, est le fidèle compagnon de Jean-Claude Nerson.

Il est l’infatigable organisateur des voyages de la mémoire, présent du début à la fin des journées pour faire découvrir les camps. Ainsi, après le déplacement du 5 novembre 2025, il sera de nouveau à l’œuvre début décembre pour un nouveau Voyage de la mémoire, auquel des élu.e.s locaux s’associeront, dont le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Jo Hazot et Jean-Claude Nerson ne comptent pas non plus leur temps et leur énergie lors la mise sur pied des différents temps mémoriels à Lyon (Rhône) et dans la région, comme lors de la journée commémorative annuelle au monument du Veilleur de pierre, place Bellecour à Lyon, ou, récemment lors de l’inauguration du Mémorial de la Shoah, place Carnot.

Au terme d’une journée très dense et avant l’ultime moment de recueillement et d’hommage les deux maîtres d’œuvre du Voyage de la mémoire affichait un sourire de satisfaction du devoir accompli (© Pierre Nouvelle).

Le 5 novembre 2025, tous deux présidaient le temps de recueillement devant le monument sur le camp de Birkenau auquel participaient des élèves des collèges et lycées de Anse, Bron, Caluire, Charbonnières, Mions… de l’Institut Vatel et de l’aumônerie militaire israélite, accompagnés d’une vingtaine d’adultes dont des élu.e.s municipaux de Caluire, Charbonnières…

Outre le fait d’avoir été un sésame pour entrer dans les camps de concentration d’Auschwitz 1 et Auschwitz-Birkenau, le billet restera une marque pour le reste de la vie
(© Pierre Nouvelle).

Plus de 10 millions de personnes (dont 6 millions de Juifs) sont morts de la barbarie nazie et des camps de concentration ou de travail. A l’heure où le racisme et l’antisémitisme sont ravivés, alors que les idées fascistes d’exclusion et de haine prolifèrent, sur une vague d’extrémisme, qui déferle en Europe et dans le monde, n’est-il pas nécessaire, plus que jamais, de se souvenir…

Et si l’adage qui veut qu’en France, tout finissent par des chansons, alors le Chant des marais est bienvenu. Les paroles de cette chanson ont été écrites par le mineur Johann Esser et l’acteur et metteur en scène Wolfgang Langhoff, la musique a été composée par Rudolf « Rudi » Goguel, un employé de commerce. Tous trois étaient détenus au camp de concentration de Börgermoor, ouvert en 1933 et administré par la SA, et tous trois étaient membres du Parti communiste d’Allemagne.

Au delà des tortures, des souffrances, de la mort, ce sont veut être un cri d’espoir de voir arriver un monde meilleur…

Pour les efforts déployés, le temps passé, l’écoute prodiguée, Merci Jean-Claude et merci Jo !

Merci aussi d’avoir associée pour la seconde année le commandant de bord François Roger et son équipage à la visite des deux camps d’Auschwitz et de Birkenau.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *