Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Une semaine après le 33e salon Primevère le week-end passé, et alors que la Grande ferme internationale fermera ses portes dimanche 3 mars 2019 Porte de Versailles à Paris, les viticulteurs.trices bio d’Auvergne-Rhône-Alpes tiendront salon du 2 au 4 mars pour la 7e année à Condrieu (Rhône). Mais que se cache derrière le label bio ? Tous les vins bio obéissent-ils aux mêmes contraintes en matière de culture puis d’élevage en cave. Réponses de quelques vigneronnes et vignerons.
Le fait est incontestable.
Les multiples accidents alimentaires, les dérives d’une agriculture productiviste et peu respectueuse de la nature, le souhait croissant de préserver la planète et l’humanité, et le désir de produire et consommer mieux, localement si possible, progressent à grands pas.
Débutons par le point de vue d’un observateur avec Olivier Le Naire, journaliste et amoureux du vin.
Une mode ou une démarche plus profonde ?
L’écologie est-elle seulement une mode, ou une démarche plus profonde qui peut aller aux racines de l’organisation sociale et sociétale ?
Avec la culture de la vigne et l’élevage du vin, on a la démonstration qu’une pratique biologique modifient profondément l’entretien de la vigne et l’élaboration progressive du vin. Une démarche qui tient compte de la globalité de la nature dans laquelle une des plus vieilles cultures mondiales s’insère.
Ces pratiques sur le terrain et en cave ont été codifiées dans différents cahiers des charges. Il y a bien sûr le logo AB et la petite feuille verte étoilée qui atteste du suivi de règles basiques élaborées au niveau européen. Des produits où les OGM sont formellement interdits et qui peut néanmoins contenir 5% d’ingrédients non-bio.
Du côté de chez Demeter
Et il y a ensuite des certifications plus contraignantes, telle la méthode Demeter liée à la culture biodynamique, en phase avec la nature, et notamment les évolutions lunaires.
Jean Baltenweck est vigneron à Ribeauvillé, aux environs de Colmar (Haut-Rhin), sur la belle côte alsacienne qui domine la plaine du Rhin.
Contrairement aux habitudes ambiantes, en particulier en milieu céréalier, il a diminué sa surface d’exploitation pour accès ses efforts sur la diversité et la qualité de ses productions vineuses siglées La Clé de sol. Il brosse le portrait de son exploitation où le rendement ne dépasse pas les 30 hectolitres à l’hectare, et évoque ses méthodes de travail avec un cahier des charges strict.
La certification Demeter date de 1928, et dans sa foulée, en 1964 producteurs et consommateurs unissent leurs efforts au sein de l’association Nature et progrès, désormais structurée en fédération. Il faudra attendre 2010 pour que l’agriculture bio soit reconnue par l’Europe, qui depuis a revu à la baisse ses exigences.
Philippe Bas est un des administrateurs de la fédération Nature et prog-s basée à Alès. Il était présent le week-end passé au Salon Primevère 2019. Il présente cette dynamique associative qui allie vignerons et consommateurs pour maintenir la production de vins de haute-qualité.
Le 7e salon des vins bio de Condrieu (Rhône)
Le Salon des vins bio de la région Auvergne-Rhône-Alpes est accueilli, depuis sept ans à Condrieu (Rhône) en terre d’excellence du cépage viognier, chaque premier week-end de mars.
Des Alpes au Puy-de-Dôme, des collines du Beaujolais à la Vallée du Rhône, des terres ligériennes aux Préalpes du Bugey, trente vignerons mutualisent leur démarche de promotion pour faire connaître leurs vins et leurs méthodes de culture et d’élevage.
Avec son mari Pierre-André, Anne Deplaude exploite en famille avec son mari Pierre-André, le terroir de Tartaras, aux limites des départements de la Loire et du Rhône. Avec une diversité de cépages, elle élabore des vins très originaux sous le label des Collines rhodaniennes.
Cette paysanne-vigneronne, telle qu’elle se présente, participait à une présentation de vins et dégustation lors du salon primevère 2019.
7e salon des vins bio d’Auvergne-Rhône-Alpes : du 2 au 4 mars, salle de l’Arbuel à Condrieu (Rhône).
Ouvert samedi 2 et dimanche 3 mars de 10 h à 20h. Lundi 4 de 9 h à 13 h. Restauration possible sur place.