Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Dire que les concerts des 30 novembre et 1er décembre 2024 furent un succès ne saurait trahir la réalité. Pour leur seconde prestation, devant un public conquis d’avance, les trois ensembles choraux ont déployé en l’église Ste-Jeanne-d’arc à Vénissieux (Rhône) un répertoire d’une vingtaine de chants qui ont naturellement suscité beaucoup d’émotion. Mais avant le concert public, il y a répétition et filage… Visite entre coulisses et lever de rideau dans cet édifice religieux construit par la population ouvrière du quartier de Parilly.
Elles se connaissent depuis longtemps et ont déjà écume des scènes ensemble… Mais, par les temps troublés qui agitent le monde, mettre en lumière par la chanson la capacité de résistance des populations, est un beau challenge qui mérite d’être souligné.
C’est ensemble que trois chorales de Brest, Paris et Vénissieux ont choisi de monter ensemble les concerts du samedi 30 novembre 2024 au Grand temple protestant de Lyon, et à l’église de la paroisse catholique de Vénissieux dans le quartier de Parilly.
Ensemble, avant leur deuxième prestation dans la métropole lyonnaise, la centaine de choristes a répété quelques mélodies, comme ici avec l’hommage à la grève des Penn Sardin, sous la baguette d’Amandine Godard, cheffe du chœur brestois Peuples et chansons.
En terre militante, comment ne pas honorer les résistants de ville et les maquisards ? Avant le concert, Christian Michon, chef de la Chorale populaire de Lyon, s’est employé à chauffer les voix des trois chœurs assemblés.
Il y a un siècle tout juste, la grève des sardinières de Douarnenez a enflammé tout le pays breton autour de la revendication Pemp real a vo, « Nous voulons cinq réaux », soit 1,25 Franc de l’heure. Un long mouvement social de 46 jours sans salaire, qui aboutit à une victoire : les Penn sardin obtiennent 1 franc de l’heure, des majorations pour les heures de nuit, et la reconnaissance du droit syndical…
C’est le rappel de cette lutte que la porte-parole de Peuple et chansons a rappelé avant l’interprétation de leur chant.
Au cœur d’un répertoire de résistance, L’Internationale et Le Temps des cerises avaient une place de choix. Un bel hommage à Eugène Pottier, ouvrier sur étoffe et poète, élu de la Commune de Paris de 1871 et Pierre Degeyter, ouvrier et compositeur et sa Lyre des travailleurs, premiers interprètes de cet hymne du mouvement social.
(à suivre)
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Vénissieux (Rhône) : Trois chœurs assemblés, à l’aune de la chorale populaire de Lyon