Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Les 17 et 18 mars 2022, en plus des dossiers-phare de l’aide à l’Ukraine et du plan régional de santé, l’assemblée plénière de la région Auvergne-Rhône-Alpes a débattu de l’identité, des valeurs et d’une charte de défense de la laïcité. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le débat a été vif.
Dans la foulée, l’assemblée plénière s’est prononcé sur la laïcité, tout en faisant expressément mention des Chrétiens d’Orient, et sur l’aide aux Ukrainiens, dont les réfugiés sont qualifiés de ressortissants européens, et est clairement pointé du doigt le risque des « intégrismes religieux comme l’Islamisme ».
De quoi faire bondir celles et ceux qui défendent les valeurs de la République. A l’instar de Bernard Chaverot, et son parti des radicaux de gauche, qui s’estiment héritiers des fondateurs de la Troisième république.
Pour cet ex-maire de Montrottier, qui a accueilli dès 2015 de nombreuses familles syriennes, accorder automatiquement aux exilés des droits qui ne sont pas reconnus aux réfugiés d’autres pays en guerre lui semble une approche injuste.
Bernard Chaverot n’a pas soutenu une position solitaire, et l’ensemble des groupes de gauche (socialiste, radical de gauche, écologiste, insoumis et communiste) ont dénoncé une approche sur la laïcité, où les élus d’extrême-droite ont rejoints les Républicains et le groupe centriste.
A l’extérieur de l’assemblée régionale Auvergne-Rhône-Alpes, des responsables associatifs ne partagent pas une telle conception de la laïcité.
C’est le cas par exemple de l’association Les Racines de demain qui développe un programme d’information et de dialogue sur les cultures, religieux et spiritualités dans la dimension laïque qui fonde la République française.
C’est ce que détaille Michaël Barer, co-animateur de l’association lyonnaise Racines de demain.
Si la question de la laïcité est peu présente dans la campagne des élections présidentielles, elle n’en a pas pour autant disparu des alés de la vie quotidienne.