Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
La pièce La Chute, tiré d’un roman d’Albert Camus, et mis en scène par Michel Bellettante, termine un parcours de trois jours sur le plateau du théâtre François Ponsard à Vienne (Isère). Un spectacle à voir absolument avant le 13 janvier. Extraits de la pièce et entretien avec le directeur de cette institution culturelle.
En gabardine, longiligne, à l’image de l’écrivain Albert Camus, le comédien lyonnaisPhilippe Nesme, incarne un ancien avocat parisien très renommé. Assis devant le zing d’un bar d’Amsterdam, il offre ses services avant de se raconter au fil des verres de genièvre.
Michel Belletante, metteur en scène du Théâtre François Ponsard signe sa deuxième création de la saison. Il explique son choix d’Albert camus, et dans se nombreux écrits pourquoi il a porté à la scène le long monologue déployé dans le roman La Chute.
Cette homme débrayé qui officie au sous-sol du bar Le Mexico est avide d’une écoute attentive et bienveillante.
Alors que les bateaux lancent leurs sirènes sur le port, et que des bicyclettes arpentent les quais des canaux, l’ex-« baveux » du barreau parisien se livre. Au dessus de lui, dans la rue les prostituées déambulent.
L’adaptation de la Chute réalisée par Michel Belletante est un monologue d’une bonne heure et demie.
Le metteur en scène a eu à cœur de mettre en lumière le vocabulaire raffiné et pourtant très simple d’Albert Camus. Mais pour le comédie, seul en scène et très proche du public, c’est un véritable défi, car s’exhiber ainsi n’est pas chose aisée.
Heureusement, la grande complicité entre deux personnes qui se connaissent depuis trois décennies, a permis d’affronter ce challenge, malgré les approches différentes que l’acteur et le metteur en scène avaient sur le texte.
Et puis, l’accompagnement musical mâtiné de créations du compositeur et musicien Patrick Najean et de bruits de rue, et les créations lumières d’Andrea Abbatangelo, et la création vidéo de Pia Vidal, mettent en valeur le jeu de l’acteur et la profondeur d’un texte qui n’hésite pas à aborder les questions divines, de Moïse à Jésus…
Une vingtaine de spectacles restent à présenter par le Théâtre François Ponsard d’ici la fin de saison en mai prochain, soit sur sa scène du centre-ville de Vienne (Isère), soit sur le plateau du Manège. Chanson et musique, danse et art dramatique alterneront.
Et le directeur du théâtre l’assure : même pour les prestations très courues comme celle de la chorégraphe Bianca Li ou des comédiens Michel Boujenah et André Dussollier, il y aura toujours quelques places encore libres.
Renseignements : Théâtre François Ponsard : 04 74 85 00 05 – site : www.theatre-francois-ponsard.fr – courriel : accueil@theatre-francois-ponsard.fr
La billetterie est ouverte du mardi au vendredi de 13h30 à 18h et une heure avant le jour des spectacles