
(© Pierre Nouvelle).
Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).

La création de Gaëlle Bourgeois a connu un franc succès mardi 21 janvier 2025 dans la salle comble du Théâtre François Ponsard à Vienne (Isère). Au-delà de ses amis de Condrieu (Rhône), village où elle réside,, la metteuse en scène a su attirer des spectateurs qui ont été séduits par le thème de la pièce « Trois minutes de temps additionnel » et par le jeu du trio d’acteurs.

(© Pierre Nouvelle).
Comme à chaque spectacle, le directeur-metteur en scène et comédien Michel Belletante quitte son bureau pour rejoindre le public et présenter le spectacle programmé et le situer dans le programme en cours.
C’est ce qu’il a fait en cette soirée du dernier jour de janvier 2025, après la démonstration chorégraphique de Denis Plassard et le dimanche musical du pianiste Jean-Efflam Bavouzet.
« Trois minutes de temps additionnel » s’inscrit dans le partenariat entre l’actrice et metteuse en scène Gaëlle Bourgeois et le théâtre François Ponsard.
Au départ de ce spectacle, il y a le texte de Sylvain Levey. Un récit drôle qui s’inscrit dans l’histoire moins rose qui est celle de la migration, et de l’exploitation des ressources humaines de pays jadis colonisés.
Concrètement, l’épouse d’un manager d’un club de football anglais va chercher des perles rares entre brousse et bidonville guinéen. Kouam et Mafany sont potentiellement ces « futurs champions » promis à un parcours exceptionnel qui pourrait déboucher sur le mythique club de Manchester united.
Lors de la présentation de la saison 2024-2025, Gaëlle Bourgeois présentait son choix artistique.
L’histoire pourrait sombrer dans des affres douloureuses, mais cela serait sans compter sur l’amitié qui noue les deux adolescents. Cette relation fusionnelle va les aider à passer le cap de la Méditerranée et de la Manche.
Sur la scène, on vibre et on rit au fil des passes sportives, des répliques et des acteurs. Le trio des deux sportifs (Aboubacar Bidanessy et Mathis Roche) et de la recruteuse (Dalia Bonnet) font merveille. Le cadre scénique est simple, mais la réussite doit aussi beaucoup au ballon omniprésent sur le plateau.
En cette soirée de Ligue européenne des champions, c’est Liverpool qui représentait la Grande-Bretagne et tenait tête à Lille, dans le même tableau que le Juve, le Bayern ou l’Atlélico. Mais, tout autant que dans les stades, la ferveur était palpable dans la bonbonnière du théâtre François Ponsard, en présence d’un public très familial littéralement subjugué.
C’est une belle nouvelle réussite que signe Gaëlle Bourgeois, qui a su saisir le fond du texte de Sylvain Levey, un auteur et comédien aime aborder dans des formes réduites, voire monologales des sujets cruciaux sans se prendre au sérieux.