Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Mialet (Gard) est un des hauts-lieux du protestantisme. Avec son musée rénové, c’est une plongée dans la Réforme et dans l’histoire de la résistance à la répression royale qui voulait imposer la religion catholique. Cultes cachés du désert, lutte des Camisards sont des éléments d’un mémorial qui entend fortifier la foi des fidèles. Aussi, l’Assemblée du désert constitue-t-elle un beau moment de l’année religieuse qui s’ouvre. Cette année, elle revêtait un caractère exceptionnel avec la célébration du 500e anniversaire de la naissance de Théodore de Bèze, poète, théologien et homme politique. Échos sonores et entretien avec Emmanuelle Seyboldt, présidente de l’Église protestante unie de France (EPUdF).
Au Mas Soubeyran, situé en bordure d’un bel endroit boisé dans la commune de Mialet, on se pressait cette année encore pour le culte du matin et pour le temps de conférence de l’après-midi.
La célébration avec Sainte-Cène s’est ouverte avec un texte de la Bible hébraïque, extrait du prophète Esaïe, lu par le pasteur Vincent Hubac qui présidant cette assemblée.
Après la lecture d’un texte de la Première Alliance avec le psaume 42 : « Comme un cerf altéré brame », que s’est poursuivi ce culte de la rentrée protestante 2019.
Dans une célébration protestante, le moment important est celui de la prédication. Après la lecture de la parabole du semeur, le pasteur Hubac a livré son approche.
Pour lui, ce texte connu mondialement porte en lui toute la promesse du Royaume, avec un Dieu vivant qui sort de lui-même, révélé en Jésus-Christ, loin des idoles toujours présentes dans notre monde contemporain.
La part des chants, »spontanés » ou cantiques, est importante dans une assemblée protestante, comme dans les rassemblements d’autres confessions chrétiennes (catholique, orthodoxe, arménienne, anglicane…).
Avant l’ouverture officielle de cette Assemblée du désert 2019, c’est un psaume traduit par Théodore de Bèze qui constituait le prélude.
A l’issue du culte, Emmanuelle Seyboldt, présidente depuis deux ans de l’EPUdF a fait le point sur la vie de l’Église.
Le choix d’une étude des questions écologiques se traduira par des débats lors des assemblées régionales de novembre 2019 avant une délibération nationale en mai 2020 lors du synode nationale. Elle atteste, que comme ils le font avec l’accueil des réfugiés, les protestants n’entendent pas se réfugier dans les autres sphères spirituelles, mais bien d’établir un lien concret entre foi en Jésus-Christ et vie quotidienne.
Cette Assemblée du désert 2019 était placée sous le signe de Théodore de Bèze, poète, homme politique, pasteur et théologien.
Aussi, après le temps de prière et de partage de la parole et du pain, c’est sa dimension littéraire qui a été évoquée par deux universitaires : Olivier Milliet, professeur de littérature française à la Sorbonne, et de Pierre-Olivier Léchot, professeur d’histoire moderne à l’Institut protestant de théologie de Paris.
(à suivre)
Prochain article : Rentrée protestante de Mialet (1) : une assemblée du désert à l’aune de Théodore de Bèze.