Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste honoraire carte de presse 49272
A compter de ce lundi 5 octobre et pendant trois semaines, le 2e synode romain sur la famille va remettre sur le métier le travail élaboré il y a tout juste un an. Depuis l’automne 2014, les évêques ont consulté, les chrétiens se sont exprimés et les épiscopats nationaux se sont organisés. Point de vue d’un jeune prélat, Mgr Pierre-Yves Michel nommé évêque en mai 2014.
Le Lyonnais Pierre-Yves Michel est évêque de Valence (Drôme) depuis un peu plus d’un an. Même s’il était auparavant le bras droit de l’archevêque de Lyon dans sa responsabilité de vicaire général, et s’il connaissait bien la vie interne de l’Eglise catholique, il aborde depuis mai 2014 d’une façon différente les changements qu’impulse depuis trois ans le pape François.
De l’accueil des personnes réfugiées aux familles de migrants en général, de l’avenir de la famille à l’accueil des couples divorcés-remariés, défi climatique au contexte social de nos sociétés, les sujets de réflexion, de débat et de contradictions ne manquent pas, car les approches et démarches sont plurielles au sein de la communauté catholique.
Rencontré lors de la rentrée de la faculté de théologie de Lyon dont il a été un étudiant, le nouvel évêque de Valence, à la tête d’un diocèse et dans un département qui reste marqué par le protestantisme, s’exprime sur toutes ces questions.
La Délégation française au 2e Synode de la famille sera représentée par quatre évêques et cardinaux. Nombre d’experts, théologiens, moralistes et éthiciens bien sûr seront là pour éclairer les débats, par exemple venus de France, mais aussi des laïcs, dont des couples qui pourront témoigner de ce qu’ils vivent. Dès cet été, les conférences épiscopales française, allemande et suisse se sont réunis à Rome pour préparer cet événement ecclésial d’importance. Il y a quelques jours, les évêques africains en ont fait de même.
Comme l’a reconnu au quotidien La Croix, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et primat des évêques de France, les approches différentes voire contradictoires seront bien présentes. Il reste donc à voir quel chemin a été parcouru depuis un an. Et il faudra attendre vraisemblablement un an avant que le Pape François rende lui-même sa copie sous la forme d’une exhortation apostolique ou d’une encyclique.
Reste à savoir si c’est l’ouverture et la miséricorde de la pastorale qui l’emporteront, ou si rigueur et doctrine appliquée obtusément deviendront la règle ? Forts du message qu’il développe depuis trois ans, et encore cet été en Amérique latine, et récemment à Cuba et aux Etats-Unis, nombre de personnes blessées attendent l’ouverture d’une voie de réconciliation.