Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Selon le Ministère de l’intérieur, une dizaine de listes étiquetées Gilets jaunes se présenterait aux élections municipales des 15 et 22 mars 2020. Ce sera le cas, par exemple, à Saint-Clair-du-Rhône (Isère). Une candidature qui s’inscrit dans le mouvement qui s’est déployé dans cette commune de la Vallée du Rhône depuis novembre 2018. Rencontre avec Jessica de Los Muros, la tête de liste et des supporteurs venus des communes voisines.
Ils ont occupé le haut du pavé pendant plusieurs mois, et même la place qui fait face à l’Hôtel de ville de Saint-Clair-du-Rhône (Isère), où il avait planté une tente. C’est là qu’à deux reprises en janvier et février 2019, ils ont mis en œuvre le référendum d’initiative citoyenne (RIC).
Ensuite, ils ont repris leurs activités, tout en continuant à manifester régulièrement, soit avec les Gilets jaunes, soit même avec les syndicats dont ils se sont un tant soit peu rapprochés. Le groupe Saint-Clairois des Gilets jaunes ne pensait pas se lancer dans a campagne électorale, mais des amis sont venus les relancer.
Jessica de Los Muros explique ce qui la motive avec ses ami.e.s, avant tout prendre en compte les avis et besoins de la population.
Que ce soit dans la rue pour manifester ou lors de réunions d’informations dans différents coins de France, les Gilets jaunes ont continué à expliquer pourquoi le référendum d’initiative citoyenne était toujours d’actualité.
En novembre dernier, ils fêtaient le premier anniversaire du mouvement, et, depuis, leur mobilisation continue.
Déjà lors du mouvement de novembre 2018, des habitants de communes voisines avaient décidé de partager leurs actions. Ils venaient de villages voisins, de l’Isère comme Auberives-sur-Varèze, ou du Rhône, tel Condrieu.
Patricia Sanfilippo et Roland Gerboud étaient parmi ces militant.e.s. Ils racontent pourquoi, aujourd’hui encore ils soutiennent la liste Gilets jaunes à Saint-Clair-du-Rhône.
Depuis, le mouvement initié en novembre 2018, leurs revendications ont mûri et se sont adaptées aux circonstances nouvelles. Avec le projet de réforme des retraites, ils ont rejoint le mouvement de contestation, et certaines d’entre eux manifestaient depuis janvier 2020, à Vienne ou ailleurs.
A saint-Clair-du-Rhône, Daniel Fernandes, qui anime l’association Unis-Vers-S.E.L, a été le moteur du groupe local des gilets jaunes. Après les deux référendums du printemps 2019, il mesurait la tâche qui fallait mettre en œuvre pour monter une liste aux élections municipales.
Poussé par des ami.e.s, il a aidé à préparer cette consultation, et comme d’autres tractent ici et là, et fait du porte à porte. Il précise comment cette dynamique citoyenne s’ajoute au travail de popularisation qu’il mène en France autour du RIC.
Très motivé.e;s les candidat.e.s Gilets jaunes pour cette consultation électorale, comptent bien qu’au second tour, ils pourront trouver dans les deux autres listes candidates des personnes qui porteront avec eux le souci de la parole des habitant.e.s.
Pour ce groupe, que des Gilets jaunes siègent à la mairie ne leur parait pas improbable.