Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Mercredi 28 mars 2018, à Paris dans plusieurs villes de France, la population, de tous âges et de toutes couleurs, a marché contre l’antisémitisme, contre le fanatisme et contre le terrorisme. Après l’hommage présidentiel au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame dans la cour des Invalides, c’est le peuple qui était dans la rue en solidarité avec Mireille Knoll, une vieille dame rescapée de la Shoah assassinée par un de ses voisins parce qu’elle était juive. Reportage dans les rues du 11e arrondissement de Paris, entre la place de la Nation et le domicile de cette martyre du terrorisme et d’un fanatique au nom de sa foi musulmane. Reportage et entretiens avec des participants à cette marche blanche empreinte de silence et de dignité.
Concomitants,, deux hommages ont jalonné toute la journée du mercredi 28 mars, entre la cour de l’Hôtel national des Invalides et la place de la Nation à Paris. En milieu de matinée, c’est le président de la République, qui a ouvert ce jour d’hommage. Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, gendarme, républicain, catholique et franc-maçon, a eu droit à l’honneur légitime et respectueux de la Nation pour avoir donné sa vie lors de l’attentat terroriste de l’hypermarché de Trèbes (Aude).
Dans le magazine Envoyé spécial de ce jeudi 29 mars, nos collègues de France télévisions ont retracé le portrait de cet homme courageux et fraternel. Dans un prochain article de ce blog, nous retracerons aussi le portrait de Christian Medvès, un militant CFDT, délégué du personnel et conseiller du salarié, épris de solidarité et de fraternité, employé comme chef-boucher dans l’hypermarché audois où il a été assassiné avec trois autres personnes par le terroriste de Trèbes.
Anne Hidalgo, maire de Paris en tête de la marche
Vers 18 heures, dans les régions comme dans la capitale, des milliers de personnes ont défilé silencieusement en hommage à Mireille Knoll. Mais derrière cette parisienne de 85 ans, une parisienne qui, toute jeune fille, avait échappé à la rafle du Vel’ d’Hiv et à la Shoah, il y avait le souvenir des victimes du terrorisme et du fanatisme dont les quatre dernières ont été les personnes tuées à Trèbes.
A Paris, les manifestants représentaient la diversité hexagonale. Parmi eux, des élu.e.s telle Anne Hidalgo maire de Paris, qui avait appelé les habitant.e.s de sa ville à manifester, et Patrick Bloche député, mêlés discrètement aux habitants de la capitale.
Témoignages recueillis lors de la marche, en commençant par Alexandre Boccara, un jeune étudiant qui a déjà participé à d’autres hommages, tel celui des victimes de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher en 2015, un magasin voisin du domicile de Mireille Knoll.
Sonia était au premier rang de la marche blanche, sous la pancarte de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) qui honorait aussi les victimes de Trèbes. Alors que, vers la place de la nation, la polémique se poursuivait pour savoir qui pouvait entrer ou non dans le cortège, les manifestants pacifiques et solidaires se déployaient.
Parmi ceux qui constituaient cette marche, il y avait des juifs et des non-juifs, toutes et tous effrayés par ce meurtre, et par un long enchainement, dont manifestement la mémoire humaine apprend peu de choses.
Loin des polémiques, la volonté de réunir sous la bannière républicaine
Il y a eu les déclarations lapidaires de représentants de la communauté juive d’un côté, celles plus mesurées et ouvertes du propre fils de Mireille Knoll. Au sein de la marche silencieuse, j’ai rencontré Nicole? Cette parisienne, militante et insoumise dans l’âme, bravant les divergences, les interdits et les quolibets, manifestait avec ses copines de quartier. Elle portait deux badges au revers de son vêtement, le portrait de Mireille Knoll et un badge de la France insoumise. Elle a accepté de témoigner.
En groupe, en ligue, en procession, de Charonne à la Nation, en passant par Philippe Auguste…
En direction de la place de la République (Ah ! Jean Ferrat !), le défilé a remonté le boulevard Philippe Auguste, est passé devant la station de métro Charonne (qui se souvient du massacre des travailleurs algériens du 8 février 1962 ?). On est arrivé boulevard Philippe Auguste, devant l’immeuble de Mireille Knoll, où des roses blanches avaient été déposées. L), un voisin
C’est à voisin de Mireille Knoll que nous laisserons la parole. Il avait l’habitude de passer des moments importants de l’année comme le réveillon du 31 décembre. Il se souvient.
Le combat, pour la dignité et la justice, contre l’antisémitisme, et le racisme, le terrorisme et le fanatisme est une lutte de longue haleine… A chaque femmes et homme de bonne volonté de se retrousser les manches pour que les valeurs de la République vivent et concourt à un meilleur vivre-ensemble citoyen.
A suivre : Christian Medvès, salarié assassiné sur son lieu de travail : un militant CFDT solidaire et fraternel