Par François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien de Genève)
28 mai 1871 : depuis une semaine, les troupes versaillaises écrasent les Communards dans les quartiers de Paris. Mais malgré les fusillades de milliers de personnes, les emprisonnements, les déportations, la Commune n’est pas morte. 150 ans plus tard, on se souvient et on tente de faire passer dans les faits les valeurs et intuitions de ce mouvement révolutionnaire qui domina l’histoire populaire du 19e siècle. Retour sur cet événement et le récent Dictionnaire de la Commune de Bernard Noël, une réédition que l’on doit aux éditions de L’Amourier.
Si l’on en croit un récent article du quotidien La Croix, on ne pourrait retenir que les victimes religieuses du mouvement de la Commune de Paris. Si toute personne assassinée reste un être respectable, on ne peut oublier les milliers (entre 15 000 et 30 000 selon les historiens) de Parisien.ne.s victimes des troupes de Monsieur Thiers.
Le « boucher de la Commune » ne plia pas devant les propositions de négociations et porte-drapeau de la bourgeoisie (en majorité catholique), mettant un terme aux volontés de démocratie,de justice et de liberté dont était porteur de mouvement révolutionnaire qui prolongeait les soulèvements de 1830 et de 1848.
La Commune, qui avait démarré en province dès le 4 septembre 1870 avec la proclamation de la République et après plus de vingt-ans de règne bonapartiste, ne s’arrêta pas au soir du 28 mai 1871, terme de la semaine sanglante à Paris. Comme à Lyon, Saint-Étienne, Le Creusot, Marseille où elle avait été matée quelques semaines plus tôt, elle s’inscrivit dans la mémoire du mouvement ouvrier. Et elle est, aujourd’hui encore, source d’enseignements pour les révoltes populaires.
Aussi la récente réédition du Dictionnaire de la Commune viendra apporter les éclairages nécessaires sur l’œuvre du mouvement populaire communard. Par l’entremise de Bernadette Griot et de Jean Princivalle, les éditions niçoises de L’Amourier ont rendu un ultime hommage au poète Bernard Noël.
Cet écrivain et poète engagé, disparu il y a quelques semaines, peu de temps avant le sortie officielle du livre, trouve ici un hommage mérité. Cette parution prolonge les entretiens réalisés avec Bernard Noël, et sur le plan historiographique, c’est une bonne suite à d’autres ouvrages de l’Amourier, tel celui consacré à Auguste Blanqui et aux Pétroleuses.
Des spectacle à venir
Comme cela avait été le cas il y un demi-siècle pour le 100e anniversaire, avec le déconfinement et la réouverture des lieux culturels, des spectacles honoreront les Communes insurrectionnelles de 1870-1871.
Ce sera, par exemple le cas à Lyon, fin juin-début juillet avec le spectacle La Commune est toujours vivante, création de la Compagnie de la Lettre G, avec comme metteur en scène Gilles Champion, sur une inspiration de Jean-François Cullafroz.
(à suivre)
Notre prochain article : Communes : ce que ce mouvement révolutionnaire a légué…